Les travaux publics montrent la voie aux futurs élus municipaux

TP Aube

Les professionnels des travaux publics veulent sensibiliser les futurs élus municipaux aux enjeux liés au patrimoine communal.

Dans l’Aube, la fédération des travaux publics (FRTP) du Grand Est s’inquiète de la réduction des dépenses d’entretien des réseaux.

La fédération des travaux publics du Grand Est a entrepris une tournée des départements pour sensibiliser les candidats aux élections municipales sur les enjeux liés au patrimoine communal. Chaque tête de liste va recevoir un « kit » sous forme d’un dossier d’information comprenant notamment des données spécifiques à chaque département. Les données du CERC et de la FRTP Grand Est soulignent le désinvestissement des communes et EPCI (Etablissements publics de coopération intercommunale) de l’Aube ces dernières années. « Entre 2008 et 2018 les dépenses de TP par habitant sont passées de 251 à 185 euros dans l’Aube », constate Hervé Noël, président de la FRTP Grand Est, venu à Troyes, présenter les enjeux départementaux. Les collectivités locales réduisent leurs investissements alors même que les routes communales se dégradent et que les réseaux d’eau et d’assainissement vieillissent. Par exemple, le taux de perte du réseau d’eau aubois est de 21 %, donc supérieur à la moyenne nationale de 19,7 %. D’autre part, 40 % des 82 stations d’épuration auboises ont plus de 30 ans. Une situation préjudiciable au moment où l’eau devient une ressource rare à préserver. Le retard se constate également au niveau du très haut débit où les données de l’Arcep font état de seulement 15 % de logements et de locaux professionnels raccordés à la fibre optique dans le département contre 42 % en moyenne nationale.

Est-ce le manque de moyens financiers qui peut expliquer la réduction de l’entretien et de l’investissement en matière d’équipements publics ?

ENGAGEMENT ENVIRONNEMENTAL

Pour la FRTP, la raison n’est pas là. « Les communes et EPCI de l’Aube disposent dans la grande majorité des cas des capacités d’investissement nécessaires à l’entretien et à la modernisation de leurs infrastructures », estime Hervé Noël. Dans l’Aube, le taux d’épargne brute des collectivités est de 20 % (16,4 % en moyenne nationale) et la capacité de désendettement de 4 ans (5,3 ans en France).

Les finances sont donc saines. Plusieurs facteurs sont avancés pour expliquer la situation comme la contractualisation qui classe l’entretien au rang des dépenses de fonctionnement ou encore la méconnaissance des conséquences financières et des solutions techniques que peut apporter la filière des travaux publics. « En matière de développement durable nous sommes très avancés dans le recyclage de matériaux et nos interventions permettent d’économiser l’eau, de réduire les consommations énergétiques ou encore de favoriser l’émergence des modes de circulation de demain », ajoute le président régional de la FRTP. Pour autant, la filière TP ne pousse pas les futurs maires aubois à la surconsommation. L’objectif est aussi de réduire les consommations énergétiques pour diminuer les dépenses de fonctionnement.

Autre argument avancé, les dépenses d’entretien d’aujourd’hui réduisent fortement les budgets d’investissement de demain. En clair, un euro dépensé pour l’entretien d’une route communale évite de devoir en dépenser dix pour refaire une chaussée dégradée par le manque d’entretien.