Les stations des Pyrénées cherchent un second souffle

(Pixabay)

Malgré de bons résultats, N’Py a besoin de diversifier ses activités, tout au long de l’année.

Directrice générale de N’Py, Christine Massoure n’a pas caché sa satisfaction lors de la conférence de presse de présentation des nouveautés de la saison 2019-2020 : « cette année, on a plutôt le sourire. Avec la neige et le froid précoces cette année dans les Pyrénées, c’est plutôt de bon augure quand on veut lancer la saison ! » Un début d’autant plus bienvenu que l’hiver dernier, « la saison a été un peu compliquée puisque la neige n’est arrivée en quantité qu’à partir de mi-janvier. Heureusement que nous avons eu de superbes vacances de février, qui nous ont permis de rattraper un peu le retard pris en début de saison ! », rappelle pour sa part le directeur opérationnel pour N’Py, Guillaume Roger, qui estime que cette année, la poudreuse devrait être au rendez-vous pour l’ouverture des stations du réseau, le 30 novembre et le 6 décembre.

Lors de l’hiver précédent, les neuf sites que rassemble N’Py (Peyragudes, Piau, Pic du Midi, Grand Tourmalet, Luz Ardiden, Cauterets, Gourette, La Pierre Saint-Martin et La Rhune) ont au final réalisé un chiffre d’affaires cumulé de 50 M€ pour 1,8 million de journées ski ; un résultat en baisse de 11% là où « le massif pyrénéen recule de 15 % », celui-ci représentant un chiffre d’affaires de 100 M€ pour 5 millions de forfaits journaliers. Pour Guillaume Roger, « nous avons aussi conforté le succès de la place de marché N’Py » qui permet de vendre, sur un même site web, les forfaits avec les nuitées, les cours de ski ou la location de matériel : « cette année, nous avons réalisé jusqu’à 20 M€ de chiffre d’affaires ». Soit, qu’il s’agisse du chiffre d’affaires global de N’Py ou de sa centrale de réservation, un résultat identique à celui réalisé à l’hiver 2016.

L’ÉCONOMIE DE MONTAGNE SOUS PERFUSION

C’est pourquoi, si la société anonyme d’économie mixte (SAEM) des Pyrénées semble se féliciter de ces bons résultats, elle n’en espère pas moins progresser. Et pour cela de trouver de nouveaux moyens d’exploiter l’économie de la montagne, puisque comme le rappelle Christine Massoure, « l’avenir passe par le changement climatique », auquel il faudra s’adapter, à commencer dans les infrastructures. Pour N’Py, cette évolution suppose un
« changement de paradigme » : « nous arrivons à un tournant majeur de notre histoire » après avoir démarré en 2004, estime ainsi le président de la SAEM, Michel Pelieu. Aussi ce dernier a-t-il confié à la Compagnie des Alpes – une filiale de la Caisse des dépôts et consignations spécialisée dans l’industrie des loisirs, qui exploite 22 sites touristiques, dont 11 domaines skiables alpins – « une réflexion sur le devenir des stations de la chaîne des Pyrénées, et cette réflexion nous a amené à faire des choix » qui ont conduit « la Banque des territoires et la Région Occitanie à vouloir s’adosser à N’Py pour entrer à son capital afin de poursuivre le développement des stations de sport d’hiver, et plus largement des stations en quatre saisons ». Les deux nouveaux entrants participeront donc à l’investissement, destiné tant à augmenter le nombre de lits marchands (par la création ou la rénovation de places d’hébergement) qu’à diversifier les activités de montagne « face à un fléchissement de l’activité économique dans les stations de haute montagne », observe le conseiller régional Michel Boussaton, membre de la commission Montagne et ruralité, pour qui il importe de « soutenir le rôle socio-économique des stations pour la vie dans le massif des Pyrénées ». Concrètement, promet N’Py, ce projet de soutien consistera en « un outil d’expertise et de capitalisation » dédié à la diversification et à la politique de commercialisation des sites, « pour qu’ils s’ouvrent à de nouveaux marchés », ainsi qu’en une Foncière des Pyrénées « qui portera des projets immobiliers adaptés à chaque site et aux attentes des touristes en favorisant la rénovation » pour limiter le nombre de « lits froids » ; sans oublier une « réflexion sur la mobilité y compris douce pour améliorer l’accessibilité des territoires pyrénéens ».