Suite à l’inscription des savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art sur la Liste représentative du patrimoine culturel immatériel de l’Unesco à la mi-décembre 2020, il s’agit désormais de coordonner et de pérenniser la transmission et la promotion de ces savoir-faire. Une mission à laquelle le projet Arc Horloger – dont le coup d’envoi a été donné en février par arcjurassien.ch et Grand Besançon Métropole – entend s’atteler.
L’industrie horlogère de l’Arc jurassien franco-suisse, de Genève à Schaffhouse et de Bienne à Besançon, emploie 31.400 personnes. Ce secteur géographique, qui a exporté pour plus de huit millards d’euros en 2019, reste l’un des principaux pôles mondiaux de l’horlogerie, que ce soit au niveau historique, patrimonial ou des savoir-faire. C’est cette réalité, qui lors du quinzième comité intergouvernemental de sauvegarde du patrimoine culturel immatériel qui s’est tenu le 16 décembre 2020, a permis d’acter l’inscription à l’Unesco des savoir-faire en mécanique horlogère et mécanique d’art. À la croisée des sciences, des arts et de la technique, ces savoir-faire conjuguent des compétences individuelles et collectives, théoriques et pratiques, dans le domaine de la mécanique et de la micromécanique. Dans cet espace franco-suisse, une grande diversité d’artisans, d’entreprises, d’écoles, de musées et d’associations valorisent et transmettent ces techniques manuelles à la fois traditionnelles et tournées vers l’innovation. Partant d’une fonction économique, elles ont aussi façonné la réalité sociale quotidienne des régions concernées. Aujourd’hui, au-delà de la fierté collective liée à l’inscription, le temps est venu de poursuivre et développer les mesures en soutien à l’activité, à sa transmission, à sa mise en valeur et sa promotion sur le territoire. C’est toute l’ambition portée par le projet Arc Horloger, dont le coup d’envoi a été donné par arcjurassien.ch et Grand Besançon Métropole, le 10 février. Celui-ci prévoit plusieurs réalisations d’envergure d’ici fin 2022 : la création d’une structure transfrontalière destinée à fédérer les parties intéressées, entreprises et indépendants, écoles et instituts de formation, musées et centres d’archives mais également les autorités publiques concernées. Ce réseau d’acteurs sera animé et promu par le biais d’un site internet et de lettres d’informations. Le site internet abritera notamment un portail permettant d’orienter vers des ressources documentaires conservées dans une multitude d’institutions. Enfin, le programme d’Arc Horloger comprend l’organisation d’un forum de la formation qui aura pour mission d’instaurer un dialogue entre les acteurs suisses et français concernés. Sous la conduite d’arcjurassien.ch côté suisse et de Grand Besançon Métropole côté français, ce projet sera mis en œuvre en partenariat avec le Musée international d’horlogerie de La Chaux-de-Fonds, l’Office fédéral de la culture, la Ville de Besançon/Musée du Temps et le Pôle d’équilibre territorial et rural (PETR) du Pays horloger.Les artisans, les centres de formation, les musées et les centres d’archives, ainsi que les collectivités suisses et françaises concernées qui seront étroitement associés aux différentes actions.
La mécanique horlogère en Franche-Comté
L’horlogerie franc-comtoise concentre 80 % de la filière française. Les activités de recherche (Femto-ST et Utinam) et de formation (UFC, Ensmm, Afpa, Lycée Édgar Faure…) témoignent de sa vivacité. On dénombre une cinquantaine de sociétés (PMI et PME) liées à ce secteur dans le bassin du Grand Besançon et une trentaine dans le Haut-Doubs dont une quinzaine spécialisées dans la montre mécanique. L’activité de sous-traitance est très marquée, en particulier la maroquinerie (filière luxe). L’Observatoire de Besançon est l’un des trois établissements dans le monde à homologuer les mouvements. Depuis 1897, cette certification se matérialise par le célèbre poinçon de la vipère. On note l’arrivée progressive d’une nouvelle génération d’horlogers davantage portée sur le design et la finition esthétique.