Les robes noires en colère

Manuel Furet

Le bâtonnier Manuel Furet, lors d’une manifestation contre la réforme des retraites à Toulouse.

Les avocats se battent pour conserver leur retraite.

La réforme des retraites agite les robes noires depuis quelques semaines qui craignent la disparition de leur régime autonome, ce qui engendrait, selon les professionnels, des conséquences pour l’accès des justiciables à la justice. À l’issue de la table ronde organisée le lundi 13 janvier à la Chancellerie entre des représentants des avocats et les membres du gouvernement, la garde des Sceaux, Nicole Belloubet et le secrétaire d’État chargé des retraites, Laurent Pietraszewski, la grogne ne faiblit pas.

En réponse aux revendications des gens de robe, le gouvernement a pourtant indiqué dans un courrier que « les avocats continueront à bénéficier dans le cadre du régime universel des retraites, d’une caisse propre à leur profession ». Un discours qui ne convainc pas : « Nos revendications n’ont pas été entendues, confirme Manuel Furet, bâtonnier de l’Ordre des avocats au barreau de Toulouse. Nous réclamons la conservation de notre régime autonome qui assure une retraite de base fondée sur la solidarité et nous refusons le doublement des cotisations tel qu’il est proposé. » Pour le bâtonnier, cette réforme pourrait avoir de graves conséquences pour la profession qu’il représente, à savoir « la mort annoncée pour au minimum 40 % des cabinets d’avocats », indiquait la semaine dernière le barreau toulousain dans un communiqué.

« Cette réforme fragiliserait une partie de la profession. La plupart des avocats touchés par cette réforme sont des professionnels qui interviennent généralement au titre de l’aide juridictionnelle et sont très mal indemnisés. Si les cabinets doivent supporter des charges supplémentaires, ils perdront leur indépendance économique », confirme Manuel Furet. La défense des justiciables les plus démunis serait ainsi mise à mal.

Le barreau toulousain maintient sa mobilisation jusqu’au 20 janvier, les avocats n’assurant aucune de leurs missions, « y compris le contentieux des libertés (contentieux des étrangers, les hospitalisations d’office et l’assistance dans le cadre des gardes à vue). Les désignations seront également suspendues », indique l’Ordre dans un communiqué.

Lundi 20 janvier à 11 h 30, à la Maison de l’Avocat, une assemblée générale décidera des suites données au mouvement.