Les prix de l’immobilier continuent de baisser dans l’Aube

Dans un marché immobilier atone au niveau des prix, Saint-Julien-les-Villas reste la commune la plus recherchée de l’Aube par les acheteurs à cause de son cadre verdoyant au sein de l’agglomération troyenne. Photo: Nadine Champenois

Les notaires de l’Aube ont noté une augmentation du nombre d’acheteurs, variable selon les types de biens et les secteurs.

En 2018, le marché de l’immobilier dans l’Aube a repris quelques forces, du moins en ce qui concerne le volume de transactions, en hausse globalement de 1,1 %. Ce sont les appartements anciens qui auront été les plus recherchés, enregistrant même une hausse des ventes de 4,3 %. Les statistiques dévoilées par l’ordre interdépartemental des notaires de l’Aube font également état d’une progression des ventes de près de 2 % pour les maisons anciennes.

En revanche, le marché du neuf, notamment pour les appartements, a marqué le pas d’autant que le dispositif Pinel ne s’applique plus à Troyes depuis l’an passé. La construction neuve, en revanche, apparaît en recul, notamment en ce qui concerne les ventes de terrains à bâtir. Les ventes étaient en recul de 12,3 %, pour un prix moyen lui aussi en baisse de plus de 8 % avec un prix médian de 40 euros du m2. Une désaffection qui touche en premier lieu les lotissements en zone rurale qui ont des difficultés à trouver preneur.

Paradoxalement, alors que les acheteurs ont été plus nombreux en 2018, les prix de l’immobilier dans l’Aube ont continué de fléchir. Illustration avec le prix médian des appartements anciens en retrait de 1 % sur une année pour s’établir à 1 240 € le m2. Le prix médian départemental des maisons anciennes recule plus fortement de 3,1% pour atteindre 124 000 €, en se situant dans la moyenne des cinq dernières années. Toutefois, la variation entre les secteurs géographiques continue de s’accentuer. Dans l’agglomération, Saint-Julien-les-Villas reste le secteur le plus prisé avec un prix médian des maisons atteignant 181 400 euros alors que Troyes se situe à 141 000 euros. Dans l’agglomération troyenne, le prix au m2 des maisons oscille entre 1300 et 1500 euros.

LA RURALITÉ DÉLAISSÉE

A contrario, dès qu’on s’éloigne de l’agglomération, les prix continuent de chuter. C’est notamment le cas en Champagne crayeuse, entre Troyes et Châlons, où le prix médian est en recul de 6,3 % pour atteindre 120 000 euros. La Côte des Bar est un autre secteur délaissé, avec une baisse de 2,8 % en dépit d’un niveau de prix très attractif de 87 000 euros ! « La ruralité n’attire plus à cause des difficultés d’organisation pour les familles », fait remarquer Me Del Farra pour expliquer cette désaffection. Le secteur du Nogentais tire toutefois son épingle du jeu, avec une progression des prix de 3 % grâce à l’installation régulière d’habitants originaires d’Île-de-France. Avec des prix très sages – le prix médian d’une maison atteignant 124 000 euros contre 168 100 € dans la Marne, le département offre toutefois quelques opportunités. C’est également le cas pour les appartements, Troyes se situant à 1240 € le m2, alors que Reims atteignait 2 040 € le m2. L’investissement locatif dans une ville qui voit régulièrement le nombre d’étudiants augmenter peut se réaliser ainsi à bon compte. « Les prix et les taux sont bas, c’est le moment d’investir en saisissant les opportunités », note Me Milleret-Driat, présidente de la chambre des notaires de l’Aube.