Les précieux conseils de CDER

CDER

Les experts du cabinet CDER délivrent leurs conseils aux agriculteurs, viticulteurs, professionnels du bâtiment ou du transport.

Pour la 5e édition de la Saint-Éloi, le cabinet de d’expertise et de conseil CDER faisait un tour des principales villes de Champagne Ardenne pour exposer ses « regards chiffrés » aux différents professionnels menés à intervenir auprès de leurs adhérents.

L’objectif de CDER est « d’accompagner les chefs d’entreprise vers davantage d’anticipation et de flexibilité », c’est pourquoi, chaque année, depuis 5 ans maintenant, les experts du cabinet rassemblent les professionnels travaillant avec leurs 12 000 adhérents : banquiers, assureurs, professionnels de la vigne, de l’agriculture, du bâtiment ou du transport. « Le but est de partager notre vision économique et les objectifs que nous pensons être atteignables pour nos clients », indique Philippe Kamierzac, directeur de la relation client.

Ainsi pour l’agriculture, le cabinet de conseil indique que si les rendements étaient bons concernant les cultures d’été (blé, céréales) il n’en était pas de même pour celles d’automne (betteraves, pommes de terre, maïs).

Les revenus des agriculteurs sont donc, en conséquence, plombés par les prix et les cours mondiaux, qui font jouer la concurrence. « La récolte de céréales a battu un record cette année et la compétition du marché a rendu les prix contraignants. Seul secteur à sortir son épingle du jeu, le sucre, dont la consommation mondiale reste supérieure à la production. » Si la météo capricieuse et la concurrence pèsent sur les revenus agricoles, un autre paramètre entre aujourd’hui en ligne de compte : celui du développement durable et de l’obéissance à de nouvelle normes en terme de produits de traitement phytosanitaires.

« On ne doit pas oublier le rôle du sol. L’idée est que le sol doit être considéré comme un support. Le travail mécanique doit doucement être remplacé par le travail biologique. Cela implique un allongement des rotations, donc de la consommation de carburant. Il faut aussi anticiper la suppression de l’utilisation du glyphosate, par un travail en amont de la terre », explique Jean-Marie Lett, directeur conseil CDER. C’est pourquoi, les exploitations en bio sont en hausse constante. « Dans la Marne, le bio n’est plus une niche, on est à plus de 20% d’agriculteurs en bio dans le département », relève le conseiller, insistant sur le fait que dans ce mode de production, « on ne certifie pas la qualité mais un mode de production ». La difficulté de la transition en bio réside dans le fait qu’une conversion prend au moins deux ans, « deux années où le rendement va s’abaisser et où on ne pourra pas vendre en appellation bio. » Cependant, une fois la conversion terminée, les chiffres sont encourageants puisque l’exploitation gagne en confiance auprès du consommateur et en référence.

LE BIO CRÉATEUR DE VALEUR

En viticulture, cette problématique est d’autant plus importante que les vignerons champenois s’inscrivent dans une véritable démarche de production à haute valeur environnementale (HVE), certification qui deviendra obligatoire en 2030. « Toutefois, le seul label qui peut être créateur d’une augmentation de valeur c’est le bio », précise Bertrand Trepo, responsable marketing chez CDER et par ailleurs viticulteur. Pour retrouver une compétitivité en perte de vitesse des vins de champagne dans le secteur global des vins, différentes solutions ou pistes de travail ont été proposées par CDER, comme l’intérêt des vignes semi-larges, mode de culture interdit pour l’appellation Champagne. « Il faut réfléchir sur les travaux de la vigne. Avoir des vignes semi-larges permet une meilleure mécanisation. Moins de pieds de vigne signifie aussi moins de temps passé dessus. Les coûts de production ne sont pas les mêmes. »

La réflexion portait globalement sur le constat du succès commercial de certains vins et liquoreux comme le cognac ou le prosecco face à la baisse quasi constante de bouteilles de champagne vendues depuis dix ans, passant de 323 millions en 2011 à 296 millions en 2019. Cependant, malgré un contexte économique difficile, le prix moyen de la bouteille est en hausse de 2%, avec une évolution du prix moyen supérieur à l’inflation. D’autres points ont été développés par le cabinet de conseil comme les transports ou le bâtiment, avec à chaque fois, des pistes de réfléxion orientées sur le développement durable pour faire des économies. L’éco-conduite a ainsi été abordée tout comme le recours à des matières naturelles, recyclables et surtout en circuit court pour l’isolation des bâtiments par exemple.