L’enseigne Cantine et Gamelle continue d’investir en pleine crise sanitaire et ne compte pas s’arrêter en si bon chemin, le succès étant au rendez-vous. Elle vise dix points de vente d’ici 2022.
À rebours des restaurateurs mis à mal par la crise, Jérémie Moles ne perd pas le Nord (ou plutôt le Sud). Après l’ouverture de cinq enseignes de restauration rapide premium Cantine et Gamelle, une marque qui s’étend en étoile au cœur de la Ville rose (Gare matabiau, route d’Espagne, Basso Cambo, Vauquelin et Cité de l’Espace), il s’est associé avec Arnaud Capelle (directeur associé Les Mobinotes) et Jérémy Dols pour créer deux nouvelles offres de restauration mitoyennes dans la zone d’Eurocentre : une nouvelle enseigne Cantine et Gamelle – connue pour son concept original d’un container maritime – et le rachat d’un restaurant traditionnel bistronomique baptisé Tonton Michel. « Tonton Michel, c’est tout d’abord l’histoire de deux amis qui souhaitaient créer une aven- ture commune. Anciens rugbymans, nous voulions retrouver les valeurs de partage et de convivialité. Ce projet était prévu avant la pandémie et nous ne voulions pas changer de cap. Nous avons d’ailleurs ouvert les enseignes pendant le deuxième confinement. Nous avons confiance en l’avenir d’autant plus que nous sommes portés par la solidité du groupe. La marque Cantine et Gamelle connaît, en effet, une croissance en progression de 15 et 20 % chaque année depuis sa création il y a six ans », explique Jérémie Moles.
Pour optimiser le démarrage de l’activité en pleine crise sanitaire, les entrepreneurs ont dû redoubler d’imagination. « Si pour Cantine et Gamelle, nous n’avons rien changé à notre offre déjà existante et au service de click and collect mis en place dès le départ, nous avons cependant dû nous adapter pour Tonton Michel, qui est, à l’origine, un restaurant traditionnel. Nous nous sommes servis d’outils déjà présents sur place, à savoir une rôtissoire et un gril à charbon pour élaborer nos plats à emporter. Par rapport à l’ancienne enseigne, nous avons féminisé la carte. Nous avons déjà proposé une première carte festive en décembre et nous concevons actuellement la deuxième qui dévoilera petit à petit les secrets de notre future offre ».
Le trio d’amis a investi plus de 550 K€ pour le rachat du restaurant et près de 200 K€ pour l’aménagement du nouveau point de vente Cantine et Gamelle. Cet investissement, qui intervient dans une période tendue, a cependant déjà porté ses fruits, les ventes ayant démarré sur les chapeaux de roues. « C’est le plus gros démarrage de toutes nos activités Cantine et Gamelle. Cela s’explique notamment par le fait que nous proposons une offre très différenciante sur la zone d’Eurocentre. Nous apportons du “ fait maison” au pied des entreprises. Les gens ont envie d’une alimentation plus saine et équilibrée », souligne-t-il.
OBJECTIF : SERVIR DU LOCAL
Jérémy Moles, passionné de gastronomie continue de tisser un réseau avec des producteurs locaux, comprenant pour l’heure une quinzaine de partenaires. « Nous essayons au maximum d’opter pour du local, notamment pour l’enseigne Tonton Michel pour laquelle le panier moyen est un peu plus élevé. Notre fromage provient de la Ferme de Cabriole, à Saint-Félix de Lauragais. La viande 100 % française provient généralement de la région Occitanie, etc. Dès que nous le pouvons, nous nous attachons à valoriser les produits régionaux. » Outre un approvisionnement en circuit court, l’enseigne contribue à une démarche zéro déchet. « Nous sommes soucieux de l’environnement. À ce titre, nous collaborons avec l’association Elise pour le recyclage des canettes en aluminium et plastique, l’entreprise toulousaine Gifob Emballages pour les emballages recyclés et nous avons un partenariat avec Greenburo pour les déchets cartons. Nous travaillons également avec l’association Les Alchimistes pour les déchets alimentaires », détaille le gérant. Dès que l’horizon s’éclaircira à nouveau pour les restaurants, le groupe, qui compte 25 salariés au total, espère générer un chiffre d’affaires d’1 M€ sur la zone Eurocentre d’ici 2022. « On espère réaliser 2000 € par jour les six premiers mois pour Cantine et Gamelle, et d’ailleurs nous y sommes presque malgré la situation ! Pour Tonton Michel, nous naviguons davantage à l’aveugle. L’objectif est de drainer entre 250 et 300 clients par jour, dont 100 couverts pour Tonton Michel et 150 pour Cantine et Gamelle ».
D’ici deux ans, le groupe envisage également d’étendre son réseau à dix points de vente sur Toulouse et d’exporter son savoir-faire en dehors des frontières occitanes. « Nous souhaitons développer une franchise et visons le territoire national. » Pour l’heure, un premier contrat vient d’être signé pour une nouvelle installation… à Toulouse, histoire de surfer sur la vague du succès.
