Au bilan 2020, l’enquête de conjoncture de la Banque de France note une progression généralisée de l’activité des entreprises du Grand Est, plus marquée dans la construction et les services que dans l’industrie.
L’échantillon de cette nouvelle enquête de conjoncture de la Banque de France (résultats 2019 et perspectives 2020) porte sur les réponses des dirigeants de 1 591 entreprises régionales des secteurs de l’industrie (698), des services marchands (412) et de la construction (481). Les taux de couverture de l’enquête sont de 58,4% pour l’industrie (148 063 salariés), 33% pour la construction et l’ensemble BTP (34 954 salariés) et 31,8% pour les services marchands (48 001 salariés).
La croissance 2019 de l’industrie s’avère très modeste (+0,9%) et les perspectives 2020 affichent un recul de 0,6%. La situation des exportations (-12,2% au bilan et +0,7% pour cette année) explique cette atonie de l’activité. Dans le détail, le chiffre d’affaires est quasi stable pour l’industrie alimentaire et en hausse pour la fabrication de matériel de transport, il baisse pour les équipements électriques et électroniques.
Les exportations sont très contrastées (+3,8% pour l’alimentaire Champagne compris et -14,4% pour les matériels de transport). L’emploi a baissé (-0,6%) et devrait poursuivre dans cette tendance (-0,8%) cette année, avec un infléchissement comparable du nombre d’intérimaires. Seul le secteur de l’alimentaire a créé des emplois. Les perspectives 2020 sont mauvaises pour les matériels de transport qui devraient perdre plus de 6% de leurs effectifs.
CROISSANCE SIGNIFICATIVE POUR LA CONSTRUCTION
La rentabilité du secteur industriel est dite satisfaisante pour 43,3% des chefs d’entreprise, un indice qui atteint 57,4% dans les perspectives 2020. La baisse de rentabilité (25,6%) devrait diminuer de moitié. L’industrie régionale investit fortement (+6,9% au global en 2019), avec une hausse de 63,7% pour les matériels de transport, 23,3% pour l’alimentaire et 13% pour l’électricité et l’électronique.
L’activité de la construction enregistre une hausse de 6% et modère (+1,4%) ses perspectives 2020. Dans ses composantes, c’est le secteur des travaux publics qui réalise le meilleur bilan (+9,8%), devant le gros-œuvre (+7,1%) et le second œuvre (+3%). Les perspectives sont moins favorables, avec un léger recul annoncé pour les travaux publics. Les effectifs en hausse de 3% devraient se maintenir au détriment des salariés intérimaires (+ 9,2% en 2019 et -11,3% en 2020). Ici encore, l’orientation est la meilleure pour les travaux publics. La stabilité de la rentabilité des entreprises pourrait passer de 59 à près de 69%. Seuls 3,7% des sondés estiment une année 2020 à la baisse.
La progression de l’investissement (+2,8%) révèle un gros contraste avec les perspectives (-10,5%), relativement plus négatives pour le gros-œuvre (-24,3%). En 2019, les travaux publics ont représenté la meilleure avancée (+11,8%).
CROISSANCE HOMOGÈNE POUR LES SERVICES MARCHANDS
Les entrepreneurs du secteur des services marchands constatent une hausse d’activité de 3,4% et annoncent une année 2020 plus modeste (+1%). La progression de l’activité des branches composantes est assez homogène : 3,1% pour les transports, 2,6% pour l’information et la communication et 4,4% pour les activités spécialisée (ingénierie, études, conseils…).
Dans ce secteur l’emploi progresse dans les faits (+2,4%) comme dans les intentions (+2,1), il est porté par un appel équivalent à l’intérim. La progression est surtout sensible dans l’information et la communication (+3,8%). La rentabilité est majoritairement stable. Les chefs d’entreprise sont plutôt confiants pour l’avenir.
L’investissement d’ensemble progresse très peu (+1,7%), avec une poussée spectaculaire (+45,6%) pour l’information et la communication. Toutes les perspectives d’investissements sont dans le rouge pour l’année 2020 qui affiche une baisse globale de 17,3%.
