Les microbes s’invitent à l’Association Viticole Champenoise

Président de l’AVC, François Pierson compte sur les avancées de la recherche pour aider les viticulteurs champenois.

Un journal télévisé original pour l’assemblée générale dressant le bilan d’une année très particulière.

Actualité oblige, microbes et bactéries se sont invités à l’assemblée générale de l’Association Viticole Auboise. La réunion annuelle de l’AVC s’est tenue cette fois, à cause de la Covid- 19, sous un format dématérialisé, ce qui n’a pas empêché l’originalité. Sous la forme d’un journal télévisé avec présentateurs, envoyés spéciaux, reportages et invités, l’association a passé en revue l’actualité technique de l’année 2020. Ainsi, le biologiste Marc-André Selosse rappelle que « la vigne, comme l’homme, se construit avec des microbes et que le vigneron est en quelque sorte un éleveur de microbes ». Pour ce grand scientifique, professeur au Muséum national d’histoire naturelle, cette « dimension microbienne qui construit la planète » permet de souligner que ces minuscules organismes peuvent aussi jouer un rôle bénéfique. Le problème étant aussi que certains d’entre eux sont au contraire maléfiques et destructeurs. Cependant, les recherches progressent pour les combattre et aider les vignerons à faire face. Par exemple, le programme français Vaccivine vise à « vacciner » en quelque sorte les ceps pour éviter d’être attaqués par un virus responsable de leur dépérissement. Comme face à la Covid-19, la stratégie reste cependant la même pour certaines maladies : dépister, isoler et traiter. C’est notamment le cas de la flavescence dorée. Cette saison, de manière individuelle ou collective, 5000 hectares de vignes ont été prospectés et huit foyers de la maladie ont été confirmés. Des mesures ont aussitôt été prises pour éradiquer ces foyers. « L’objectif est de prospecter l’ensemble du vignoble tous les cinq ans », fait remarquer Sébastien Debuisson, l’un des présentateurs du jour avec Arnaud Descotes et Sylvie Collas.

MOBILISER LA RECHERCHE

Autre maladie présente dans les vignes, l’oïdium qui ne représente que 2 % des dégâts mais qui est toujours complexe à maîtriser. La partie météo du journal de l’AVC a forcément évoqué la sécheresse estivale qui a suivi un hiver très pluvieux. Des conditions qui ont conduit à « un millésime extrêmement précoce ». « Les années 20, ce sont les années folles, après tout », ironise un vigneron champenois à qui l’on demande de résumer son année. « C’est une année incroyable sous bien des aspects mais soyons toujours optimistes », résume le président de l’AVC, François Pierson. Toujours aussi persuadé que les avancées de la recherche permettront aux viticulteurs de mieux faire face à tous les aléas climatiques et phytosanitaires, il rappelle son idée de cotisation de 50 euros par hectare pour son financement. L’assemblée générale s’est conclue, par les interventions croisées des présidents du négoce et des vignerons. Jean-Marie Barillère et Maxime Toubart ont affiché leur unité face à la crise et la volonté commune de trouver des solutions dans ce contexte particulier. Sur le plan économique, malgré une année noire, ils se réjouissent de finir 2020 sur des expéditions qui devraient atteindre 230 millions de bouteilles.