Les idées lumineuses d’Artémise

Capable de traiter 5 000 néons à l’heure, Artémise est le leader français du recyclage de sources lumineuses.

La PME auboise travaille sur le sujet du recyclage des lampes LED pour préparer son avenir.

En quelques années seulement, Artémise a su s’imposer comme le premier centre de traitement et recyclage de sources lumineuses, et en particulier de néons. La PME auboise installée à Vulaines, dans le Pays d’Othe, est aujourd’hui capable de traiter 5 000 tubes néons à l’heure, pour en récupérer le verre, le métal et la poudre. En fait, 95 % des composants d’un néon retrouvent une autre utilisation, sous une forme ou une autre. Sans atteindre de tels taux, les lampes à filament comme les lampes à mercure de l’éclairage public sont prises en charge dans cette filière de récupération qui s’élargit désormais à d’autres typologies de lampes.

L’évolution de la réglementation incitant à l’usage de lampes moins consommatrices d’énergie comme les LED par exemple, pousse vers la sortie plusieurs catégories de sources lumineuses. En 2011, Récylum, organisme collecteur de ces lampes usagées en France, lançait un appel d’offres pour trouver des entreprises capables de proposer des solutions de traitement et de recyclage. C’est à partir de là que l’aventure débute à l’initiative d’un chef d’entreprise aubois, Jean-Marie Bailly, aujourd’hui président d’Artémise. En 2014, l’entreprise s’installe dans de nouveaux locaux à Vulaines, à proximité de l’embranchement autoroutier de l’A5. Depuis, les volumes traités n’ont cessé d’augmenter. « Nous devrions traiter cette année plus de 2 600 tonnes de lampes collectées dans toute la France », indique Laure Clerget, directrice d’Artémise.

UNE DIVERSIFICATION NÉCESSAIRE

L’entreprise peut en accueillir davantage. « Nous réalisons un test actuellement avec les Pays-Bas, l’internationalisation étant l’une des voies de diversification », poursuit- elle. Les autres pays européens ayant les mêmes problématiques de traitement des lampes usagées, l’opportunité est intéressante d’autant qu’Artémise répond aux meilleurs standards européens. L’avenir passe aussi par la diversification des produits. « Nous savons que les volumes de tubes néon vont forcément se réduire dans les années à venir, c’est pourquoi nous travaillons déjà sur d’autres typologies de produits », ajoute Laure Clerget. Une opportunité a été saisie avec les détecteurs de fumées ioniques, désormais interdits mais qui sont encore présents un peu partout.

Ces détecteurs contiennent un composé radioactif et doivent donc être traités par une structure agréée, ce qui est le cas d’Artémise. Même si le nombre de détecteurs de ce type désinstallés est encore important, la source va aussi se tarir. L’entreprise, qui emploie une vingtaine de personnes et a vu son chiffre d’affaires doubler pour atteindre deux millions d’euros en 2018, n’entend pas s’arrêter en si bon chemin.

Artémise prépare donc l’avenir en étudiant les modalités de traitements des lampes LED usagées, dont le nombre va aller croissant.

Avec l’aide financière de la région Grand Est, dont des élus ont visité récemment l’entreprise, un projet Recyled a été lancé au sein de la PME avec l’appui de l’Université de Technologie de Troyes et un doctorant Cifre est actuellement en poste autour de ce sujet. Bien d’autres sujets pourraient s’ouvrir, comme le traitement des batteries de toute sortes, qui se multiplient dans les trottinettes et les vélos par exemple.