Les frigos solidaires bientôt à Dijon

Léa, Pierre-Alexandre et Jessica, membres du collectif des frigos solidaires, ont, grâce à leurs actions, réussi à obtenir des financements pour la mise en place des frigos à Dijon.

Mis en place en France depuis décembre 2017, les frigos solidaires se sont invités dans une vingtaine de grandes villes françaises. À Dijon, ils n’ont pas encore fait leur place mais un collectif local se mobilise pour leur implantation, qui ne devrait plus tarder…

Une trentaine de frigos solidaires sont déjà en service en France et Dijon devrait prochainement en accueillir dans ses rues. En mars 2018, Sabrina Maroc et Yuko Krzyzaniak ont fondé un collectif pour monter ce projet à Dijon. Léa, Pierre-Alexandre et Jessica ont décidé de le rejoindre et de s’engager activement auprès de ses deux fondatrices. Mais un frigo solidaire qu’est-ce que c’est ? Il s’agit d’un réfrigérateur installé près d’un commerce, d’un bar, d’un restaurant… dans lequel chacun peut mettre de la nourriture et se servir librement. Un double objectif qui vise à éviter le gaspillage alimentaire et permettre aux personnes dans le besoin de se nourrir. « Le frigo est pour tout le monde. Il peut être utilisé par des sans-abris, des étudiants, des familles mono parentales, n’importe qui ! L’important n’est pas la personne qui se sert, mais la consommation des aliments. Au lieu de jeter, on remplit le frigo et si ça sert à quelqu’un qui en a besoin, c’est encore mieux » explique Pierre-Alexandre membre du collectif depuis décembre 2018. Pour s’occuper de ces frigos, un hôte est attribué à chacun d’entre-eux. Il s’agit d’un commerçant ou d’un restaurateur qui l’alimente en électricité et le rentre dans son établissement tous les soirs. Il s’occupe aussi de l’hygiène du frigo, question au centre des critiques émises par les sceptiques face au projet. Pour Léa il n’y a pas d’inquiétude à avoir. « Dans tous les frigos solidaires installés en France et même dans d’autres pays, il n’y a jamais eu de problème ! L’hôte du frigo est là pour surveiller que tout soit correct et enlève les aliments devenus impropres à la consommation ». Jessica, étudiante à Agrosup Dijon rajoute, « S’il y a un problème, c’est la personne qui a pris la nourriture qui est responsable, c’est comme pour les « doggy bag” ».

HUIT FRIGOS À DIJON

Le concept des frigos solidaires est donc bien étudié et le projet est fin prêt à s’installer à Dijon. Reste le plus gros obstacle : le financement. Un frigo solidaire, c’est 1 300 euros. Le prix comprend le frigo, bien sûr, qui est de taille moyenne et vitré pour voir ce qu’il contient sans avoir besoin de l’ouvrir systématiquement, et un caisson sur roulettes.

Pour financer les frigos le collectif dijonnais s’est mis en quête d’obtenir des budgets grâce aux commissions de quartier. Chaque année, des budgets participatifs sont remis par la ville pour la réalisation de projets directement proposés par les citoyens. L’année dernière, les deux fondatrices du collectif avaient tenté l’aventure, mais n’avaient finalement obtenu aucun financement. Cette année, rejoint par Léa, Pierre-Alexandre et Jessica, le groupe s’est fait connaître et a pu défendre son projet. « Se rendre directement aux commissions de quartier a été une chose primordiale. On a pu discuter et parler du concept des frigos, je pense que c’est ça qui a fait la différence. Avant les gens ne savaient pas ce que c’était », relate Pierre-Alexandre. Les arguments du collectif ont fait la différence puisqu’ils ont obtenu un financement pour huit frigos dans sept des neuf quartiers dijonnais. La prochaine étape consiste à attendre le déblocage de l’argent et surtout trouver des hôtes pour accueillir les frigos. Deux ont déjà donné leur accord. Pour trouver d’autres financements, le collectif réfléchit à ouvrir une cagnotte en ligne. Pour l’instant ils essayent de faire connaître le projet aux Dijonnais et aux élus. Leur succès aux commissions de quartier a déjà fait bondir le nombre de membres du groupe Facebook, qui atteint aujourd’hui plus de 300 adhérents. « On essaye de motiver les personnes du groupe à s’engager réellement, on organise des rencontres, mais elles ne font pas encore un grand succès » plaisante Léa. Quoi qu’il en soit, huit frigos ont déjà obtenu un financement ce n’est qu’une question de temps avant de les voir s’installer dans Dijon.