Les Fonderies Collignon en pleine phase de redéveloppement

L’entreprise emploie 54 salariés aujourd’hui.

Sauvée en septembre 2016 devant le tribunal de Commerce de Sedan par deux industriels, l’entreprise est redevenue rentable.

Guy Tutiaux, (Pdg de Fabrication Ferronnerie Fixations à Bogny-sur-Meuse) et Jean-Pierre Mallet, un ancien cadre de Collignon, ont su relever un pari peu évident au départ. Les ex-Fonderies Collignon, en pleine déconfiture depuis 2009, ont connu deux redressements judiciaires, plusieurs vagues de licenciements (il y avait encore 225 salariés il y a une décennie) et une procédure de sauvegarde.

Près de trois ans plus tard, la PME a repris son élan et le chemin de la croissance, au prix de quelques ajustements nécessaires dans l’effectif et l’organisation du travail. Explications de Guy Tutiaux qui s’était refusé à voir cette institution ardennaise rayée de la carte économique : « Pour la relancer, nous avons d’abord sacrifié le site Saint-Eloi dédié à la fonte GS pour recentrer notre production sur le point fort de l’entreprise : la fabrication en petite et moyenne séries de pièces en acier moulé. Ensuite, en sortant des pièces d’une qualité irréprochable de l’usine et en réduisant les délais de livraison à nos donneurs d’ordre, nous sommes parvenus à restaurer la confiance chez nos clients. Enfin, en étant présent au MIDEST, nous avons capté de nouveaux marchés. Soit avec des pièces en mécano-soudure que l’on a transformé en acier moulé, soit en proposant à nos clients des ébauches proches du produit final afin d’économiser de la matière et du temps d’usinage ».

1,3 MILLION D’EUROS D’INVESTISSEMENTS

Depuis 2016, les deux dirigeants ont aussi investi près d’un million d’euros pour moderniser l’outil de production. Du coup, les fonderies Collignon sont en pleine phase de redéveloppement avec leurs clients issus du poids lourd, des travaux publics, du machinisme agricole, du ferroviaire et du secteur des loisirs (dameuses de pistes de ski). Après avoir réembauché cinq anciens salariés dans le secteur parachèvement- contrôle, la PME emploie désormais 54 personnes plus 9 intérimaires. Elle coule 210 tonnes d’acier moulé par mois pour produire 100 tonnes de pièces. Son chiffre d’affaires va ainsi passer de 5,2 millions d’euros lors du premier exercice à 6,2 millions d’euros à la fin 2019. Dont 21 % réalisés à l’export (Belgique, Pays-Bas, Suède, Allemagne et Algérie).

Collignon possède actuellement un carnet de commande de quatre mois. « Au regard de cette activité soutenue, on prévoit de travailler en 2/8 à partir de septembre avec une équipe supplémentaire de quinze personnes. Mais nous avons des difficultés à recruter des opérateurs de noyautage, moulage et fusion » souligne Guy Tutiaux. Avec également une fierté : « Après avoir frôlé la fermeture, l’entreprise est encore vivante. Et tout ça grâce à nos fonds propres, car hormis une contribution financière du Fonds de revitalisation économique de 80 000 euros, nous n’avons eu aucune aide extérieure supplémentaire ».

Cela n’empêchera pas la Fonderie d’injecter encore une enveloppe de 300 000 euros au mois d’août dans l’amélioration de la sablerie, l’autonomie du traitement thermique pour faire tourner deux fours 24 heures sur 24 et dans de nouveaux châssis de moulage afin de diminuer les rebuts internes. De quoi retrouver un moral d’acier pour les prochains exercices.