Les élus municipaux et intercommunaux ont pris leurs fonctions mi-juillet et vont pouvoir commencer à prendre les premières mesures structurantes.
Il aura fallu près de quatre mois entre le premier tour des élections municipales et l’installation définitive des conseils d’intercommunalités, un record. « C’est le cycle électoral le plus long de l’histoire », souligne Franck Leroy, président de l’association des maires de la Marne. Pour celui qui est également maire d’Epernay et président d’Epernay Agglo, cet épilogue est aussi le temps d’un premier bilan de ces élections pas comme les autres. Et ce bilan est plutôt positif selon lui, ne serait-ce qu’au niveau de l’engagement des élus.
« En début d’année, nous entendions beaucoup parler de découragement de la part des maires et nous pouvions avoir des craintes quant à l’envie de certains de se représenter », précise-t-il. « Cela faisait des mois que nous entendions parler d’un ras-le bol des élus et d’un grand nombre de maires qui souhaitaient arrêter. Et finalement, ils ont décidé de poursuivre, souligne Yolande Arts, la directrice de l’association. Les élus ont conscience de la responsabilité qu’ils portent pour leur commune et ils ne lâchent pas prise quand les difficultés sont là. Il y a aussi certains maires qui souhaitaient passer le témoin et qui n’ont pas pu trouver de successeur ».
PAS DE COMMUNE SANS MAIRE
C’est donc avec satisfaction que l’association constate qu’aujourd’hui les 613 équipes municipales marnaises sont entrées dans leurs fonctions. « Ce qui est important c’est que malgré les difficultés nous n’ayons aucune commune sans maire, car une commune sans maire est une commune menacée », note Franck Leroy. Si la crise sanitaire a forcément impacté le scrutin, avec des taux de participation extrêmement faibles (42,05% au premier tour et 37,90% au second tour dans la Marne), « tous les conseils municipaux sont complets à quelques exceptions près ». En effet, seules 21 communes (soit 3,4% d’entre elles) font face à l’absence d’un ou plusieurs conseillers municipaux. Si cela n’empêche pas les conseils de fonctionner, les collectivités concernées devront avoir recours à des élections complémentaires à la rentrée de septembre pour compléter leurs équipes. « Dans le département, 497 conseils municipaux avaient pu être installés dès le premier tour et 116 ont été installés après le second tour », précise- t-il. Le taux de renouvellement des maires se révèle quant à lui légèrement supérieur mais relativement proche de celui des scrutins municipaux précédents, note l’association. Il est en effet de 38% en 2020 contre 36% en 2008 et 35% en 2014.
« Le taux de féminisation des maires grimpe lui aussi progressivement : nous avons aujourd’hui 118 femmes maires soit un taux de 19,2%. En 2014 elles étaient 16,8%. C’est bien même si ça n’est sans doute pas suffisant. En tout cas, cela progresse lentement », estime Franck Leroy.
DISTRIBUTION DE MASQUES
L’entre-deux tours si particulier a parfois été marqué par des « tensions » et des « démotivations » dans certaines équipes municipales, les élus battus ou sortants ayant dû assurer la gestion municipale en attendant la conclusion du scrutin, malgré la défaite. « Pendant cette période, les services de l’association des maires ont été mis à contribution par les élus et ont souvent fait office de service juridique pour répondre aux nombreuses questions posées par la situation ». L’association a aussi assuré la collecte et la distribution de 852 000 masques jetables à 567 collectivités et de 270 500 masques jetables à 428 collectivités.
Une association des maires qui donne rendez-vous à tous les élus lors de son Carrefour des collectivités territoriales qui se déroulera sur la Foire de Châlons-en-Champagne les 4 et 5 septembre prochains et où élus, collaborateurs et partenaires des collectivités se retrouveront pour marquer la rentrée.
STABILITÉ DANS LES INTERCOMMUNALITÉS
Les 14 présidents d’intercommunalités ont eux aussi été installés dans la foulée du second tour des Municipales. Pas de changement majeur dans la Marne, où les grandes villes s’inscrivent dans la continuité. Signe de cette continuité, seuls 4 nouveaux présidents font leur apparition, soit 28% de renouvellement.
Ainsi, Catherine Vautrin (photo), candidate à sa succession, à la présidence du Gand Reims, a été largement réélue avec 196 voix sur 208. À Châlons-en-Champagne, où Bruno Bourg-Broc avait choisi de ne pas se représenter après plus de 20 ans à la tête de l’agglomération, c’est Jacques Jesson, maire de Saint-Martin-sur-le-Pré qui a été élu président de Châlons Agglo par 85 voix sur 90.
Le maire d’Epernay Franck Leroy, seul candidat à sa succession a lui aussi été réélu président d’Epernay Agglo Champagne, par 70 voix sur 79. Pas de surprise non plus du côté de la Communauté de Communes Vitry Champagne et Der où le président sortant et maire de Vitry, Jean-Pierre Bouquet, a lui aussi été réélu par 52 voix face à deux concurrents, Thibaut Duchene (10 voix) et Pascal Erre (1 voix). La Communauté de Communes Sézanne Sud-Ouest Marnais a quant à elle élu un nouveau président en la personne de Cyril Laurent. Le maire de Sainte-Ménehould, Bertrand Courot, conserve lui aussi son fauteuil de président de la Communauté de communes de l’Argonne champenoise. Le maire d’Aÿ, Dominique Lévêque, reste également président de la Communauté de communes de la Grande Vallée de la Marne. La Communauté de communes des Paysages de la Champagne jusqu’ici dirigée par Christian Bruyen, est désormais présidée par Régis Coutant (Damery).