Les collectivités aux côtés des commerces

Alors que les librairies ont été catégorisées “commerces non-essentiels” elles ont mis en place des services de click and collect, aussi bien sur leur propre site internet que sur des plateformes dédiées.

Avec le deuxième confinement, les collectivités ont tout de suite instauré un certain nombre de dispositifs pour soutenir les commerces de proximité, forcés de baisser le rideau une seconde fois en l’espace de 4 mois : ligne téléphonique dédiée, aides aux loyers, mise en place d’un réseau de « click and collect » sont autant de mesures mises en place.

Lumières éteintes, rideaux baissés, chaises relevées sur les tables… C’est une nouvelle fois un paysage bien morne qu’offrent les devantures et intérieurs des boutiques de centre-ville. Avec la fermeture de la plupart des commerces et services « dits non-essentiels », c’est tout un pan de l’économie locale qui est à l’arrêt.

À Reims, la Municipalité a mis en place une ligne téléphonique dédiée : 03 26 77 78 79, ouverte de 8h30 à midi et de 13 heures à 17 h 30 à destination des commerçants. « Nous avons eu énormément d’appels depuis l’annonce du Président de la République du deuxième confinement, avec de nombreuses interrogations. C’est pourquoi nous avons diffusé ce numéro où l’on rappelle les commerçants dans les 24 heures avec une orientation vers le bon interlocuteur et les services adéquats », indique Marie-Inès Romelle, adjointe au maire déléguée au commerce et à l’artisanat. « Pour certains, c’est un rendez-vous personnalisé qui permet de répondre à certaines problématiques. »

350 DEMANDES D’AIDES AU LOYER FORMULÉES LORS DU 1ER CONFINEMENT

Comme lors du premier confinement, des aides au loyer vont de nouveau être proposées. « Lors du confinement 1, la Municipalité prenait en charge 400 euros de loyer pour les entreprises de 5 salariés maximum et un plafond de 350 000 euros de chiffre d’affaires. Cette décision sera prise lors de la prochaine délibération du conseil communautaire du Grand Reims, qui cette fois-ci, en récupère la compétence », relève l’élue.

Ainsi, sur deux mois, pour la période allant du 15 mars au 15 mai, 350 demandes avaient été formulées pour 282 dossiers éligibles. L’aide générale s’était ainsi élevée à 217 588 euros pour des entreprises à 58% dans le secteur du commerce (habillement, fleuriste, bijouterie, etc.) à 42% dans celui des services (coiffeur, institut de beauté, auto-école, etc.)

Une autre mesure vise à rassembler les plateformes locales de « click & collect » (littéralement « cliquez et emportez »), aujourd’hui largement répandues.

Car là où lors du premier confinement les entreprises avaient dû s’organiser, aujourd’hui, nombre d’entre-elles ont pris soin de se créer un site internet ou une page sur les réseaux sociaux. Ainsi, en passant devant les vitrines du centre-ville, plus d’une boutique sur deux a mis en place cette solution, pour continuer à faire tourner le commerce et fidéliser les clients.

On peut ainsi retenir les plateformes suivantes :

• Les généralistes : www.jacheteenlocal.fr lancée par la CCI de la Marne ou encore www.shopinreims.com qui s’adressent à tous les types de commerçants, artisans et producteurs…

• Une plateforme dédiée au métiers de bouche : www.foodact.fr qui se spécialise sur l’accompagnement de la vente à emporter pour les restaurateurs, artisans dans le secteur alimentaire (bouchers, boulangers…) et producteurs. Les professionnels peuvent d’ores et déjà s’y inscrire et les clients auront accès au site internet et à l’application dès le 11 novembre 2020.

• Pour les librairies, au niveau local, Kidikclic recense les principales librairies qui proposent le click and collect à Reims et dans la Marne tout comme le site www.librairiesindependantes.com

« On réfléchit d’ores et déjà à l’après confinement », confie Marie-Inès Romelle précisant : « Pour la suite du soutien à nos commerçants, nous étudions des pistes comme trouver et créer un endroit qui rassemblerait et regrouperait les besoins des commerçants, une sorte de bureau du commerce », annonce l’adjointe déléguée au commerce et à l’artisanat.

UN VADEMECUM D’AIDES AUX ENTREPRISES

Parallèlement, le Gouvernement a développé clique-mon-commerce.gouv.fr qui s’adresse aux commerçants, artisans, professionnels de l’hôtellerie et de la restauration qui souhaitent se numériser et développer rapidement une activité en ligne. L’objectif de cette plateforme est de proposer des solutions numériques à destination des petites entreprises pour créer un site web, mettre en place une solution de logistique/livraison ou de paiement à distance, rejoindre une place de marché en ligne mettant en avant les commerces de proximité.

Dans les Ardennes, Ardenne Métropole a édité un « Vademecum d’aides aux entreprises » de 17 pages, avec les leviers que peuvent activer les commerces face aux difficultés rencontrées, qui vont de l’aide au loyer, du report des échéances fiscales, du besoin de trésorerie au règlement d’un conflit avec un fournisseur en passant par les contacts clés à privilégier. « Il y a un sentiment de désarroi et d’injustice de la part des commerces, dénommés bien imprudemment « non-essentiels » par le Gouvernement, alors qu’ils prennent depuis des mois des mesures pour la sécurité de leurs clients », souligne Boris Ravignon, maire de Charleville-Mezières. « Nous avons donc créé un document afin de recenser les aides mais également de les faire connaître au plus grand nombre ». Celui- ci est disponible sur la page d’accueil du site d’Ardenne Métropole. « Prenez-le, diffusez-le », exhorte Boris Ravignon. Concernant les achats en click and collect, la collectivité a travaillé en collaboration avec le Département dans la conception de la plateforme mescoursesenardennes.fr

« Avec mescoursesenardennes.fr, les clients pourront savoir en temps réel quelles enseignes locales sont ouvertes durant le confinement mais aussi bénéficier des avantages du commerce en ligne tout en favorisant des achats en proximité », précise ainsi Boris Ravignon. Pour l’heure, 94 commerces de toute nature étaient déjà inscrits.

4 000€ DE SUBVENTIONS D’ARDENNE MÉTROPOLE

Par ailleurs, Ardenne Métropole a mis en place un dispositif exceptionnel de soutien aux bars et aux restaurants situés sur son territoire, soit ayant cessé toute activité car interdits de recevoir du public, soit ayant maintenu une activité partielle et dans ce cas, subissant une perte de chiffre d’affaires d’au moins 50% au mois de novembre, par rapport à celui réalisé sur la même période en 2019 ou, pour ceux ayant ouvert postérieurement, par rapport à celui réalisé au mois de septembre. Il s’agit d’une subvention plafonnée à 4 000 € et dont le montant est calculé comme suit : 1 000 € de subvention de base, 500 € par salarié (dans la limite de 6).