Très attendue par la clientèle, la réouverture des salons de coiffure répond à la mise en place d’une nouvelle organisation et à de nombreuses mesures de protection du personnel et des clients.
Fermés depuis le 14 mars dernier, les 85 000 salons de coiffure de France préparent leur réouverture à partir du 11 mai prochain. Gérant du salon de coiffure rémois qui porte son prénom, Gabriel Teixeira a employé les dernières semaines à anticiper au maximum les besoins en matériel et en aménagements pour réouvrir dans les meilleures conditions. À la fois pour son personnel et pour sa clientèle. « Mi-avril j’ai fait intervenir la société locale Nord Est Enseignes pour mettre en place des panneaux de plexiglas au niveau de la caisse et là où c’était nécessaire (bacs à shampoing, fauteuils…). Nous avons aussi installé toute une signalétique pour flécher le parcours que nos clients devrons suivre dans le salon et éviter que les personnes se croisent ou soient en contact », explique le gérant.
Le lendemain du discours de déconfinement d’Edouard Philippe, Gabriel Teixeira a réuni son personnel (six salariés) pour choisir les produits désinfectants et établir les procédures d’accueil de la clientèle, de travail et nettoyage du salon. « Nous avons aussi mis en place le nouveau système de prise de rendez-vous », précise-t-il. Car après quasiment deux mois d’arrêt, et souvent de chômage partiel, les professionnels français commencent à s’impatienter, tout comme leur clientèle. Et celle du Salon Gabriel ne fait pas exception. Dès la fin avril, le téléphone du patron a commencé à sonner régulièrement pour tenter de décrocher un des premiers rendez-vous. En vain, car ce dernier a fixé la date de l’ouverture de l’agenda au 5 mai. « Il fallait que nous puissions nous organiser et surtout prévoir très précisément le temps que nous devrons accorder à chaque client », explique-t-il. C’est en effet l’une des nouvelles contraintes auxquelles vont être soumis les coiffeurs : définir au mieux en amont la durée de prise en charge de la clientèle afin d’optimiser l’occupation des sièges, et surtout de pouvoir dégager le temps nécessaires pour nettoyer et désinfecter les postes de travail et les outils entre chaque rendez-vous. Une organisation qui doit également permettre d’éviter les trop longues attentes des clients.
ORGANISATION BIEN HUILÉE ET NOUVEAUX RÉFLEXES
Pour le reste, Gabriel Teixeira ne prévoit pas de changements majeurs dans les jours et horaires d’ouverture de son salon : « Nous resterons fermés les dimanche et lundi. Les autres jours, nous serons ouverts de 9h à 18h en semaine et jusqu’à 19 heures en fin de semaine. J’ai proposé aux salariés de travailler 39 heures par semaine le premier mois d’ouverture pour essayer de répondre au mieux aux nombreuses demandes que nous avons ».
S’il attend encore les mesures précises qui seront demandées à la profession, le coiffeur rémois ne veut rien laisser au hasard. Il a commandé des masques et des visières pour que lui et ses salariés puissent être systématiquement équipés. Pour les clients, du gel hydro-alcoolique et des masques seront proposés à ceux qui n’en seront pas munis en arrivant. Blouses jetables, lingettes désinfectantes, sprays de gel hydroalcoolique, bactéricides, assainisseurs d’air…
Le dirigeant a déjà investi plusieurs centaines d’euros dans l’acquisition de tout un arsenal de produits d’entretien et d’hygiène. « On ne connaît pas encore le coût réel de toute cette organisation », précise-t-il, tout en ajoutant : « J’ai la chance d’avoir un salon plutôt spacieux, qui nous permet d’organiser les parcours de la clientèle et du personnel pour travailler en toute sécurité. Mais je pense à certains confrères qui ont des petits salons plus exigus et pour qui c’est encore plus compliqué ».
Bien déterminé à reprendre son activité dans les conditions les plus favorables, le coiffeur rémois l’affirme : « Il va bien falloir s’adapter. Nous travaillerons différemment, avec de nouveaux réflexes à adopter plusieurs fois par jour et une précision chirurgicale au niveau des horaires. Et après une ou deux semaines, tous les coiffeurs seront rôdés. Aujourd’hui, ce qui est certain c’est que les coiffeurs ont autant hâte de reprendre que leurs clients. Nous avons autant besoin d’eux que nos clients ont besoin de nous. Nous serons surtout tous heureux de nous retrouver après deux mois de fermeture ».
