Environ 2,5 millions d’euros de travaux supplémentaires seront lancés dès l’année prochaine pour soutenir l’économie.
Noël est passé avec quelques jours d’avance pour les cathédrales de Troyes et de Reims. Ces monuments du patrimoine des deux villes champenoises figurent parmi les neuf opérations prioritaires subventionnées par l’Etat au titre du plan de relance économique. L’objectif est double puisqu’il s’agit de restaurer le patrimoine culturel tout en actionnant le levier de la commande publique pour donner du travail aux entreprises. « Le secteur du bâtiment s’attend à une année 2021 difficile, en particulier au premier semestre et il faut envoyer des signaux forts pour lui permettre de passer le cap », souligne Stéphane Rouvé, le préfet de l’Aube. En l’occurrence, s’agissant de monuments classés, les appels d’offres qui seront lancés, en ce qui concerne la cathédrale de Troyes, en mars au plus tard.
Dès le mois suivant, un grand échafaudage entourera la tour Saint-Paul afin que tailleurs de pierre, maçons et couvreurs puissent travailler. La particularité de cette tour est qu’elle n’existe pas en fait dans sa partie haute, la construction de la cathédrale de Troyes n’ayant jamais été achevée. Toutefois, cette tour inachevée ayant subi les outrages du temps et les assauts de la tempête de 1999 a bien besoin d’être restaurée comme l’autre tour de l’édifice, complète celle-ci, l’a déjà été.
UN CHANTIER À VISITER
« Pour la première fois aussi, un double échafaudage sera installé pour permettre au public de se rendre compte du savoir-faire des entreprises », précise Jean-Paul Lemeunier, conservateur régional des monuments historiques du Grand Est. « Il existe localement un important savoir-faire dans la restauration de bâtiments historiques », rappelle par ailleurs Jean-Philippe Cauquelin, architecte des bâtiments de France et conservateur de la cathédrale. Des entreprises qui pourront évidemment faire valoir leur expertise au moment des consultations. Pour la tour Saint-Paul de la cathédrale de Troyes, dont les travaux de restauration devraient durer jusqu’à fin 2022, une enveloppe de 1,3 million d’euros a été attribuée dans le cadre du plan de relance « patrimoine ». En ce qui concerne la cathédrale de Reims, ce sont des travaux portant sur la couverture à hauteur de 1,2 million d’euros qui sont programmés dans le même cadre. Un comité de suivi spécifique « plan de relance » a été mis en place par la direction régionale des affaires culturelles (DRAC) Grand Est pour identifier les opérations prioritaires. Un travail de préparation et de programmation avait été mené avant même de connaître, voici une quinzaine de jours, le montant de l’enveloppe globale ainsi que la répartition entre les opérations retenues. « Il faut aussi savoir qu’au-delà de ces opérations exceptionnelles dans le cadre du plan de relance, des investissements sont réalisés chaque année pour restaurer la patrimoine régional », rappelle Jean-Pascal Lemeunier. Ce sera par exemple le cas, dans l’Aube, pour le remarquable jubé de l’église de Villemaur-sur-Vanne qui fêtera ses 500 ans.
