La CMA de l’Aube a mis en avant cinq parcours exemplaires au sein d’entreprises artisanales.
L’artisanat au féminin est une réalité qui progresse d’année en année. « Aujourd’hui, près du quart des chefs d’entreprise dans l’artisanat sont des femmes », se félicite Marie-Carmen Lebegue, vice-présidente de la chambre de Métiers et de l’Artisanat de l’Aube. Il reste du chemin pour atteindre la parité, mais la tendance est désormais bien installée : il y a trente ans seulement, elles étaient deux fois moins nombreuses ! Pour aller plus loin, la CMA de l’Aube organise depuis dix ans une action de promotion de l’artisanat au féminin, à l’occasion de la journée internationale des droits des femmes.
Une initiative locale reprise depuis au niveau national. Pour l’édition 2020 du concours « Madame Artisanat », cinq femmes ont été distinguées par des trophées. Une mise en avant de parcours inspirants qui ont forcément valeur d’exemple. C’est le cas d’Isabelle Dumange, qui a repris en 2016 la Société Mécanique Champenoise à Romilly-sur-Seine. Depuis cette date, elle a fait progresser le chiffre d’affaires de 40 % et le résultat de 87 % tout en créant deux emplois, portant l’effectif de l’entreprise d’usinage à 14 salariés et 2 apprentis. « On pense que nos métiers sont plutôt masculins mais je peux vous assurer qu’il y aussi d’excellentes soudeuses », fait remarquer Isabelle Dumange, qui appelle à combattre les clichés. Carole Langreau, lauréate du trophée « nouvelle vie » a décidé de changer radicalement de cap, la cinquantaine venue. Cette ancienne assistante de gestion est partie se former pendant une année au métier de sellier automobile. « Je refais des selleries automobiles, notamment pour des véhicules anciens de collections », explique-t-elle. Installée dans son atelier de Vallentigny depuis 2017, elle a réussi à obtenir la confiance des collectionneurs automobiles comme des professionnels de la rénovation de véhicules anciens.
DES ACTIVITÉS ORIGINALES
Le jury a également attribué un trophée « révélation » à Céline André qui a également changé radicalement de voie. Après 17 années passées dans le secteur social, elle créée aujourd’hui du mobilier dans une démarche éco-responsable. « Je récupère par exemple des vieux fûts métalliques pour en faire des fauteuils », explique-t-elle. La lauréate du trophée « coup de cœur » déploie une activité quasiment unique en France. « À partir de sédiments de fouilles archéologiques enrobés de résine je fabrique des lames de l’épaisseur d’un cheveu que les archéologues peuvent observer au microscope », précise Sabrina Save, créatrice de Terrascope. Les apprenties ne sont pas oubliées et Morine Ragon, qui se destine aux métiers de la cuisine, s’est vu remettre le prix jeunesse par le jury composé uniquement de femmes. Il faut rappeler que chaque année, ce sont près de 39 000 apprenties qui se forment aux métiers de l’artisanat en France et que les TPE artisanales comptent également près de 500 000 femmes salariées. Des chiffres qui démontrent l’importance prise aujourd’hui par l’artisanat au féminin.