Rodolphe GélisLes attractions pour univers

Rodolphe Gélis a fait le choix en 2017 de revenir à Nigloland pour y travailler en tant que directeur d’exploitation.

Après avoir travaillé à l’étranger, l’Aubois est revenu à Nigloland, le parc d’attractions de Dolancourt, créé il y a 33 ans par son père et son oncle.

Il voulait aussi devenir guitariste dans un groupe de rock, comme beaucoup de jeunes de sa génération. Mais c’était sans compter l’importance d’une autre passion, que lui a transmis sa famille. « Depuis ma plus tendre enfance, j’ai toujours voulu travailler dans les parcs d’attractions. Ce que j’aime, c’est transporter les gens dans une histoire, un univers. Un parc d’attractions, c’est vraiment complet : il y a de la musique, des décors de cinéma, des
odeurs, des sensations de peur, de rire, de joie, de terreur. C’est une forme d’art à 360 degrés que j’apprécie beaucoup »
, explique d’emblée Rodolphe Gélis. Mais cette passion l’avait d’abord amené à travailler à l’étranger. Jusqu’en 2017, quand s’est posée la question de son retour au pays pour travailler à Nigloland.

Après avoir grandi dans le parc, à Dolancourt, dans le Barsuraubois, Rodolphe – fils de Philippe Gélis, qui, avec son frère, Patrice, a créé en 1987 le parc d’attractions Nigloland – est parti à Reims pour passer un BAC ES. Puis il a fait une école de management à Paris. Avant de poursuivre ses études à Dublin, en Irlande. Avec en poche un Bachelor et un Master européen, il a posé ses valises en Angleterre. « J’ai travaillé à Londres pour le groupe Tussauds. Madame Tussauds est un musée de cire, l’équivalent de notre musée Grévin en quelque sorte. Cela m’a beaucoup plu », se souvient-t-il.

CHEF DE PROJET À DUBAÏ

En 2014, direction Dubaï, aux Émirats arabes unis : « Quelqu’un m’a appelé pour être chef de projet pour construire un parc d’attractions Marvel (dont Avengers, Spiderman.. et autres Iron Man représentent l’univers cinématographique). J’ai dit directement « oui ». En fait, je suis arrivé, il y avait un désert avec des dromadaires et un container, où il y avait notre bureau. On a commencé notre projet là. En quatre ans, on a fini sur un parc Marvel de 12 hectares, dans un bâtiment couvert et climatisé de 50 mètres de haut », s’enthousiasme le passionné. L’IMG Worlds of Adventure, c’est le nom de ce parc, est le plus grand parc indoor du monde.

Après cette riche expérience, lorsque son père et son oncle lui proposent de revenir, pour travailler au parc, Rodolphe Gélis a besoin de réfléchir. « Le choix est difficile quand on a goûté à la vie d’«expat», très appréciable, dans des pays comme Dubaï, au bord de la mer, dans un cadre de vie très sympa (car c’est beaucoup mieux que ce que des gens ou certains médias peuvent laisser penser). Et j’avais plein de propositions pour travailler en Asie sur d’autres beaux projets. Par exemple à Pékin pour construire le même parc qu’aux États-Unis – Universal Studios avec des licences comme Jurassic Park, Harry Potter, Transformers, etc. C’est un projet qui me plaisait beaucoup car j’ai toujours adoré ce genre de parc », explique Rodolphe Gélis.

RETOUR À NIGLOLAND

En 2017, après mûre réflexion et malgré l’attrait que peut représenter cet autre avenir, il décide que le moment est venu de rentrer. « L’avantage de travailler en famille, c’est que les décisions sont rapides et tranchées. On sait qu’on ne réalise pas des objectifs pour rémunérer des actionnaires inconnus ou des fonds d’investissements. On sait qu’on travaille pour la famille et ça, c’est très agréable », explique le chef d’entreprise, tout en constatant que ce contexte est en outre favorable à ce que chacun donne le meilleur de soi pour tirer l’équipe vers le haut.

« Je pense que ma mission n’est pas forcément de créer du sensationnel, mais de créer un univers propre à nos personnages et d’en créer de nouveaux. L’objectif dans quelques années, c’est de créer une attraction pour raconter l’histoire de Niglo et Niglote (hérissons emblématiques de Nigloland, NDLR). Mais avant, on a créé d’autres personnages, parce qu’on a d’autres priorités, explique le directeur d’exploitation du parc élu 3e meilleur parc d’attractions d’Europe. À la fin, ce sera un village dans une forêt où vivent des abeilles, des écureuils, des hérissons, une sorte de communauté pour raconter l’histoire de Nigloland. La raison d’être du parc, elle sera là ».

UNE RÉELLE IMMERSION

Si l’on souhaitait résumer en quelques mots sa mission, celle-ci pourrait se définir par un objectif consistant à « aller plus à fond dans les détails ». Cela se concrétise par exemple par la conception d’un décor pour que l’on ne puisse pas voir les voitures de la technique ou encore voir de loin des visiteurs sur le parking, afin de « garder les gens dans l’univers ».

Et en cette période de déconfinement – le parc n’a pas pu amorcer sa saison suite à la crise sanitaire du Covid-19 – l’horizon commence à se dégager : « Si tout se passe bien, nous pourrons ouvrir en juillet ». Ce n’est en effet qu’après validation par le préfet d’un plan de sécurité sanitaire préparé par l’équipe de Nigloland que le parc pourra ouvrir ses portes au public. Mais avant cela, « un travail monstrueux » devra être effectué, car Nigloland, ce sont à la fois des attractions, un hôtel, des restos, des boutiques. La distanciation sociale sera concrétisée par des marquages peints au sol, le port du masque sera obligatoire dans les attractions, le service et l’espacement des tables seront revus. Cela représente beaucoup de signalétique et un point d’information coronavirus au centre du parc, des centaines de points équipés de gel hydroalcoolique. Ainsi que l’embauche d’équipes spéciales pour le nettoyage et la désinfection notamment : « Nous n’avons toujours pas évalué ni le coût ni l’investissement que cela va représenter ».

UN SUPER PROJET EN 2021

Malgré la crise sanitaire, un super projet a été maintenu pour le printemps 2021. « Il s’agit d’une attraction qui n’existe pas en France, le plus gros investissement de l’entreprise depuis son commencement, soit 50 % du chiffre d’affaires. Je suis curieux car ça n’existe pas. C’est à la fois très intéressant à construire et génial de voir les gens tester un truc qu’ils ne connaissent pas ».

Parcours

1988 Naissance le 7 novembre à Bar-sur-Aube.
2014-2017 Chef de projet de construction d’un parc Marvel à Dubaï.
2017 Retour à Nigloland, comme directeur d’exploitation du Parc.
2020 Ouverture du parc prévue en juillet.
2021 Grand projet d’une attraction inédite en France.