L’entreprise qui vient…

Engie avait invité huit dirigeants à débattre de l’avenir de l’entreprise. (Droits réservés)

C’est dans le cadre du Trophées des Managers qu’Engie a organisé une table-ronde consacrée à un vaste sujet : quelle entreprise pour demain ?

Réfléchir à ce que pourrait être l’entreprise dans 5, 10 ou 15 ans : le programme est pour le moins vaste et ambitieux mais il n’a pas effrayé la direction régionale Bourgogne Franche-Comté d’Engie qui avait décidé de placer ce thème au cœur de la table-ronde organisée à l’occasion du Trophée des Managers, au golf de Norges, le 27 juin. Autour de la table, donc, des dirigeants d’entreprises traditionnelles ou au contraire, très innovantes, dans leur secteur ou leur fonctionnement. Et être présent sur une activité plus que centenaire n’est pas un frein pour imaginer demain, comme en témoignait Julie Jacquenet, dirigeante de Jacquenet-Malin, fabricant de manches d’outils en bois installé dans le nord Côte-d’Or, et qu’elle pilote depuis 2016. La jeune femme a su insuffler de la nouveauté en positionnant son entreprise sur le secteur de la « déco » de jardin, avec une vraie recherche en matière de design et une réflexion pro- fonde sur le modèle économique, incluant des variations dans les modes de distribution, ou la volonté d’aller sur des niches de marché bien précises.

CONJUGUER DES IMPÉRATIFS

Jean-Philippe Girard, fondateur et pdg d’Eurogerm, entreprise de l’agroalimentaire, tente, lui, de faire avancer en interne la réflexion sur ce que doit devenir l’entreprise, en pariant sur la conjugaison des impératifs économiques et la capacité inventive des nouvel- les générations. « Nous avons mis en place des Journées d’échanges et de progrès, précise- t-il, qui réunissent les associés, les patrons de filiales, le comité stratégique afin d’avancer sur les attentes des moins de 30 ans, et les obligations des plus de 30 ans… » Au lieu de rassembler les générations, on peut aussi, comme l’a fait Corinne Sieminski, conjuguer des modèles d’organisation avec des préoccupations environnementales. Son entreprise, Recygo, est spécialisée sur la collecte et le recyclage de déchets de bureaux. Elle s’est associée avec La Poste et Suez pour assurer l’aspect logistique d’un fonctionnement qui se développe maintenant depuis un an. Recygo est l’exemple d’une entreprise nouvelle qui ne se base pas uniquement sur un produit ou un service, mais qui impacte plus profondément les usages et les habitudes des salariés des entreprises clientes. Une entreprise qui, en pointant de nouveaux besoins, modifie son écosystème. Cette entreprise de demain, les autres participants à la table-ronde (André Renard (Smartfox), Jean-Pierre Deramecourt (Caisse d’Épargne), Laurent Drougard (Engie Ineo), Xavier Mirepoix (CCI21) ou Geoffroy Sécula (CPME21) ont essayé d’en dessiner, chacun à sa manière, les contours, ne laissant apparaître qu’une certitude : digitalisation et nouveaux métiers en seront les piliers mais, pour le reste, c’est encore l’imagination qui prendra le pouvoir.

Laurent Drougard, directeur délégué Engie Ineo Industrie et Tertiaire pour la région Est, et Corinne Sieminski, fondatrice et présidente de Recygo. (Droits réservés)

Catherine Minaux, directrice régionale d’Engie, et Jean-Philippe Girard, dirigeant d’Eurogerm. (Droits réservés)