L’énergie solaire séduit les citadins

Jérôme Tripoz

Jérôme Tripoz. Il développe des bornes solaires pour recharger les portables.

Tirer parti de l’énergie solaire pour recharger des téléphones, tablettes et montres GPS en pleine rue, c’est le pari de Jérôme Tripoz, créateur de la start-up toulousaine Solar.com. « J’étais un grand consommateur de téléphone me retrouvant souvent à court de batterie. D’autres pays proposent du mobilier urbain utile aux citadins. L’énergie solaire me paraissait adéquate pour avoir une solution pérenne ou temporaire lors d’événements », explique celui qui a tracé sa route chez Bouygues pendant une décennie, en France, dans les Caraïbes et en Australie. Quittant son CDI et les étendues paradisiaques, ce père de famille décide en 2018 de franchir les portes de l’entreprenariat en quatre mois seulement, faisant cavalier seul. « Je n’ai pas souhaité être incubé mais cela reste une possibilité. Je suis d’ailleurs en discussion », avoue-t-il. Arborant un profil plutôt commercial, cet ancien de la Kedge Business School de Bordeaux, s’est rapproché d’une entreprise spécialisée dans le solaire près de Nice pour mettre son idée sur pied. « L’entreprise avait déjà un modèle ressemblant. Je lui ai donné mon cahier des charges et aujourd’hui, c’est mon principal partenaire », détaille l’entrepreneur qui a investi 80 K€, se positionnant premier sur le marché mondial, doublant un Croate qui a développé un banc solaire.

Actuellement, trois drôles de « Totem » bleus, voués à évoluer, trônent place Saint-Aubin, Place Wilson et dans le Jardin des Plantes. Alimentées par des panneaux solaires, ces bornes écoresponsables et autonomes, avec des composants européens, sont capables de recharger un accessoire pendant plus de 10 heures. « Grâce à une batterie, elles ont une capacité de 87 heures de recharge, permettant une utilisation continue. Elles ont chacune quatre prises USB en accès libre et cinq boîtiers verrouillés. L’installation d’une borne prend une heure. Il existe aussi le modèle « Nomad » sans casier », explique le directeur qui devra rendre un rapport mi-septembre, dans le cadre de l’expérimentation SmartCity qui arrive à son terme. « Les données collectées me semblent prometteuses. Mais le choix de l’endroit est primordial ». En attendant la décision de la Ville rose, des discussions sont en cours avec six autres collectivités intéressées par le procédé.

Le quadragénaire, qui a remporté en juin dernier un Prix EDF Pulse, souhaite conquérir l’Afrique. « EDF va accélérer mon développement et m’invite, en septembre, à un forum au Maroc. Ce continent est un marché idéal, je l’avais déjà dans le viseur », conclut celui qui imagine aussi ses bornes occuper les plages australiennes et prépare un modèle d’entrée de gamme pour fin 2019.