L’économie verte au cœur des élections

Alan Pierrejean, Benoist Apparu, Dominique Vatel et Rudy Namur sont les quatre candidats à la mairie de Châlons-en-Champagne.

Le Medef Marne, la CPME, ainsi que l’UCIA ont organisé une réunion où chacun des quatre candidats à la Mairie était invité à développer son programme sur les questions touchant spécifiquement les entreprises, telles que la fiscalité locale, l’habitat, la mobilité, le développement économique local ou encore le développement durable.

Partant du constat que la ville de Châlons-en-Champagne a perdu, depuis les précédentes Municipales, l’Armée, la Préfecture et donc, des habitants, les organisations entrepreneuriales ont questionné les candidats sur les mesures qu’ils comptaient prendre afin de retrouver une attractivité économique et de faire venir, sur le territoire châlonnais, des entreprises. Pour Alan Pierrejean, tête de liste « Châlons c’est vous », attaché parlementaire du député Éric Girardin (LREM), « Il faut réinventer une histoire et mettre en place une politique économique agressive et transversale. L’un des axes forts pour redonner de l’attractivité économique est l’économie verte, la troisième révolution industrielle, + 39% c’est la progression en dix ans des emplois sur le marché des énergies renouvelables. Il faut donc encourager les entreprises dans ce domaine. »

RÉINVENTER L’ADN DE CHÂLONS

Sur le fait de réinventer une identité à la ville, le maire sortant, Benoist Apparu abonde : « L’ADN de Châlons-en-Champagne, c’était d’avoir 50% de sa population comme fonctionnaires. Il faut donc réinventer l’ADN de la ville et retrouver une identité économique. » Pour y parvenir, l’ancien secrétaire d’État au logement cite en exemple le CRSD, (Contrat de Redynamisation du Site de Défense) dispositif exceptionnel de développement qui consiste en un soutien aux entreprises et aux commerces avec également un plan d’action pour le centre-ville. « Les choses ne vont pas si mal, le taux de chômage à Châlons est de 7% soit un point en dessous de la moyenne nationale. Le CRSD a été utilisé massivement, avec 30 millions d’euros d’investissement de l’État, 38 millions d’euros de plus des collectivités locales : mairie, agglomération, Département, Région et une somme similaire en investissement privé. Le CRSD, s’il est décrié, a permis tout de même de créer 838 emplois à l’heure où en parle, 400 à venir, 1200 au total », a martelé le maire. Sur ce sujet, Dominique Vatel, « commerçant et communiste », et de son propre aveu, « pas banal dans ce monde », propose « d’aller rechercher des nouvelles entreprises et de conforter celles qui sont déjà en place. Il faut renforcer le fait d’aller chercher les gens et travailler beaucoup plus dans l’accueil des potentiels futurs châlonnais. »

Rudy Namur, tête de liste de « Notre passion c’est Châlons », liste qui se veut non-partisane, souhaite porter l’idée d’un « Châlons plus vert, plus juste, plus fier. » « Développer les atouts de la ville, la Foire, mettre en place un guichet unique des entreprises, user et utiliser l’appellation champenoise de Châlons comme vecteur d’attractivité d’importance. »

Sur le développement commercial, partant du constat que les habitudes des consommateurs changent, la municipalité doit aussi adapter sa politique. Pour le commerçant Dominique Vatel, une des mesures qu’il prendrait serait « la piétonisation du centre-ville, avec des équipements tout autour pour pouvoir stationner et ainsi ramener les Châlonnais au cœur de la ville.» Alan Pierrejean, qui insiste être lui-même fils de commerçants, ces derniers avec les artisans, sont « les mamelles de la ville. Une ville qui prospère c’est une ville dont les habitants travaillent et consomment. Nous nous engageons, avec ma liste à ce que le nombre de commerçants augmente durant la mandature. Pour cela, nous mettrons tout d’abord en place un audit sur la circulation et nous étudierons le plan de stationnement, avec une gratuité partielle. »

Mais la mesure phare que compte mettre en place celui qui a débuté sa carrière comme journaliste sportif, c’est un contrôle des enseignes qui ouvriraient au centre-ville : « Nous ferons en sorte qu’aucune mutuelle ou assurance n’ait pignon sur une rue piétonne, mais plutôt des commerces de bouche par exemple », assurant que cela se fait dans d’autres villes, comme à Beauvais. Dans le même esprit, Rudy Namur a la volonté d’exercer un moratoire sur les zones d’activités extérieures à Châlons. « Il y a un PLU qui peut interdire l’implantation d’une grande surface, même si elle fait 1 000 m2, ce qui réduirait la concurrence avec le centre-ville et le marché.»

LE CENTRE-VILLE COMME PRIORITÉ

Benoist Apparu a pour sa part souligné que « le centre-ville a été une des priorités, si ce n’est la priorité du mandat précédent, qui est essentiellement pour le développement d’un territoire », précisant qu’en France entre 1914 et aujourd’hui, on a perdu la moitié des mètres carrés commerciaux. « On a un transfert de marché des commerces physiques aux commerces électroniques. Si on veut accompagner cette transition, il faut créer de la densité commerciale et ramasser les commerces sur des périmètres moins larges qu’aujourd’hui. » Le maire sortant indique ainsi « que le dispositif cœur de ville a été inventé et testé à Châlons. On a acheté 21 immeubles et remis sur le marché 9 cellules commerciales. Tout cela doit être accompagné d’une stratégie marketing commerciale. »

Tout comme Dominique Vatel, Rudy Namur souhaite piétonniser le centre-ville. « Pour parler animation, flux de circulation au centre-ville, il ne suffit pas de parler des commerces, mais de tout l’environnement qui va avec : c’est pour cela que nous souhaitons expérimenter la piétonisation de la rue de la Marne et de la place de la République l’été », explique celui qui est conseiller municipal d’opposition. « En contrepartie, il y aura des choix faits sur des parkings gratuits. Nous allons aussi taxer les surfaces vides depuis trop longtemps. »

L’élu socialiste annonce vouloir créer un « conseil local de la vie associative où l’UCIA aura toute sa place dans l’économie pour faire le lien entre les commerçants et la Ville. » La dernière question posée aux candidats portait sur leur positionnement voire leur candidature au sein de l’agglomération de Châlons : « Il faut travailler collectivement, ce qui n’a pas été assez fait. Aucun membre de notre liste ne candidatera à la présidence de l’agglomération, mais nous comptons bien en faire partie », note Alan Pierrejean. « Un mandat de maire à plein temps suffit », livre sans détour Dominique Vatel. « On assume de vouloir doubler le budget et investir massivement dans le développement économique ; on veut dupliquer les économies réalisées sur Châlons à l’échelle de l’agglomération, baisser les dépenses de fonctionnement et trouver un équilibre entre monde urbain et rural », avance Benoist Apparu. « Si on veut redonner une dynamique positive à notre économie il faut que tous les leviers économiques se situent dans les mêmes mains. Je veux porter ce levier pour le centre-ville et au-delà », confie quant à lui Rudy Namur sur ses ambitions.