Le vélo en libre-service tente une nouvelle échappée à Reims

La réservation d’un vélo débute et se termine grâce à un smartphone. (Photo : Philippe Demoor)

Après l’échec du Gobee bike, c’est au tour de Champagne Parc Auto de proposer de la location de vélos à Reims.

Oubliées, les centaines de vélos verts de la start-up Gobee bike fin 2017 (voir l’article), disparues quelques semaines plus tard en raison de trop nombreuses dégradations. Place à présent au bleu de Zébullo, le nom imaginé par Champagne Parc Auto, la société d’économie mixte qui gère cinq parkings rémois (2 100 places) et emploie une vingtaine de salariés.

Pour la mise en service de Zébullo, un nouvel agent vient justement d’être recruté pour gérer la flotte qui atteindra trente vélos d’ici fin août. « Ce sont des vélos à assistance électrique avec 25 à 30 km d’autonomie. Nous commençons par les mettre à disposition sur cinq stations dans le centre de Reims. Ce service est complémentaire de nos par- kings et nous proposons des offres pour nos abonnés », indique Olivier Guinot, le directeur de Champagne Parc Auto. Le modèle ici proposé s’appuie donc sur des stations et devrait éviter de voir des vélos traîner un peu partout dans la ville.

350 VÉLOS DANS L’AGGLOMÉRATION EN 2020

Thibaut Demiautte, directeur commercial d’Ecovelo, souligne toutefois la souplesse de ce concept : « Nous avons fabriqué 70 vélos en 2018, nous visons les 500 en 2019 en accompagnant des villes moyennes comme Biarritz ou La Baule ». L’entreprise nantaise insiste sur « la technologie embarquée dans les vélos, et non dans la borne, qui permet de ne pas effectuer de génie civil pour les déployer ». Avec un système de géolocalisation et d’identification de chaque utilisateur pour réduire les risques de dégradations ou de vols. « Ces vélos sont plus solides qu’esthétiques », reconnaît-il. Une robustesse et une technologie qui ont un prix (2 000 € pièce).

DES BORNES VIRTUELLES LORS D’ÉVÈNEMENTS

Mais si les vélos doivent être ramenés à bon port sur leurs bornes, celles-ci peuvent aussi être virtuelles, par exemple le temps d’un événement en délimitant un périmètre donné. Quant aux batteries, si les premières seront rechargées quotidiennement par Champagne Parc Auto, la société envisage ensuite de proposer à ses abonnés de les louer directe- ment et de les recharger à domicile.

Courant 2020, Olivier Guinot estime que 350 vélos rayonneront sur le Grand Reims en s’appuyant sur une trentaine de stations. « Cette initiative répond à un véritable besoin », salue Arnaud Robinet, maire de Reims, convaincu que les spectateurs américains ou néerlandais qui viendront pour la Coupe du monde de football féminin vont aussi s’en emparer. « Nous développons des zones 30 km/h et nous travaillons avec l’association Vél’Oxygène », complète l’élu qui souhaite « inciter les concitoyens à utiliser ce service ». Présidente du Grand Reims, Catherine Vautrin note que la société d’économie mixte fait avec Zébullo « une démonstration de l’intermodularité ». À terme, elle imagine même pouvoir équiper d’autres communes de l’agglomération.

Sur le plan pratique, le service nécessite de télécharger une application et le tarif va de 2€ la demi-heure à un abonnement annuel de 90€ qui permet d’avoir trente minutes offertes par trajet.

(Photo : Philippe Demoor)

(Photo : Philippe Demoor)