Le ThincLab incube les entreprises innovantes

Charlie Thach

Charlie Thach s'occupe notamment de sélectionner les dossiers qui seront incubés au ThincLab.

Le ThincLab, incubateur d’entreprises innovantes de Châlons-en-Champagne, vient de terminer son deuxième programme de pré-incubation et lance son troisième, à partir du mois de février. Porteurs de projets, à vos dossiers !

C’est fin 2017 que cet incubateur d’entreprises innovantes voit le jour, formé en partenariat avec l’université d’Adelaïde en Australie et financé par la Semcha (Société d’économie mixte de la communauté d’agglomération châlonnaise). L’incubateur est destiné à toutes activités confondues, et tous projets confondus, pourvus qu’ils soient innovants. Chaque année, un programme de pré-incubation est mis en place avec l’intervention d’experts dans des domaines aussi variés que la définition d’un business-plan, la capacité à « pitcher » son projet, le développement commercial et marketing…

« On reçoit des porteurs à tout stade. De l’idée à la mission de marché en France comme à l’International. En septembre 2019, le ThincLab Châlons a lancé sa deuxième édition du ThincStart un programme de trois mois à raison de 2 jours par semaine », indique Charlie Thach, responsable de l’accompagnement des start-up et partenaires. « Il y a des ateliers collectifs le matin, avec les professionnels qui apportent leur expertise et l’après-midi, ce sont plutôt des rendez-vous individualisés de coaching. »

Le programme de pré-incubation est notamment financé par Pôle emploi Grand Est, qui sélectionne en amont, des personnes dont les projets sont susceptibles d’être choisis par l’équipe du ThincLab. « Au départ du projet, il y a souvent une idée, mais pas toujours exploitable en entreprise. En trois mois, on réoriente de manière très concrète les choses de telle sorte que le projet soit viable. » Ça a notamment été le cas pour deux incubés qui ont terminé la session numéro deux (voir ci-dessous). « On est sur un modèle anglo-saxon, où on laisse le temps au temps et où on accepte tous types de projets. »

APPORTER TOUT UN ÉCOSYSTÈME

Si les pré-incubés sont sélectionnés par Pôle emploi Grand Est, le coût est supporté par l’organisme, en revanche si le participant est extérieur, le coût est de 450 € TTC pour les trois mois. Le gros avantage d’être incubé au Thinclab, c’est que la structure « apporte tout son écosystème local » aux entrepreneurs.

Parallèlement à cela, d’autres entreprises sont elles, incubées entre 6 mois et une année, avec là, un suivi régulier, mais pas d’atelier collectif. L’espace du Thinclab de 400 mètres carrés met à disposition un espace de coworking, une cuisine, ainsi que l’expertise de tous les partenaires. « Nous avons travaillé avec Grant Hull, PDG d’Enabled et conférencier reconnu dans le secteur des médias numériques. Il est intervenu sur le thème ‘‘Comment développer une application en 5 jours’’. Comme il était en Australie, nous avons fait cela via Skype, mais tout le monde a pu en bénéficier », livre Charlie Thach.

DES PROJETS DANS TOUS TYPES DE DOMAINES

Le coût de l’incubation pour 6 mois peut être supporté par une entreprise qui externalise son innovation au travers d’un porteur de projet indépendant. « La recherche et développement coûte cher à une société et souvent un tel service n’existe pas, c’est pour cela qu’elle peut faire appel à un incubé pour qu’il développe un de ses projets. » Ainsi, ThincLab soutient des porteurs de projet dans le domaine de la robotique, de l’œnotourisme, du service ou même de l’agriculture. La banque populaire qui est partenaire, soutient les dossiers quand ils sont jugés viables. « L’objectif est de faire rayonner l’entrepreneuriat mais aussi la dynamique du territoire. À terme, nous aimerions incuber 40 start-up par an ». Le rôle du réseau est aussi très important, « le ThincLab centralise tous les acteurs incontournables du territoire, cela simplifie les choses d’avoir les bons contacts ».

Chaque édition de pré-incubation accueille une dizaine de porteurs de projets ainsi qu’une dizaine d’autres pour l’incubation. « Nous accompagnons par exemple cinq entrepreneurs australiens qui souhaitent développer leur projet en Europe ». Le prochain rendez-vous du ThincLab est la co-organisation du eChallenge, une compétition basée sur un programme intensif d’accélération destiné à des équipes d’étudiants-startupers au stade de développement pré-incubation. Le concours est animé par l’Université d’Adelaïde et un des prix est une incubation en Australie pendant 6 mois.

Deux projets pré-incubés bien avancés

Davy Kwasny et Tania Massouf viennent tous deux de terminer le deuxième programme de pré-incubation du ThincLab et ils se disent très satisfaits d’avoir pu y accéder. « En arrivant, j’avais plein d’idées et une manière très arrêtée de voir les choses », confie Tania Massouf, « et puis durant cette incubation, on est aussi un peu bousculé, (mais pour la bonne cause) et on s’aperçoit que les choses ne sont pas aussi fluides que ce qu’on aurait cru ».

UN ESPACE TROIS EN UN

Son projet ? Une structure de service qui accueille des salariés sur un espace où ils peuvent travailler, faire garder leurs enfants et faire réaliser des petites tâches du quotidien. « L’entreprise, baptisée La Passerelle, concilierait 3 axes, autour du travail, de la famille et des taches qui prennent du temps. Tout cela est parti de mon expérience personnelle », souligne Tania Massouf. « Le but est de permettre au parents de travailler sereinement et d’optimiser sur un même lieu toutes les prestations. »

La Passerelle passera en phase test en février grâce à la collaboration avec l’espace de coworking Le 111. D’une surface de départ de 45m2, elle passera rapidement à 100m2 avec 3 salariés. Les clients pourront bénéficier de ces services soit avec un choix à la carte, soit grâce à un abonnement.

La Passerelle s’adressera aussi bien aux particuliers qu’aux entreprises qui veulent développer le télé-travail, ou même, trouver des solutions en cas de grève des transports par exemple. Celle qui a ouvert une boutique de la parentalité il y a quatre ans, livre que ce projet est l’aboutissement finalisé de cette ancienne boutique. « La pré- incubation a permis de rendre le projet pertinent et plus performant ».

DES ANIMAUX BIEN NOURRIS

Davy Kwasny a de son côté, lancé son entreprise spécialisée dans l’alimentation animale de haute qualité.

Sa société, Jaquo, se veut être une « épicerie fine pour animaux de compagnie, quadrupèdes, c’est à dire, les chats, les chiens, les furets et les rongeurs. Nous fabriquons les recettes dans une usine qui respecte notre cahier des charges. »

Plus d’une quarantaine de références sont disponibles, dont plus de la moitié en bio. « On se rend compte que l’industrie alimentaire nous empoisonne mais elle empoisonne également nos animaux, nous devons aussi faire attention pour eux », insiste Davy Kwasny. Le quadra dynamique propose à ses futurs clients de se déplacer chez eux pour « évaluer les besoins nutritifs de l’animal », en collaboration avec la nutritionniste et la vétérinaire avec lesquelles il a élaboré ses produits.

Si Davy Kwasny continue l’incubation au ThincLab, Tania Massouf volera de ses propres ailes, en collaboration tout de même avec Le 111.

Davy Kwasny et Tania Massouf ont tous deux terminé leur pré-incubation.