Le stockage des surplus éoliens et solaires testé en Côte-d’Or

Pour accompagner la transition énergétique et rendre le réseau plus flexible, le Réseau de transport d’électricité (RTE), lance une expérimentation de stockage d’électricité – issue des surplus ponctuels de production des énergies renouvelables – baptisée « Ringo » à Fontenelle (21).

Mercredi 1er juillet, le site de la Vingeanne sur la commune de Fontenelle en côte-d’Or voyait arriver les premiers containers du projet Ringo d’expérimentation de stockage d’électricité initiée par RTE et son partenaire Nidec ASI. Ce dispositif doit permettre de tester le stockage des surplus ponctuels de production des énergies renouvelables (éolienne et solaire) et leur déstockage à un autre moment. « Entre 2018 et 2019 le nombre d’unité de production d’énergies renouvelables (Solaire, éolien, biomasse et hydraulique) implantée en Bourgogne a bondi en moyenne de 8,1 % dont 14 % pour le solaire. Côté production : sur cette même période, face à des conditions climatiques très favorables (plus de vent, de soleil et de pluie que les années précédentes) nous avons enregistré une hausse moyenne de 21,5 %, dont +35 % pour le seul éolien, rappelle Élisabeth Bertin, déléguée de RTE Est. La production d’énergies renouvelables couvre 15 % de la consommation régionale. La Bourgogne Franche-Comté est importatrice d’électricité. RTE fait circuler les électrons sur le réseau en temps réel, dans un souci d’équilibre permanent. C’est le réseau national qui permet cet équilibre, au sein duquel l’intégration du renouvelable nécessite une nouvelle géographie de la production. Celle-ci est planifiée par un schéma de raccordement au réseau co-construit avec la région, les producteurs d’électricité, les gestionnaires de la distribution, les pouvoirs publics et collectivités. Avec les énergies renouvelables nous devons trouver des solutions innovantes pour répondre au caractère fluctuant de leur production, tout en maintenant flexibilité et réactivité sur l’ensemble du réseau. Ringo fait partie de ces innovations. En stockant le surplus de production (issu de pic importants mais très irréguliers dans le temps), et en le déstockant ailleurs simultanément (pour rester neutre sur le marché de l’électricité), la batterie Ringo permet d’éviter les pertes de production d’électricité d’origine renouvelable et contribue à réduire les émissions de CO2 du mix énergétique (cela est plus intéressant que de construire une nouvelle ligne électrique). Avec cette expérimentation, RTE et Nidec ASI, entendent à termes participer au développement d’une filière française du stockage de l’électricité, qui constitue un enjeu industriel fort et un outil pour atteindre les objectifs de développement des énergies renouvelables fixés par le gouvernement tout en assurant la sécurité électrique ». Trois sites tests de stockage sont prévus en France, celui de Côte-d’Or est le premier à démarrer.

CRÉER UNE FILIÈRE FRANÇAISE DU STOCKAGE

Les travaux ont débuté en octobre par la réalisation de la plateforme du site. Aujourd’hui, c’est l’arrivée des premiers containers, déjà équipés de leur électronique de puissance et destinés à accueillir les batteries. Dix containers seront positionnés à terme. L’étape suivante, d’août à septembre, consistera à installer les batteries de Nidec Asi. Les batteries sont de type Lithium ion NMC (Nickel, Manganèse, Cobalt) à forte densité énergétique. À l’issue des travaux, une phase de six mois de test interviendra, pour une mise en service et un début d’expérimentation prévue en juin 2021. En service, le site, piloté à distance par des algorithmes spécifiques représentera une capacité de stockage de 12 à 24 MWh, soit l’équivalent de la production de cinq éoliennes, ou la consommation de 10.000 foyers. En 2025, en fin de test, les batteries seront cédées à des investisseurs tiers.