Le robot de CPage pour rompre avec la solitude des aînés

Pendant le confinement, le fournisseur dijonnais de solutions et services destinés aux établissements publics de santé CPage a mis à disposition de l’Ehpad de Longvic un robot de visio pour recréer du lien avec les familles… Un projet solidaire qui devrait être pérennisé.

Il s’appelle Nonno. Pendant le confinement il a permis de rompre l’isolement des résidents de l’Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (Éhpad) Marcel Jacquelinet de Longvic. Dès le 30 avril, ce robot a été mis gracieusement à disposition de l’établissement par la société dijonnaise CPage, partenaire informatique du site. « Dès le début de la crise, nous avons réfléchi à des solutions pour aider nos adhérents, établissements publics de santé. Lors d’une réunion interne, l’idée des robots qui permettent le maintien du lien entre les enfants malades et leur famille a été évoquée et avec elle la possibilité de transposer cette solution au Éhpad, raconte David Boussard, directeur général de CPage. Nous avons alors fait l’acquisition d’un robot auprès d’une société lyonnaise avant de chercher un Éhpad bourguignon susceptible d’accepter le lancement du projet dans ses murs. L’Éhpad Marcel Jacquelinet de Longvic a relevé le défi : le résultat a dépassé toutes nos espérances ».

Concrètement comment ça marche ? Après avoir réservé un créneau sur le planning tenu par l’établissement de santé, la famille prend les commandes du robot à l’heure du rendez-vous virtuel grâce à une interface préalablement installée sur leur ordinateur à leur domicile.

UN ROBOT RÉGÉNÉRATEUR DE LIEN

Ainsi contrôlé à distance, ce robot doté de roues se déplace pour venir à la rencontre de la personne âgée. Grâce à son grand écran à hauteur d’homme muni d’une webcam et d’un micro, les proches apparaissent facilement dans la chambre du pensionnaire, libérant ce dernier et les soignants de toute manipulation contraignante. Cette simplicité d’exécution limite par ailleurs les contaminations possibles par contacts. Mieux que le petit écran statique et fragile du smartphone ou de la tablette, le robot permet à la famille de véritablement « se télétransporter » dans la chambre en supprimant le maniement d’un appareil et ses réglages parfois trop techniques pour les aînés. Un moyen pour ces derniers d’être pleinement concentrés sur la conversation sans subir le stress d’un dysfonctionnement possible. Un atout d’autant plus essentiel pour des personnes qui ne disposent plus de 100 % de leur validité. « Lors d’une séance avec Nonno, il se passe quelque chose de fort et d’authentique : c’est très émouvant, témoigne Davis Boussard. Nous avons montré des vidéos à nos collaborateurs qui ont tous été très touchés au point de réaliser une cagnotte, via l’amicale du personnel de l’entreprise, pour acheter un deuxième robot ». Engouement partagé également par les familles des résidents et la directrice de l’Éhpad, Isabelle Faivre, qui pointe la dimension plus impliquante du robot y compris chez les résidents qui sont désorientés. « Cette vraie réussite, nous donne envie d’aller plus loin. Ce genre de robot pourrait offrir une alternative pour les familles qui ne peuvent visiter leurs aînés pour cause d’éloignement géographique. À noter qu’il est également en mesure d’accompagner le pensionnaire à l’extérieur pour une balade dans le parc de l’établissement : c’est un outil qui recrée de l’interaction entre les résidents et leurs familles… Nous travaillons à identifier une société robotique française en capacité de nous proposer quelque chose d’équivalent, mais Made in France ».