Le renouveau du jeu d’aventure ?

(Photo : Simon Casteran)

Avec l’aide d’étudiants de l’ETPA (dont Matteo Gaumier, à droite), il a lancé sa société de jeux vidéo au concept jusqu’ici peu répandu.

Hervé Bonin n’a pas seulement décidé de créer son studio de jeux vidéo, Khimera… mais « des produits dans un genre nouveau, en rafraîchissant le survival journey », autrement dit le jeu vidéo de survie en milieu hostile (tempête, accident industriel, catastrophe naturelle, ou ici, apocalypse volcanique…). Comment ? En y apportant le concept des « livres dont vous êtes le héros », sachant qu’au lieu de progresser le long d’une histoire prédéfinie, le héros va opérer des choix – surtout moraux, comme venir en aide à une personne ou non – qui vont influencer la fin du jeu. « L’idée est de remettre au goût du jour, et dans le jeu, la narration, afin que l’histoire et l’expérience de jeu ne soient plus séparés », les cinématiques succédant par exemple aux phases de jeu, « mais qu’elles soient en synergie », explique Matteo Gaumier, un jeune homme qui participe au développement du jeu et qu’Hervé Bonin a rencontré il y a peu, quand il était encore étudiant à l’école de photographie et de game design (ETPA).

« Vieux dinosaure du jeu vidéo », ce cofondateur du studio Dontnod Entertainment – dont le jeu Life is strange s’est vendu « à plusieurs dizaines de millions d’exemplaires » – voulait au départ quitter Paris pour revenir à Toulouse dont il est originaire, pour y créer une société de jeux vidéo. « J’y ai trouvé des talents et des compétences, pas plus loin qu’à Auzeville-Tolosane, mon village natal ! Venu à l’ETPA par curiosité, je suis tombé amoureux d’un projet d’étudiants. De mon côté, je leur ai présenté mon business model, et ils ont tous dit banco ! » : le projet, Cendres, deviendra donc un vrai jeu vidéo d’une durée de deux à six heures, et devrait être disponible sur PC au premier semestre 2020 sur les plateformes Steam, Humble Bundle et Gog. L’équipe de huit personnes que compte le studio Khimera « ne développe pas qu’un seul jeu : car n’en faire qu’un seul, c’est sympathique mais c’est très casse-gueule », souligne Hervé Bonin. Aussi, « ce que nous voulons faire, c’est développer un genre, en enchaînant rapidement les développements ainsi que celui de la société ». En attendant de s’installer dans ses propres locaux à Toulouse ce mois-ci, le développeur se félicite « d’avoir pu intégrer le processus d’incubation » de Nubbo, qui a sélectionné Khimera pour un soutien de 18 mois, « ce qui est déjà une première reconnaissance de notre média. Ce n’est pas fréquent qu’un incubateur choisisse une société de jeux vidéo ! »