Le projet éolien du Mont-des-Quatre-Faux retenu par l’Etat

Le projet comprend l’édification de 63 mâts.

Le projet de parc éolien ardennais du Mont-des-Quatre-Faux (250 millions d’euros d’investissements) vient de faire une avancée fondamentale en étant retenu comme lauréat de l’appel d’offres public lancé par le Gouvernement dans le cadre de son programme pluri-annuel de l’énergie.

Situé à une quinzaine de kilomètres de Rethel, le projet éolien de grande ampleur du Mont-des-Quatre-Faux concerne sept communes (Bignicourt, Cauroy, Hauviné, Juniville, La Neuville-en-Tourne-à-Fuy, Mont-Saint-Remy et Ville-sur-Retourne).

C’est sur ce territoire d’une superficie de 5 000 ha que ce programme prévoit d’installer, au prix d’un investissement de plus de 250 millions d’euros, 63 mâts d’une capacité totale de 226 MW pour satisfaire la consommation électrique d’environ 250 000 habitants, soit presque la population des Ardennes. Lors de cette décision rendue publique le 5 février, le gouvernement a aussi fixé le tarif du prix d’achat d’électricité à 59,5 euros du MWh. Reste maintenant à ce que ce projet soit purgé de tout recours pour qu’il se concrétise sur le terrain. Mais EDF-Renouvelables et WindVision auxquels le projet d’appel d’offres a été attribué, en cas de décision judiciaire favorable de la Cour d’Appel de Nancy, se tiennent déjà prêts à entamer le processus final.

100 MD’ACTIVITÉ SUR LE CHANTIER

Durant le chantier, plus de 200 personnes seront à pied d’œuvre, avec une priorité accordée aux PME locales. On estime que ces travaux génèreront presque 100 millions d’euros d’activité dans des secteurs tels que le génie civil, le génie électrique, les travaux publics, le transport et le levage. Par ailleurs, une fois le parc éolien mis en service, EDF Renouvelables prévoit l’ouverture dans le Rethélois d’une antenne de maintenance locale qui recrutera plusieurs dizaines de techniciens. Enfin, les communes et communautés de communes concernées (l’Argonne Ardennaise et le Pays Rethélois) ainsi que le Conseil départemental et la Région Grand Est bénéficieront de diverses retombées financières soit sous forme de taxes (2,5 millions d’euros), soit via la mise en œuvre de mesures compensatoires (7 millions d’euros) ou d’amélioration du cadre de vie (3 millions d’euros).

Ce projet éolien a, en effet, fait l’objet d’un dialogue étroit, depuis plusieurs années, avec les communes concernées et leurs habitants. Cette concertation a été essentielle pour définir le schéma d’implantation des éoliennes le mieux adapté au contexte local et s’assurer que le parc éolien contribuera au développement socio-économique du territoire. EDF Renouvelables et Windvision, les deux porteurs du projet, ont signé une charte d’engagement social et environnemental avec la Chambre de Commerce et d’Industrie des Ardennes, la Fédération du BTP des Ardennes et la Chambre de métiers et de l’artisanat des Ardennes. Ainsi, pendant toute la durée du chantier, un volume d’activité sera réservé à des personnes en insertion professionnelle et les entreprises devront s’engager à mettre en œuvre une clause environnementale sous forme de bilan carbone, pour maintenir une haute qualité environnementale.

EN ATTENTE D’UN JUGEMENT FAVORABLE

Le projet dispose d’une autorisation administrative ayant fait l’objet d’un recours en justice. « Nous sommes très heureux que le projet du Mont-des Quatre-Faux soit lauréat de l’appel d’offres. Ce projet éolien terrestre, le plus puissant de France, est le fruit de plusieurs années de concertation avec les élus et les habitants et du travail de nos équipes. Acteur de premier plan des énergies renouvelables en France, EDF Renouvelables confirme, avec ce projet, ses ambitions et sa capacité à développer des projets compétitifs pour accompagner les territoires dans leur transition énergétique », déclare Nicolas Couderc, le directeur France d’EDF Renouvelables.

Même satisfaction pour le Pdg de WindVision: « Avec une capacité de 226 MW, le parc contribuera activement à la transition énergétique des territoires », observe Simon Neerinckx. Les deux co-développeurs attendent désormais impatiemment la suite judiciaire de ce projet au long cours, initié en 2005 et qui aura donc déjà nécessité… 15 ans d’études et de concertation. Sous réserve d’un jugement favorable de la cour administrative d’appel de Nancy lors d’une audience qui sera celle de l’ultime recours des riverains luttant contre cette implantation, ce méga chantier pourrait alors débuter en 2022.