Installé dans un ancien hôtel-restaurant, le tiers lieu est devenu structurant pour le territoire.
114 structures, réparties dans les 13 départements de la Région, sont aujourd’hui labellisées tiers lieux d’Occitanie. Pour leur assurer une plus grande visibilité et permettre aux coworkers, télétravailleurs, créateurs d’entreprise, étudiants, particuliers ou entreprises à la recherche de lieux de télétravail pour leurs salariés de les identifier plus facilement, la Région Occitanie décerne en effet depuis avril 2018 un label à ces structures. Trois typologies de lieux sont notamment retenues : les espaces de travail collaboratif, les FabLab et les espaces de médiation numérique. Pour la Région, qui attribue à ces structures des subventions jusqu’à 15 K€ sur trois ans, l’enjeu, en favorisant le développement du télétravail, est à la fois économique et environnemental.
L’attribution du label se fait sur la base du respect d’un strict cahier des charges qui doit garantir aux futurs usagers – et éventuellement aux entreprises qui les emploient – une qualité d’accueil et de services ainsi que des conditions de travail conformes à la législation.
Afin de valoriser ces structures et de les pérenniser, un site internet dédié a été lancé par la Région en février dernier, www.tierslieuxoccitanie.com. La nouvelle plateforme web propose notamment une carte interactive référençant l’ensemble des tiers lieux labellisés, un moteur de recherche permettant de localiser le tiers lieu le plus proche de chez soi, ainsi que la liste des événements qui rythment la vie des différentes structures du réseau. La centaine de tiers lieux labellisés est également regroupée au sein d’un réseau dont l’animation a été confiée à l’agence régionale de développement économique Ad’Occ.
Parmi les dernières structures labellisées, on trouve le Pré Vert, à Rabastens dans le Tarn.
Il a ouvert en deux temps, en mars 2019 pour l’espace de coworking, et en septembre suivant pour les autres espaces. La structure qui occupe trois bâtiments d’un ancien hôtel-restaurant situé en plein cœur de Rabastens, soit une superficie de 1 600 m2 au total, a été créée à l’initiative d’un collectif d’entrepreneurs, La Locale. « L’hôtel était fermé depuis 11 ans et totalement à l’abandon, explique Nathalie Malaterre, coordinatrice de La Locale. Nous avons contacté les propriétaires qui ont donné leur accord pour le projet. En échange d’un loyer modéré, nous avons effectué quelques travaux de rafraîchissement ». Un gros chantier à vrai dire pour rendre « habitable » ce bâtiment du XVIIIe siècle, auquel ont participé tous les adhérents de l’association. 50 K€ ont été nécessaires pour cette remise en état, financés sur fonds propres, grâce à une campagne de crowdfunding, un emprunt contracté auprès d’un particulier rabastinois et le soutien des collectivités (agglomération et Région) pour 20 % de l’enveloppe globale.
Tous les espaces ou presque sont aujourd’hui occupés et les profils sont variés. Alors que des plasticiens, une radio locale et une troupe de théâtre occupent les annexes, se sont installés dans les étages de l’hôtel des graphiste, illustrateur, journaliste, ingénieur, traducteur, informaticien, cuisinier, libraire, etc. soit une trentaine de résidents et une vingtaine d’abonnés. Un dernier espace de coworking situé au rez-de-chaussée devrait ouvrir dès le 11 mai qui mettra à disposition 14 postes de travail supplémentaires. Pour séduire les PME de la région comme les grands groupes Le Pré Vert met en avant son accessibilité et sa situation près des commerces. « L’idée, c’est aussi de développer le commerce de proximité, d’assurer des débouchés aux producteurs locaux, bref de drainer du monde dans les restaurants, les boulangeries, la librairie », explique Nathalie Malaterre.
Le pari semble gagné, si ce n’était cette crise du Covid-19 qui a contraint la structure a fermé les espaces communs et la prive ainsi d’une partie importante de ses ressources. L’événementiel (concerts, expositions, conférences, location de salle pour des mariages, etc.) représente en effet 40 % des recettes du tiers lieu également membre du réseau des tiers lieux tarnais Cowork-in-Tarn. La labellisation par la Région tombe donc à point nommé pour redonner un peu d’air à la structure en attendant d’ouvrir à nouveau grand ses portes au cœur de Rabastens.