Le contrôle : un flicage, ou une marque de confiance
Les collaborateurs, les collègues perçoivent le contrôle souvent bien négativement : « On nous surveille », « On nous inspecte » pire «On nous flique »… et aussitôt une barrière se dresse, les collaborateurs se méfient, les collègues rechignent à divulguer les informations et échanger sur les dossiers en cours, chaque interlocuteur considère toute interrogation comme un manque de confiance, une suspicion sur le suivi des dossiers menés… La sémantique nous montre qu’ils ont réellement tort : bien au contraire, le « contrôle » est à prendre dans son sens étymologique : assurer le « contre rôle ». La délégation permet de donner un « rôle » au collaborateur (on peut tout déléguer sauf la responsabilité) et la crédibilité du dirigeant est d’accompagner le collaborateur, lui donner l’occasion de tenir la hiérarchie au courant de l’avancée de ses travaux.
Ainsi, accompagner régulièrement les équipes c’est assurer le «contre rôle », indiquer clairement qu’on se préoccupe des dossiers et éviter l’isolement, comme disait Jacques Brel « Jeff t’es pas tout seul ! » Ainsi présenté, comme une aide et une assistance, le contrôle devient une preuve de confiance (au sens latin du terme « cum » et «fidem », la « foi partagée »). Cette confiance est la preuve que le dirigeant partage avec ses collaborateurs la « foi » dans la réussite partagée. Attention cependant à la forme : un contrôle, pour être compris et bien vécu, doit être anticipé, annoncé, négocié avec des étapes et des critères de réussite identifiés, ce qui assure le délégateur qu’il ne sera jamais abandonné dans les difficultés rencontrées et le délégataire l’assurance d’un suivi régulier et efficace du travail demandé.