Le Pôle Véhicule du Futur s’agrandit à l’Est

La nouvelle entité va réfléchir notamment sur la conversion de l’industrie automobile à l’électrique.

La filière automobile est en pleine mutation. Après le plan de relance annoncé par le Président de la République, c’est le Pôle Véhicule du Futur et les ARIA Champagne Ardenne et Lorraine qui actent leur fusion.

Elle tombe à point nommé. Presque deux ans qu’elle était dans les cartons. La fusion du Pôle Véhicule du Futur et des ARIA Champagne Ardenne et Lorraine vient d’être signée. L’objectif ? Consolider la filière automobile et mobilités sur le territoire du Grand Est. Les ARIA (Association Régionale de l’Industrie Automobile) portent les enjeux communs de la filière automobile auprès des instances régionales et contribuent au développement et à la pérennité des entreprises composant cette filière, en partenariat avec les acteurs publics et privés. « Par cette fusion, nous souhaitons accompagner les entreprises vers la mobilité et l’industrie du futur », indique Marc Becker, président de la structure Pôle Véhicule du futur et PerforEst (ARIA Alsace et Bourgogne Franche-Comte). La fusion des trois ARIA du Grand Est doit permettre une réflexion sur des problématiques communes, notamment celle de la performance industrielle « vecteur de compétitivité au niveau mondial ».

SYNERGIES LOCALES ET RÉGIONALES

En effet, le Pôle Véhicule du Futur place son action dans le cadre du contrat stratégique de la filière signé en 2018, ayant comme objectif d’être acteur de la transition énergétique et écologique, de créer l’écosystème du véhicule autonome et des services associés, d’anticiper l’évolution des besoins en compétences et emplois ainsi que de renforcer la compétitivité de la filière automobile & mobilités.

L’échelle du Grand Est trouve ainsi sa raison d’être dans le maillage des usines du secteur sur le territoire (Charleville, Mulhouse, Sochaux). Cette fusion intervient au bon moment pour s’articuler avec le  Plan de relance de l’automobile décrété le 26 mai dernier, accéléré dans sa mise en œuvre par le contexte post Covid-19. « Nous allons pouvoir agir en synergie au niveau local, en gardant une réelle proximité avec les entreprises mais aussi élargir nos réflexions pour un accompagnement à une échelle plus large », insiste Marc Becker. Le pôle Véhicule du Futur se classe désormais parmi les plus gros pôles au niveau national, avec plus de 500 membres « offrant de nouvelles opportunités ». Les entreprises pourront donc bénéficier d’une mission plus vaste dans des domaines aussi variés que l’innovation, la veille, la structuration de filières technologiques, les compétences avec de nouvelles formations pour les mobilités du futur…

CONVERSION ET FORMATION

Les orientations du Plan de relance, résolument tournées vers l’électrique, vont obliger la filière à s’adapter plus vite qu’elle ne l’aurait fait, avec l’instauration de nouvelles obligations. Renault a ainsi accepté de produire une partie de ses batteries électriques en France en intégrant « l’Airbus des batteries » avec PSA et Total pour bénéficier d’aides, car aujourd’hui, 85% des batteries utilisées par les grands constructeurs français viennent d’Asie (Japon, Chine ou Corée du Sud). « Nous serons particulièrement attentifs à l’évolution des normes qualité, sur la Responsabilité Sociétale et Environnementale ainsi que sur tout ce qui touche au domaine technique », souligne pour sa part Pascal Guigues, président d’ARIA Champagne-Ardenne. « La mise en réseau, l’innovation, la R&D ou encore les bio-carburants font partie de nos axes de travail. Ces problématiques sont nécessaires pour promouvoir l’industrie française et éviter les délocalisations, en travaillant sur la formation notamment et la conversion », estime Pascal Guiges.

« C’est inévitable, soutient-il, précisant : C’est comme la conversion du vinyle au cd puis au mp3, il devient impératif de préparer les entreprises à cette mutation. »