Le plan peuplier Grand Est sort du bois

Peupleuraie Guarnica.

Pour répondre aux besoins des industriels aubois, dont le projet Garnica, la production de peuplier devra être au moins triplée dans la région.

C’est la mobilisation générale pour relancer la production de peupliers dans la région, et en particulier dans l’Aube. « C’est le défi que nous devons relever ensemble », souligne le préfet de l’Aube, Thierry Mosimann, en recevant tous les acteurs concernés pour le lancement d’une offensive de grande envergure, baptisée « plan peuplier Grand Est ».

« Dans les années 90, nous étions à une production de 400 000 m3, retombée à 100 000 m3 aujourd’hui : pour répondre aux besoins industriels locaux, nous devons retrouver ce niveau de production », indique Isabelle Héliot-Couronne, présidente de la commission développement économique du Grand Est. En décidant de s’implanter dans l’Aube pour y construire une usine de fabrication de contreplaqués de peupliers, Pedro Garnica avait bien rappelé ses besoins de matière première.

AIDES ET ACCOMPAGNEMENT

L’entreprise espagnole a prévu la création de 300 emplois à Troyes, à partir de 2020, pour une activité de déroulage et de fabrication de contreplaqué en peuplier. À Marigny-le-Chatel, une usine de déroulage de peupliers s’est par ailleurs implantée dans un ancien bâtiment de la SIRC, l’année dernière, avec près d’une trentaine de salariés. Résultats, les besoins de matière première vont monter en flèche. L’inter- profession, et notamment Fibois Grand Est, le Centre national de la propriété forestière Grand Est, le conseil national du peuplier, les chambres consulaires auboises, les collectivités locales et l’État vont agir de concert pour favoriser dès à présent la plantations de peupliers.

LE PEUPLIER POUSSE VITE, EN UNE QUINZAINE D’ANNÉES

Ainsi, des aides publiques du Grand Est, des acheteurs exploitants et industriels, des pépiniéristes vont permettre de bénéficier de 5,30 euros par peuplier planté. Une aide financière à l’élagage est également prévue pour la suite. Bien entendu, des accompagnements sont prévus pour assister tous ceux qui voudront relancer la populiculture, autrement dit la culture du peuplier. Les agriculteurs, mais aussi les propriétaires forestiers et les communes propriétaires de foncier boisé sont visés. Le peuplier, contrairement au chêne par exemple qui nécessite 200 ans avant d’être abattu, possède la particularité de pousser très vite, soit en une quinzaine d’années seulement.

Dans le département, en en particulier dans les vallées de l’Aube et de la Seine, le peuplier trouve un terrain humide très favorable. Pour atteindre les objectifs, il faudra non seulement renouveler les peupleraies actuelles, mais aussi en planter des nouvelles. « Il faudra aussi faire des actions de pédagogie pour bien faire comprendre que la culture du peuplier a des effets très positifs sur l’environnement par la captation de carbone », conclut Thierry France-Lanord, président du Fibois Grand Est. Le président du conseil départemental de l’Aube, Philippe Pichéry souhaite également que les obstacles soient levés afin que le peuplier puisse trouver ou retrouver sa place dans toutes les zones humides du département.

Mais l’Aube n’est pas la seule concernée, puisque les aides étant régionales, elles pourront être distribuées de la même manière dans les autres départements de la région. Et en attendant la montée en puissance de la production locale, les industriels aubois pourront déjà trouver leur bonheur sur place, les peupliers produits actuellement partant en Italie pour une bonne part.

Garnica a choisi l’Aube pour implanter son usine de fabrication de contreplaqué en peuplier, avec la création annoncée de 300 emplois à partir de 2020.

Tous les acteurs publics, consulaires et de la filière bois mobilisés pour relancer la production de peuplier dans l’Aube et la région.