Le Petit Bourguignon : un café qui affirme son caractère local

Thomas Roizot, fondateur du Petit Bourguignon. Le packaging de ce café haut de gamme distribué en capsule compatible Nespresso 100 % biodégradable met en scène le fils de Thomas Roizot dans une scénographie très « Titi parisien » mettant en avant le côté terroir d’un produit qui aspire à devenir la référence régionale du café gastronomique. lepetitbourguignon.fr

Basé à Longvic, le Petit Bourguignon investit l’univers du café en capsule avec un produit de haute qualité, à la torréfaction locale, artisanale et familiale. Engagé, ce café est composé uniquement de grands crus issus de l’agriculture biologique et du commerce équitable. Découverte.

Si les amateurs d’apéritifs restaient bouche-bée à l’évocation du « Noir de Bourgogne », la reine des baies de cassis cultivée de longue date dans la région, c’est aujourd’hui au tour des aficionados du « petit noir » d’avoir un ambassadeur local d’excellence en matière de café. L’entreprise Le Petit Bourguignon est ainsi née en 2019 du constat de son fondateur, Thomas Roizot : « La Bourgogne offre un terroir reconnu et incontournable de l’image que l’on se fait de la gastronomie française, notamment au travers de ses vins, de sa crème de cassis, de sa moutarde… Restait à mon sens un grand oublié : le café, élément pourtant indissociable du “repas gastronomique des Français” classé comme patrimoine culturel immatériel de l’humanité par l’Unesco. Le Petit Bourguignon a donc pour ambition de combler ce manque, en devenant la référence régionale du café gastronomique ». Et pour porter une telle volonté, rien de mieux qu’un homme tombé dans « la marmite de potion magique du café quand il était petit ». Fils de Paul Roizot – maître torréfacteur Bourguignon créateur, à la fin des années 1990, des cafés Biacelli – Thomas n’a pas eu besoin de lire dans le marc de café pour découvrir quelle voie professionnelle suivre. Diplômé de BSB et après avoir travaillé près de dix ans dans l’univers du recrutement, ce dernier a rejoint l’entreprise familiale il y a deux ans avec en ligne de mire une reprise de celle-ci, qui devrait intervenir mi-février. Une reprise qu’il souhaite inscrire, au-delà de la continuité, dans l’innovation et l’ouverture à la clientèle grand public. « J’ai grandi dans les effluves des meilleurs crus torréfiés avec patience et passion par mon père. L’utilisation de ces grands crus est l’une des particularités de la maison Biacelli : mon père n’achète que ce type de grain, qui ne pèse que 5% de la production mondiale de café. De plus, nous exposons nos grains à une température de 210 degrés pendant 25 minutes, là où un industriel fera cuire son café entre trois et cinq minutes, dans des températures allant de 600 à 900 degrés. Ce travail artisanal dans le respect du produit, cette signature unique a valu à l’entreprise d’intégrer le club Prosper Montagné, une confrérie gastronomique qui promeut le goût et la qualité et dont nous sommes le seul torréfacteur adoubé en France. Notre exigence et notre savoir-faire ont propulsé nos cafés au sommet de la gastronomie française et internationale puisqu’ils ont notamment été choisis par le chef pâtissier Jean-Thomas Schneider, champion du monde de pâtisserie en 2017, champion du monde glacier en 2018 et Meilleur ouvrier de France (MOF) glacier 2019. En région, de nombreux professionnels (plus de 80 restaurants) font partie de nos clients fidèles comme la Maison Lameloise (restaurant trois étoiles à Chagny) ou encore l’ensemble des restaurants du groupe Bernard Loiseau ». Cette notoriété auprès des professionnels de l’hôtellerie de la restauration, Thomas a souhaité la dupliquer auprès du grand public par le biais d’une nouvelle marque ancrée dans son territoire : Le Petit Bourguignon (lancée en septembre). « Nous conservons évidemment le nom Biacelli pour tout ce qui concerne le commerce de café auprès des professionnels. Ce nom est reconnu, apprécié, synonyme de qualité, et il n’y a aucune raison de le faire disparaître. Parallèlement, avec le Petit Bourguignon, j’ouvre l’entreprise au marché des particuliers auquel mon père ne s’était que peu intéressé, à une époque où, dans les foyers français, le café était majoritairement consommé en cafetière filtre. Aujourd’hui, ce créneau a une vraie pertinence. On a tous fait le constat que l’expresso était devenu en 15 ans une véritable habitude de consommation, boostée par l’arrivée sur le marché des capsules Nespresso. Partir à la conquête de ce secteur, c’est aussi pour moi, une opportunité de rajeunir l’entreprise, de l’inscrire dans une démarche responsable, engagée, soucieuse de son impact social et environnemental ».

UN CAFÉ BOURGUIGNON RESPONSABLE ET ENGAGÉ

Avec Le Petit Bourguignon, l’entreprise s’engage ainsi à n’utiliser que des grands crus issus de l’agriculture biologique et respectant le commerce équitable (certification Ecocert et Max Havelaar). « Par ailleurs, nous avons fait le choix de ne travailler qu’avec des capsules compatibles Nespresso 100 % biodégradables et bientôt certifiées Home compost, c’est-à-dire pouvant être ajoutées au compost du jardin familial. La torréfaction locale et la distribution (une douzaine de lieux actuellement) volontairement limitée à la région (supermarchés, magasins de proximité, indépendants, épiceries fines et enseignes bio…) assurent une plus faible empreinte carbone à nos produits. Enfin, tous nos partenaires sont Français, voire même Bourguignons : le design de nos boîtes de capsules imaginé pour être interpellant et se distinguer de l’existant est dijonnais, le carton issu du recyclage provient d’une entreprise du Haut-Jura et est le fruit d’un travail d’écoconception réalisé en partenariat avec l’AER et Bpifrance… », développe l’entrepreneur. Désireux d’en finir avec l’image d’une industrie du café polluante et non éthique, Thomas Roizot entend s’attaquer au problème en plaçant la quête d’excellence et le souci de son impact environnemental à tous les niveaux. Installée dans de nouveaux locaux à Longvic depuis juillet 2019, l’entreprise, dont la flotte de véhicules est en transit vers l’électro-mobilité, est actuellement en plein travaux de rénovation. « Notre souhait est de créer une zone d’accueil conviviale, vitrine de nos savoir-faire, permettant la dégustation de nos produits. Côté ateliers, nous repensons les espaces pour aller chercher d’ici 2021- 2022 les normes ISO en matière d’hygiène et de qualité. Des standards non obligatoires dans notre secteur d’activités, mais qui contribueront à affirmer notre recherche permanente de qualité et de transparence. Cela nous permettra également d’organiser de futures visites de torréfaction auprès du grand public ». En septembre, Le Petit Bourguignon est approché par Vitagora pour intégrer leur parcours d’accélération 100 % AgriFood : le ToasterLab. « Cet accompagnement est un vrai plus pour nous, confie Thomas Roizot. Nous avons été mis en relation avec des financeurs, des banquiers, des start- up, nous avons même pu travailler avec un mentor en Suisse issu de l’univers du café et proche de Nespresso. Pour aller plus loin dans notre développement, nous avons notamment besoin d’investir dans de nouvelles machines, dans un logiciel ERP de gestion centralisée… Au total, cela représente 800.000 euros de financement. ToasterLab devrait nous permettre de rencontrer les bonnes personnes à même de nous accompagner dans notre projet ». Pour la suite, l’entreprise qui s’est d’abord attaquée au marché des capsules, car des solutions de conditionnement écologique existaient, travaille avec une entreprise de Troyes à la réalisation de sac d’emballage sans aluminium capable de résister à la pression exercée par le café torréfié lors de l’ensachage, pour pouvoir très prochainement proposé leur gamme en version grain et moulu. Intégré au village by CA, le Petit Bourguignon, espère enfin compter une dizaine de collaborateurs fin 2021, contre trois aujourd’hui.