Le Pacte Ardennes finance une Maison des internes et un bâtiment de Luzeal

La réunion de comité directeur du vendredi 17 mai pour faire avancer le Pacte Ardennes 2022 a permis de valider quatre nouveaux projets.

Les Ardennes connaissent des problèmes de désertification médicale qui compliquent quotidiennement la vie des usagers en quête de spécialistes dans des domaines comme l’ophtalmologie, la dermatologie, la gynécologie et bientôt la pneumologie. Le projet d’intérêt départemental porté par Ardennes Métropole d’implanter une maison des internes sur la place Jacques-Félix de Charleville-Mézières vise justement à inciter de jeunes médecins évoluant dans les secteurs médical et paramédical et venant en stage dans les Ardennes à s’installer définitivement dans le département.

L’idée étant de réhabiliter un bâtiment du XVIIe siècle disponible à proximité de la Place Ducale et ayant abrité un centre de séjour pour personnes âgées (fermé depuis 2014). 41 logements disposant de sanitaires et d’une kitchenette de 17 à 30 m2 et huit studios hébergeront des internes effectuant leur stage dans les hôpitaux et cabinets libéraux du territoire ou effectuant des déplacements entre la Marne et les Ardennes pour travailler au centre hospitalier Manchester.

Le bâtiment rénové pourrait aussi être doté d’un salon-foyer avec terrasse, d’une laverie et même d’une salle de fitness. Le chantier devrait débuter en 2019. Le coût estimatif des travaux de réaménagement s’élève actuellement à 3,569 M€. La Région, premier financeur avec 2,1 M€, Ardenne Métropole (729 000 euros), l’État (140 000 euros dans le cadre de la dotation de soutien à l’investissement local) et l’Agence Régionale de Santé (600 000 euros) contribueront financièrement à la naissance de cette résidence.

LUZEAL CONSTRUIT UN BÂTIMENT DE STOCKAGE

Trois autres sujets ont aussi abouti à leur concrétisation avec l’aide de l’État. Luzeal, première coopérative française de déshydratation de fourrages (luzerne, maïs, pulpes…), va construire un bâtiment de stockage d’une superficie de 1 800 m2 à Pauvres. Cet établissement emploie actuellement 84 permanents et saisonniers, il envisage de construire son nouvel équipement à l’horizon 2021-2022. Il permettra de développer une activité récente, la production de balles de luzerne et de miscanthus de 20 ou 400 kg destinés à des chevaux de course élevés dans des stations de haras situés au Moyen-Orient et en Suisse. Ce qui nécessitera ensuite l’exportation de 10 000 tonnes de balles dans ces pays. Cette activité s’ajoutera à celle existante avec les élevages français et des pays limitrophes. La Région, à travers une aide à la hauteur de 96 000 euros, contribuera à la réussite de ce programme dont le coût total est estimé à 480 000 euros.

FAVORISER LE VÉLO

Une enveloppe de 1,9 M€, dont 60% seront financés par l’État via la dotation de soutien à l’investissement local et la politique de la ville, va être consacrée aux études et travaux liés au maillage urbain vers les berges de Meuse et la voie verte (14,5 kilomètres à aménager). Le projet vise aussi à relier les quartiers périphériques au centre-ville du chef lieu des Ardennes et aussi le campus ardennais à l’Hôtel de Ville de Mézières par un réseau de voies, de couloirs et des pistes dédiées aux vélos.

OBTENIR LE LABEL VIE ÉDUCATIVE

En juillet, Charleville-Mézières déposera un dossier de candidature pour obtenir le label « ville éducative » pour améliorer le cadre de vie du quartier populaire de la Ronde-Couture. Avec cette appellation, ce secteur pourrait alors intensifier les prises en charge éducatives des enfants à partir de 3 ans et jusqu’à l’âge de 25 ans avant, pendant et après le temps scolaire au niveau des crèches, des écoles et des lycées.

Trois champs clés seront identifiés : conforter le rôle de l’école et la réussite scolaire, assurer la continuité éducative dans le temps périscolaire (ouverture de places de crèche et convergence du travail social dès la petite enfance, offre éducative personnalisée de sport, culture ou loisir, persévérance scolaire et raccrochage…) et ouvrir le champ des possibles en impliquant des établissements culturels, des entreprises, le numérique, les déplacements, etc. Bref, élargir les horizons pour que les enfants puissent se projeter en dehors de leur quartier et dans des métiers plus ouverts que ceux qu’ils connaissent par leurs parents et leur milieu.

Les emplois francs étendus dans les Ardennes
Dispositif d’aide à l’embauche destiné à faciliter l’embauche de personnes vivant dans des quartiers classés politique de la ville (QPV), les emplois francs n’ont pas eu le succès escomptés depuis leur lacement il y a un peu plus d’un an puisque seulement 4 500 contrats avaient été signés à la mi-mars.
Du coup, le ministère du travail a récemment décidé d’élargir la méthode à de nouveaux territoires. Et comme l’avait promis Sébastien Lecornu lors de la signature du Pacte Ardennes 2002, le département des Ardennes a été retenu parmi les nouveaux lieux d’expérimentations. Durant une période qui s’étendra jusqu’au 31 décembre 2019, ce sont les demandeurs d’emploi résidant dans les quartiers de La Ronde Couture, La Houillère, Manchester, La Couronne Champagne à Charleville-Mézières mais aussi au Lac, à Torcy Centre et Cités à Sedan et Cœur de Vie à Rethel qui pourront bénéficier de cette mesure. Soit une population estimée à 3 645 personnes représentant plus de 10 % des chômeurs ardennais.
Dans les faits, le dirigeant intéressé par le dispositif emplois francs pourra donc toucher une prime de 5000 euros par an sur trois ans pour une embauche en CDI ou/et une prime de 2500 euros par an sur deux maximum pour embaucher un CDD d’au moins six mois. Une assistance gratuite est proposée aux petites entre- prises qui rencontreraient des difficultés dans la constitution des dossiers. La directrice départementale de Pôle Emploi, Chantal Sire, s’est fixée l’objectif d’arriver à la signature de 59 emplois francs d’ici décembre prochain. Déception cependant pour certaines communes lourdement touchées par les fermetures d’entreprises : Revin, Nouzonville, Fumay et Bogny-sur-Meuse ne sont pas éligibles au dispositif pour avoir été sorties de la carte de la politique de la ville.

La Maison des internes sera aménagée au cœur de Charleville-Mézières. (Photo : Pascal Rémy)