« Le nucléaire est une industrie d’avenir »

En Bourgogne Franche-Comté, la filière nucléaire est bien représentée malgré l’absence de centrale sur son territoire. Elle peut notamment compter sur des acteurs comme le Cetic qui forme chaque année de l’ordre de 4.000 exploitants en condition du réel, ou encore Framatome qui emploie quelque 2.500 collaborateurs sur ses trois sites bourguignons.

Fin novembre, le pôle de compétitivité Nuclear Valley organisait quatre jours de rencontres numériques entre professionnels du nucléaire. L’occasion de revenir sur une filière qui a de l’avenir, qui exporte et qui recrute en Bourgogne Franche-Comté, comme l’expliquent conjointement Yves Chevillon (EDF) et Jean-François Debost (Nuclear Valley). 

«Nous considérons que le nucléaire est une industrie d’avenir, notamment pour notre région, explique Yves Chevillon, délégué régional du groupe EDF en Bourgogne Franche-Comté, à l’occasion d’un point presse réalisé fin octobre. C’est une activité d’ailleurs historique en Bourgogne Franche-Comté, puisque la région n’est pas très loin d’être le berceau de l’activité industrielle nucléaire. Dès le 19e siècle, c’était un territoire sur lequel il y avait des industries connexes autour de la métallurgie et des matériaux. » En effet, en Bourgogne Franche-Comté, la filière nucléaire emploie aujourd’hui quelque 12.200 salariés répartis dans pas moins de 180 entreprises (dont 120 entreprises industrielles). « C’est une filière dynamique sur notre territoire, même s’il n’y a pas de centrale, l’activité y est très représentée, développe-t-il. On a bien sûr Framatome, la principale filiale d’EDF sur la région en taille et en effectif, avec ses 2.500 collaborateurs sur les sites du Creusot, de Saint-Marcel et de Chalon-sur-Saône, mais aussi le Centre d’expérimentation et de la validation des techniques d’exploitation d’intervention sur les chaudières (Cetic) qui forme les acteurs d’intervention, d’exploitation et de maintenance de centrales, soit chaque année 4.000 exploitants »

UN ÉCOSYSTÈME PRÉSENT AUX CÔTÉS DE SES ACTEURS

Le délégué régional du groupe EDF en Bourgogne Franche-Comté n’hésite d’ailleurs pas à rebondir sur l’absence de centrale dans la région. « La ville qui accueille le plus d’agents EDF est Cosne-Cours-sur-Loire, puisque bon nombre des exploitants de la centrale de Belleville (Rhône) y habitent. Nous sommes d’ailleurs en discussion avec l’Agence régionale de santé sur les sujets du traitement des urgences et de la maternité qui participent de fait à l’attractivité du territoire. ». Yves Chevillon ne tarit pas d’éloges lorsqu’il s’agit de parler du nucléaire. Pour lui, il s’agit bien d’une activité qui apporte de la valeur ajoutée de l’emploi, de l’innovation et de la formation. « C’est une activité exportatrice qui est contributrice de notre indépendance énergétique. » Afin d’animer cet écosystème, le pôle de compétitivité Nuclear Valley, dont le siège social est à Chalon-sur-Saône, a vu le jour en 2005. « Notre objectif est triple, explique Jean-François Debost, directeur général de Nuclear Valley. Nous aidons les entreprises du secteur à aller chercher des aides publiques pour leurs projets de recherche et de développement, nous animons le territoire économique et facilitons la mise en relation entre le tissu local et les grands donneurs d’ordre et enfin, nous travaillons sur la formation ». Du 24 au 27 novembre dernier, l’association parapublique a d’ailleurs réitéré pour la quatrième édition ses rendez-vous du nucléaire. Quatre jours pendant lesquels, des acheteurs de grands donneurs d’ordre et des acheteurs internationaux sont venus échanger avec des TPE et PME, dans un format de 15 minutes et de manière virtuelle, pour voir, en fonction de leurs besoins, com- ment faire des affaires ensemble. 

DES FORMATIONS POUR CONTRER UN MANQUE DE MAIN-D’ŒUVRE

Dans sa nouvelle feuille de route pour 2019-2022, Nuclear Valley a souhaité mettre l’accent sur la formation à l’emploi. « Malgré l’offre, on manque de main-d’œuvre (chaudronniers et usineurs, notamment) et pour ce faire, il nous faut ouvrir des centres de formations, compléter des formations existantes ou mettre en visibilité les cursus de formation entre différents établissement », observe le directeur général de Nuclear Valley. Entre autres projets dévoilés par Jean-François Debost, un campus des métiers et des qualifications du nucléaire : « Un projet important pour nous et les entreprises puisqu’il aura vocation à réunir plus de 30 acteurs de formation publique et privée autour de grands acteurs pour mettre en vilisibilité un cursus complet pour aider nos jeunes à répondre aux besoins ». Actuellement en cours d’instruction et présenté dans le cadre de France relance et des plans de relance régionaux, ce projet viendra en complément des actions menées par Nuclear Valley en faveur de la formation et de l’emploi : « Nous organisons des forums de recrutements spécifiques et nous sommes en partenariat avec l’UIMM pour pouvoir faire remonter tous les postes ouverts dans nos TPE-PME vers des organismes de formation et également Pôle emploi »