À l’occasion de la journée olympique mondiale, le MEDEF Grand Est et l’AGEFICE, fonds de financement de la formation pour les chefs d’entreprise, se sont intéressés aux liens entre l’entreprise et le sport. Il a donc été question de la culture d’équipe comme fondement de la réussite et de la santé, de l’entreprise comme du dirigeant.
Jamais avant la crise il ne fut autant question d’avenir, de projection et de reconstruction… Mais pas à l’identique. Pas un micro qui n’oublie aujourd’hui d’évoquer la quête d’un autre monde. Bien en phase avec cette tendance, la rencontre « La France est de retour », organisée par le MEDEF et l’AGEFICE, n’a pas échappé à cette incitation à l’innovation. Le thème central : l’entreprise et le sport sont sécants et non parallèles, ils peuvent et doivent se rencontrer.
Dire ce qu’est l’AGEFICE, l’Association de Gestion du Financement de la Formation des Chefs d’Entreprise, c’est comprendre l’axe priorisé par les intervenants dans les débats des trois tables rondes : le collectif (clé des records), la compétition et la compétitivité (pour la performance) et la santé (facteur de potentiel), trois notions qui envahissent sainement la formation des chefs d’entreprise.
SORTIR DE LA SOLITUDE DU CHEF D’ENTREPRISE
Sur ce thème, Bruno Arcadipane, Président du MEDEF Grand Est, et Pierre Possémé, Président de l’AGEFICE ont parfaitement présenté le sens de la rencontre placée sous le signe de « La France qui gagne est de retour, la formation du dirigeant au service de votre performance ». Pour le premier, le discours introductif avance deux thèses complémentaires : se projeter pour mieux avancer parce que la reprise doit se préparer avec des nouvelles actions et de nouveaux outils, et gagner ensemble, avec des bons collaborateurs formant un collectif qui permet de se surpasser. Bruno Arcadipane estime que le chef d’entreprise doit sortir de sa solitude et que l’entreprise, pour aller plus vite, plus haut et plus fort, a besoin de soutenir l’esprit sportif et les sportifs. Pour Pierre Possémé, c’est la passion qui anime le chef d’entreprise, la passion se communique et communiquer s’apprend : « Les dirigeants indépendants ne se forment pas assez. On ne gagne pas seul, dans sa vie comme dans l’entreprise. Il faut apprendre à changer, à se changer ». Et le Président de l’AGEFICE insiste : « Pour entrer en compétition, il faut avoir envie de gagner. Bilan après bilan, le dirigeant sait le prix de l’effort et de l’entraînement indispensable pour réussir. Progresser c’est savoir se servir de ses défaites ».
LE SPORT EST TOUJOURS UNE AFFAIRE D’ÉQUIPE
Parmi les intervenants sportifs, Logan Da Costa, plusieurs fois champion du Monde et d’Europe de karaté par équipe et individuel : « Le karaté est un sport individuel mais d’opposition, on s’entraîne en groupe, c’est en cela qu’existe l’analogie entre le sport et l’entreprise ». Pour Sonia Heckel, triple championne de France et championne d’Europe de Boccia, qualifiée pour les Jeux Paralympiques de Tokyo : « Je joue avec un assistant sportif et donc en équipe. Les contre-performances, je connais, les défis aussi, comme dans une entreprise ». Benjamin Choquert est champion d’Europe 2019 et 2020 et champion du Monde 2019 de duathlon. Pour lui, il suffit d’essayer pour aimer le sport : « Il faut bouger dans la vie, ne serait-ce que pour faire marcher la pompe cardiaque ».
Sport et métier, le mariage s’est affirmé dans ces rencontres avec les témoignages d’acteurs de WorldSkills, Valérie Pouille, Déléguée générale adjointe de la structure nationale des Olympiades des Métiers : « Notre souci est autant de préparer les participants aux concours internationaux que de les aider dans leur intégration professionnelle » et Julien Eppler, administrateur des systèmes et réseaux informatiques, membre de l’équipe de France préparant les prochaines finales européennes de Lyon en septembre. Le travail en équipe, c’est aussi le credo du formateur François De Chiara, Conseil en stratégie d’évolution des systèmes d’information : « Il faut décloisonner les différents métiers d’une entreprise. L’interactivité doit être la norme. Une entreprise avance au travers de projets d’équipes et ces équipes doivent être intergénérationnelles ». L’équipe est bien la marque de fabrique des Compagnons du Devoir et le Délégué régional Grand Est, Hervé Pointillart, l’affirme : « Pas de réussite solitaire. Seul, chez nous cela n’existe pas. D’ailleurs, nous formons les jeunes à travailler ensemble. Pas de savoir-faire sans savoir-être ».
CHEF D’ENTREPRISE, UN MÉTIER DE COACH
Même affirmation pour Gilles Caumont, Président d’Adista et patron du Medef de Meurthe-et-Moselle, et Arnaud Savry, nouveau dirigeant du Bâtiment Menuisier à Bezannes. Pour le premier, le chef d’entreprise est un coach, pour le second, à la tête d’une scop : « Tout le monde pour tout le monde, comme une évidence », avec le sourire qui facilite bien des choses. Tout est possible quand on le veut. C’est Agnès Gerber, compétitrice internationale de pentathlon moderne et Directrice générale d’Action et Compétence, Présidente de l’ARACT Grand Est et Vice-présidente du CREFOP, qui l’affirme : « On s’organise. Pour manager une entreprise, on manage déjà sa vie ».
En complément de ces témoignages, David Baron, gérant de Groupe Interactions à Reims, spécialiste de l’optimisation des systèmes de management, et Stéphane Kirn, Directeur de l’AGEFICE, disent comment ils perçoivent la santé du chef d’entreprise vecteur de potentiel. Pour David Baron, le chef d’entreprise doit faire face à son bilan santé et prendre conscience que le physique joue sur le moral. Pour Stéphane Kirn, les échanges entre chefs d’entreprises sont primordiaux. Les formations évoluent avec les besoins nouveaux. Le savoir être s’impose comme une priorité.
En conclusion, Pierre Possémé remarque que la formation est source d’information, pour le formateur comme pour le chef d’entreprise. Et s’il est besoin d’une injonction, il lâche cette formule : « Formez-vous bien, pour votre avenir, celui de votre entreprise et celui du pays ».