Le Medef en campagne pour l’entreprise

Medef

Pierre-Marie Hanquiez, président du Medef 31.

Le syndicat patronal, qui a auditionné les principaux candidats, veut faire entendre sa voix.

Les entreprises ont aussi leur mot à dire. C’est en substance ce qu’a expliqué Pierre-Marie Hanquiez, le président du Medef 31 au cours d’une conférence de presse le 20 février. Le syndicat patronal, qui a auditionné les six principaux candidats aux municipales de Toulouse, formule à l’issue de ces entretiens, un certain nombre de propositions pour que la voix des entreprises soit enfin « entendue ». Les patrons haut-garonnais veulent en effet être associés plus étroitement aux décisions dans le champ de la mobilité, de la fiscalité locale et de l’attractivité notamment.

« Un certain nombre de défis sont posés à notre société pour lesquels nous pensons qu’on ne pourra pas trouver de solution sans les entreprises », assure ainsi Pierre-Marie Hanquiez. S’agissant de la mobilité, le patron du Medef haut-garonnais souhaite ainsi que les entreprises, qui sont le principal contributeur au finance- ment des transports en commun dans la métropole, soient mieux entendues. « Le versement transport des entreprises était de 165 M€ en 2018, pointe- t-il, soit 60 à 65 % du budget de Tisséo. » Le syndicat patronal souhaite ainsi que les entreprises soient associées à la gouvernance. Il demande également qu’elles soient également entendues à l’occasion du déploiement de la Zone à faibles émissions (ZFE) que Toulouse Métropole s’est engagée à mettre en place et qui prévoit des restrictions de circulation.

Pierre-Marie Hanquiez martèle également la nécessité d’une liaison directe entre le Meett, futur parc des expositions et centre de congrès, et l’aéroport. « Si cette ligne dédiée n’existe pas, le délai pour rejoindre le Meett depuis l’aéroport est de 40 minutes en transports en commun ». Inadmissible pour le président du Medef 31 comme d’envisager la participation des entreprises au financement de la LGV. « D’autres sources de financement peuvent être trouvées, au travers de partenariats public privé, il ne faut pas l’exclure. » Comme un recours à l’endettement raisonnable, « il ne doit pas y avoir de tabou », affirme-t-il.

TRAJECTOIRE D’ÉCONOMIES

Sur le plan de la fiscalité locale, Pierre-Marie Hanquiez pointe sa lourdeur à Toulouse. Le classement des grandes villes françaises réalisé par le cabinet Modal pour le compte du Medef révèle en effet que Toulouse Métropole arrive en troisième position avec 2 498 € de prélèvements fiscaux par salarié en 2018 derrière Paris (2700 €) et Nice (2 500 €) mais devant Lyon et Montpellier (2 200 €) et Bordeaux (2 000 €). Selon le patron du Medef 31, la part de la contribution des entreprises dans le budget de fonctionnement de Toulouse Métropole atteint désormais 33 % (contre 32 % en 2016) tandis que celle des ménages reste stable à 28 %.

Pierre-Marie Hanquiez souhaite notamment, que les impôts de production qui frappent les entreprises avant même qu’elles aient dégagé des profits, « soient remis sur la table pour que soient revus à la fois leur assiette et leur mode de calcul ». « L’environnement fiscal local est un très important, à la fois pour les entreprises du territoire et en matière d’attractivité », ajoute-t-il. Le président du Medef 31 pointe notamment la cotisation foncière des entreprises dont le taux est aujourd’hui à Toulouse de 36,58 % contre 28,62 % à Lyon. « Notre préoccupation première est l’évolution croissante de la contribution des entreprises au financement des métropoles dans un contexte de suppression de la taxe d’habitation. Il ne faudrait pas que les entreprises soient là encore la ressource qu’on irait assez facilement chercher » pour pallier la disparition de cette ressource.

Il appelle de ses vœux la création d’une instance de dialogue entre les entreprises et la collectivité, compte tenu de leur poids dans ses ressources, qui leur permette d’être associer aux choix stratégiques. « Nous demandons également que la contribution fiscale des entreprises soit capée à son taux actuel de 33 % des recettes de la métropole. » Pierre-Marie Hanquiez souhaite également voir la métropole toulousaine s’engager dans une « trajectoire d’économies budgétaires ». « Avoir une augmentation moins forte des dépenses, ce n’est pas ce que nous appelons faire des économies. L’idée c’est de casser cette logique. Quelles sont les sources d’économies qu’on peut identifier compte tenu des marges de manœuvre dont on a besoin sur la métropole ? », s’interroge-t-il.