À l’occasion de la Journée européenne des fondations, jeudi 1er octobre, le club entreprises et mécénat de Bourgogne Franche-Comté organisait son forum annuel, à Dole.
Jeudi 1er octobre, à l’occasion de la journée européenne des fondations, le club entreprises et mécénat de Bourgogne Franche-Comté a organisé, au lycée Charles Nodier de Dole, son forum annuel sur le mécénat d’entreprises. Pour l’occasion, quatre témoins sont venus débattre autour d’une question : « le mécénat des TPE-PME, un levier stratégique pour dépasser la crise sanitaire ? ». « Avec la Covid, plus rien n’est comme avant. Et donc, plutôt que de réfléchir au monde d’après, agissons plutôt tout de suite, estime Denis Hameau, vice-président du Conseil régional en charge de l’économie sociale et solidaire. Nous avons besoin de faire se croiser les initiatives locales et les entreprises. Il faut vraiment faire de ce moment un levier important pour transformer les choses. Je crois en l’intelligence collective et les solutions viendront d’une stratégie co-construite et d’une capacité à décentraliser les décisions ». Virginie Taupenot, vice-présidente du club entreprises et mécénat en Bourgogne Franche-Comté, parle, elle, d’une évolution du mécénat. « On se rend compte que la pratique du mécénat est quand même réfléchie par rapport à la stratégie de l’entreprise. On voit bien que les pratiques sont différentes, confirme-t-elle. Le mécénat n’est pas du sponsoring, c’est vraiment la déclinaison du projet de l’entreprise ». À l’origine, le mécénat est né d’une loi publiée en 2003 à l’initiative du ministère de la Culture. « Ici encore, nous voyons bien l’évolution des pratiques. D’un mécénat essentiellement culturel en 2003, nous avons basculé en 2005 dans un mécénat social et sociétal. Aujourd’hui, ce dernier se retrouve partie intégrante de la responsabilité sociétale de l’entreprise ou partie prenante de son ancrage territorial. On voit d’ailleurs de plus en plus d’entreprises se poser la question du mécénat de compétences. L’objectif encore une fois est de pouvoir impliquer dans cette démarche les salariés en les associant au choix des projets, en cohérence avec l’ADN et les valeurs de l’entreprises et non plus que du chef d’entreprise », complète Virginie Taupenot.
Témoignages
Pierre Arnaud, gérant du groupe EPS
Nous avons, depuis de nombreuses années, travaillé sur la RSE avec une vision toute particulière, liée à notre métier qui est un métier de main-d’œuvre. On est en train de réfléchir et d’essayer d’aller plus loin pour travailler sur la raison d’être de l’entreprise. Tout cela conduit à une réflexion sur le mécénat. Je pense qu’il faut qu’on puisse aller au-delà des frontières de l’entreprise et qu’on puisse s’intéresser à ce qu’il se passe dans notre territoire, qu’on puisse aussi aller vers les autres et mettre en place un certain nombre d’actions qui correspondent aux valeurs de l’entreprises et qui permettront de fédérer nos équipes.
Christophe Breuilletd, directeur de Vitagora
Nous avons décidé de rejoindre le club en 2020 pour permettre à notre filière de l’agroalimentaire d’être présente et de pouvoir mieux appréhender le sujet du mécénat que nous ne connaissions que très peu et de nous faire le relai d’informations portant sur le mécénat. On a aussi souhaité nous inscrire dans du mécénat de compétence. Nous avons notamment mis à disposition une stagiaire que nous avions recrutée et qui a fait un travail considérable au niveau d’un questionnaire pour pouvoir interroger les entreprises sur leur pratique du mécénat.
Olivier Barnoud, président du groupe Geotech
« Chez nous, le mécénat a démarré en 2005, sous l’impulsion de mon père, passionné d’art contemporain. Il a en effet commencé à faire du mécénat en achetant des œuvres d’artistes vivants. Ce mécénat d’art contemporain a duré 15 ans, et au décès de mon père, en 2016, s’est posée la question de savoir si nous poursuivions, si nous arrêtions ou si nous orientions les choses différemment. Je suis finalement parti sur cette dernière option en créant une fondation fin 2019. Nous soutenons aujourd’hui trois axes différents : l’aide aux populations en Afrique de l’Ouest pour les besoins de base, l’insertion des personnes en difficulté en France ou encore la lutte contre le réchauffement climatique. Début 2020, nous avons lancé un appel à projets en faveur de l’Afrique de l’Ouest, nous avons reçus 70 demandes de subvention. Et pour l’année 2021, nous lançons un appel à projets sur l’inclusion en milieu ordinaire des personnes souffrant de handicap.
Arnaud Sabatier, président des Salaisons Sabatier
Nous sommes mécène depuis plus d’une dizaine d’années dans plusieurs domaines. Au départ, le mécénat c’était surtout pour s’ouvrir aux autres, s’ouvrir aux territoires, à des domaines inconnus pour nous. Le mécénat ouvre des perspectives et permet des rencontres. Nous nous sommes rapidement orientés sur le mécénat en dons alimentaires et nous avons participé à la fondation du Fondalim en Bourgogne Franche-Comté. Nos entreprises ont souvent des choses à donner. Aujourd’hui, nous estimons donner entre 10 et 20 tonnes de marchandise par an, sur une production de 1.500 tonnes.