Le marché du photovoltaïque se structure en région

Face à une demande croissante, la Fédération française du bâtiment souhaite structurer le marché du photovoltaïque pour trouver des bras supplémentaires et donner envie aux entrepreneurs de se lancer sur ce secteur. En effet, particuliers, professionnels et collectivités s’intéressent de plus en plus à ce mode de production d’énergie, à l’image de l’exploitation agricole de Montureux et Prantiguy en Haute-Saône (voir photo).

Avec la nomination de Marc Potier à la présidence du Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV), la Fédération française du bâtiment (FFB) souhaite structurer le marché du photovoltaïque en Bourgogne Franche-Comté. Lors d’un webinaire organisé début octobre, l’organisation a présenté sa dernière boîte à outils mise à disposition des professionnels. 

Nommé en septembre par le président de région de la Fédération française du bâtiment (FFB) Bernard Laboret, Marc Potier prend son rôle de président du Groupement des métiers du photovoltaïque (GMPV) à cœur et affiche ses ambitions de structurer le marché du photovoltaïque. « J’ai envie de faire bouger les choses, explique-t-il. Je suis moi-même entrepreneur, j’ai une société d’électricité et une société de plomberie et le photovoltaïque est un des quatre axes que nous développons, avec la pompe à chaleur, la borne de recharge de voiture et la climatisation-chauffage ». Pour le dirigeant des sociétés DME et DMP à Quetigny, la production d’énergie est un des facteurs du virage écologique et économique que la France pourrait prendre. « Le marché a été beaucoup bouleversé dans les années 2010, avec tout ce qui a été mis en place, et aujourd’hui, nous sommes arrivés à un marché beaucoup plus stable, sans aucune aide, avec des technologies fiables et un prix de l’énergie la moins chère au monde. » En effet, si le prix du kilowatt nucléaire est en moyenne de 15 centimes d’euros, le photovoltaïque oscille entre quatre et huit centimes d’euros. « Et on ne paie pas le vrai prix de l’électricité. En Allemagne, le kilowatt nucléaire est à 33 centimes d’euros et à 35 centimes d’euros en Belgique. Alors que lorsque vous installez du photovoltaïque, pendant 20 ans, votre installation va produire des kilowatts à coup fixe, quand l’énergie aujourd’hui s’envole », observe Marc Potier. Pour le président du GMPV, le photovoltaïque peut servir aussi bien à un usage personnel qu’à un usage professionnel, peu importe l’emplacement géographique. « Sur Dijon, par exemple, pour un kilowatt posé, 1.090 kilowatts-heure sont produits dans l’année. À titre de comparaison, Marseille est à 1.300 kilowatts produits pour un kilowatt posé. » 

UNE BOÎTE À OUTIL À DISPOSITION DES ENTREPRENEURS 

Si les commandes ne manquent pas, le secteur déplore tout de même que peu d’entrepreneurs. Pour répondre à cela, la Fédération française du bâtiment et l’association AFCB Solaire ont créé une boîte à outil. Présentée lors d’un webinaire, début octobre, cette dernière a intéressé une cinquantaine d’entrepreneurs. « Nous sommes sur un marché en pleine expansion avec une croissance multipliée par huit dans les dix prochaines années, constate Marc Potier. Il y a une vraie demande des clients, mais nous avons besoin de bras et d’entreprises ». Dans cette boîte à outil, une aide pour se former, se qualifier, et s’assurer. « Nous avons cherché à démystifier ce secteur assez complexe pour susciter l’envie des entrepreneurs. » De son côté, la région Bourgogne Franche-Comté s’investit aussi, avec le pôle énergie, à travers des formations qualifiantes sur Auxerre, Dôle et Audincourt, et bientôt en Saône-et-Loire, d’après le GMPV. « Ce que nous souhaiterions, c’est que toutes les filières électrotechniques entre autres qui sont dans les lycées actuellement puissent présenter les métiers du photovoltaïque pour que les jeunes s’y intéressent. En France, le photovoltaïque représente 10.000 emplois… Il en faudrait dix fois plus », confie Marc Potier. En parallèle, la FFB s’est associée au Geiq pour trouver et recruter de futurs photovoltaïciens, et avec la SMABTP. « Cette dernière s’engage à accompagner et à étudier tous les dossiers de demande d’assurance dans le domaine du photovoltaïque », complète-t-il. L’objectif, selon le président du GMPV en Bourgogne Franche-Comté est de pouvoir proposer, à terme, un annuaire d’entreprises qualifiées qui ont suivi une démarche, qui sont assurées, qui emploient en local de la main-d’œuvre compétente.« Barbara Pompili, ministre de la transition écologique, s’est engagée à doubler la production photovoltaïque en France en trois ans, sachant qu’on représente actuellement 3 % de la production nationale d’électricité, et la redoubler en sept ans. L’objectif est d’arriver à 2030 avec 40 gigawatts de production », conclut-il. De quoi motiver de nouveaux entrepreneurs. 

Salle communale de Deluz dans le Doubs.