En organisant le 22 avril, un sommet mondial pour le climat, le président américain, Joe Biden a tenté de prendre le leadership mondial sur ce dossier délaissé par son prédécesseur, Donald Trump. Parmi les autres grandes puissances qui prétendent elles aussi à ce statut, l’Union européenne semble en bonne position, notamment à la suite de l’accord intervenu sur le climat la veille du sommet.
Le sommet mondial pour le climat (virtuel en raison de la pandémie de Covid-19) a eu pour but de proposer des solutions pour limiter le réchauffement climatique à 1,5 degré d’ici la fin du siècle, l’objectif fixé par l’Accord de Paris sur le climat. Six mois après son arrivée au pouvoir, le président américain cherche également à signifier que les États-Unis sont revenus à l’avant-garde des affaires internationales. Pour ce faire, la lutte contre le changement climatique est désormais devenue un passage obligé.
La lutte contre le changement climatique est devenue incontournable car tous les indicateurs sont dans le rouge : l’année 2020 s’est classée parmi les trois années les plus chaudes jamais enregistrées et les engagements climatiques très insuffisants mènent la planète vers un réchauffement de 3 %.
Les États-Unis ne sont pas les seuls à se lancer dans la course à la diplomatie verte car malgré les profondes tensions diplomatiques qui les opposent aux États-Unis, les présidents chinois et russe ont annoncé tous deux leur participation au sommet, signe de l’importance accordée par les grandes puissances aux enjeux climatiques. Dans ce nouvel ordre mondial qui se dessine, l’Union européenne poursuit son objectif de rester le continent le plus ambitieux en matière climatique. Le poids des émissions de CO2 de l’Union européenne est relatif et ses efforts de réduction font souvent figure de goutte d’eau noyée dans la quantité des rejets de carbone mondiaux. Mais elle aimerait que cette goutte d’eau fasse tache d’huile.
Au cours de ce sommet, les États-Unis et l’Europe se disputent le leadership climatique et l’Europe peut se prévaloir de plusieurs arguments. Le premier d’entre eux est le compromis trouvé la veille autour de la future loi climat européenne fixant un objectif de réduction des émissions de gaz à effet de serre de l’Union européenne de 40 % jusqu’ici, à au moins 55 % d’ici à 2030, comparé à 1990.
L’autre enjeu des mois à venir est le projet européen de taxe carbone aux frontières destiné à imposer les entreprises étrangères dépassant un certain seuil d’émission de CO2, contre lequel les États-Unis et la Chine sont résolument contre et pourraient faire alliance contre l’Union européenne.
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