Le groupe dijonnais Yumain lève 1,2 million d’euros

Depuis Dijon, la société Yumain développe des solutions intégrant de l’intelligence artificielle dans des capteurs industriels et de sécurités. Ici, le capteur permet d’analyser les pentographes sur les trains et l’IA en révèle les defauts. (Crédits : Yumain)

Spécialisé dans le traitement de l’image par l’intelligence artificielle, le groupe dijonnais Yumain vient de réaliser, dans le cadre de son développement, une levée de fonds de 1,2 million d’euros auprès de BDR IT, BFC Croissance & Innovation et des managers de la société.

Créé en 2011, le groupe Yumain – anciennement Global sensing technology – vient de réaliser, dans le cadre d’une série A, une levée de fonds de 1,2 million d’euros auprès de BDR IT, BFC Croissance & Innovation et des managers de la société. La Caisse d’épargne Bourgogne Franche-Comté, BPI et BNP ont également apporté une contribution majeure au succès de cette opération en fournissant un solide soutien à la gestion de la trésorerie de l’entreprise. Pour cet acteur dijonnais des domaines de l’intelligence artificielle et de l’électronique, cette levée lui permet aujourd’hui de poursuivre son développement. Arrivé chez Yumain en 2018, le directeur général Marc Benoit reconnait deux objectifs à cette levée de fonds. « Nous avions besoin de rassurer nos investisseurs et partenaires pour pouvoir assurer un virage parfois compliqué dans la vie d’une entreprise comme la nôtre qui consiste à passer de la recherche à l’industrialisation. » En effet, depuis sa création, le groupe Yumain travaille dans le traitement de l’image et du signal par la maîtrise de solution utilisant de l’intelligence artificielle. Grâce à son propre service de recherche et de développement, l’entreprise propose aujourd’hui des solutions avancées et intelligentes dédiées à la vidéo protection et à la maintenance prédictive des systèmes de production et d’exploitation commerciale. « Notre particularité est que nous intégrons directement l’intelligence artificielle dans les capteurs que nous développons. Nous maîtrisons aujourd’hui nos solutions de A à Z, que ce soit la partie logiciel, mais aussi matériel. Enfin, nous essayons de porter l’intelligence artificielle au cœur de solutions dédiées à l’industrie », détaille Marc Benoit.

UN NOUVEAU PRODUIT ET DES RECRUTEMENTS

Avec ces fonds, Yumain compte développer l’aspect marketing et commercial, afin de soutenir le développement de produits innovants et d’initier de nouveaux partenariats avec de grands donneurs d’ordres industriels. « Notre cible est le BtoB et nous sommes en train de nous lancer sur e-marché international, un marché qui s’est davantage développé depuis le Covid alors que nous avions prévu d’y aller en 2021, principalement en Europe et plus particulièrement en Allemagne », confie-t-il. Après dix mois de R&D et quelque 300.000 euros investis, l’entreprise a développé une première solution intégrant une technologie d’intelligence artificielle basée sur l’apprentissage supervisé, le deep learning. Ce produit qui a mobilisé huit des 15 salariés de Yumain permet par exemple de mesurer automatiquement les pentographes des trains pour en révéler les défauts. « Ce type de technologie coûtait, jusqu’à présent 300.000 euros, grâce aux innovations réalisées sur ce dernier, Yumain propose ces solutions à 20.000 euros. Notre objectif est de rendre cette technologie accessible aux industriels », développe Marc Benoit.

Alors que Yumain travaille déjà sur de nouvelles technologies et solutions, l’entreprise dijonnaise qui développe dans ses locaux de nouveaux postes de travail, avec une chaîne de production, espère doubler ses effectifs d’ici à cinq ans. « Nous avons actuellement trois postes ouverts, annonce-t-il. Nous souhaitons être un des premiers à fournir un capteur d’images avec une intelligence artificielle embarquée à ultra-basse consommation».

Vers une technologie plus respectueuse de l’environnement

Dans le cadre des projets de développement de la société, Yumain souhaite aller plus loin en proposant une nouvelle version de capteurs, toujours avec de l’intelligence artificielle embarquée mais plus respectueuse de l’environnement. « Nous essayons de diminuer au maximum la consommation en énergie de nos technologies », confie Marc Benoit, directeur général du Groupe Yumain. Pour ce faire, ces nouveaux capteurs, appelés Spike, intègreront une forme d’intelligence artificielle basée non plus sur l’apprentissage supervisé, en deep learning, mais sur l’apprentissage non-supervisé. « Ce qui diffèrent sont les algorithmes. Avec l’apprentissage non-supervisé, l’intelligence artificielle apprend en observant. Elle observe différentes situations et trouve elle-même des similitudes qui seront, ensuite, nommées et reconnues », complète-t-il. En plus de son impact environnemental, cette nouvelle solution coûterait dix fois moins cher au client.