Le groupe belge Petillion va investir 25 M€ au port de Givet

La zone portuaire de Givet a constitué un atout incontestable dans la future implantation de West Recycle sur le PACoG tout proche.

Comme de l’autre côté de la frontière pour son expertise dans les travaux publics, Pétillion va réaliser une unité de recyclage et de valorisation de matériaux dans la Pointe des Ardennes.

Les négociations entamées en toute fin d’année 2019, entre la communauté de communes Ardennes Rives de Meuse et le groupe belge Petillion, par le truchement de l’agence économique Ardennes Développement qui avait détecté ce projet ont fini par porter leurs fruits.

Le géant belge des travaux publics qui possède déjà deux usines du même type à Ypres et Ostende mais aussi les firmes Petillion sprl, Orian, Terga, Wegrovan et Extra-Vert va poursuivre son expansion dans la filière de la collecte, du tri et du recyclage de matériaux de déconstruction non dangereux. Et c’est sur le sol français qu’elle va développer une activité similaire à Givet en y installant sa filiale West Recycle.

DÉBUT DU CHANTIER EN 2022

Le 23 novembre 2020, Wim Petillion, le Pdg du mastodonte belge, avait signé avec la Chambre de Commerce et d’Industrie, concessionnaire du port de Givet, et sur la base d’une somme annuelle de 10 804 euros hors taxes, une convention d’occupation temporaire allant jusqu’en 2053, pour un terrain de 5000 m2 (Matot-Braine n° 7894). Avec l’objectif d’ouvrir l’accès fluvial en y installant une unité de transit, un lieu de stockage et un point d’accueil de chargement et déchargement de matériaux sur la zone portuaire.

Petillion Group a franchi un pas supplémentaire, le 23 mars 2021. La collectivité territoriale présidée par Bernard Dekens a validé la vente pour 550 000 euros d’un terrain d’une emprise foncière de 11 hectares, situé sur le Parc d’Activités Communautaire de Givet, là où sont déjà basées des PME comme Isopac, Hancart, TPF et Granimarbre et un hôtel d’entreprises.

La concrétisation effective du projet dont le montage financier n’est pas encore bouclé devrait se faire en 2022 après que les différentes étapes d’instruction du dossier soient finalisées : obtention du permis de construire et autorisation administratives et environnementales dont l’ICPE.

Petillion Group doit toutefois apporter toutes les garanties prouvant qu’aucun dommage ne sera fait au milieu naturel.

Une fois le feu vert obtenu de la Préfecture, West Recycle, aussi expert dans les travaux routiers, les missions de démolition et l’assainissement des sols, passera à la phase d’industrialisation. Petillion Group réalisant sur place un investissement de 25 millions d’euros sur plusieurs bâtiments couverts. Avec à la clé : l’embauche d’une centaine de salariés si l’entreprise parvient à travailler en 5/8, 24 heures sur 24.

L’IMPORTANCE CAPITALE DU PORT

Passant pour une valeur sûre de la revalorisation de métaux non dangereux et des déchets, le groupe d’Outre-Quiévrain veut créer un complexe qui retraitera le sable utilisé pour le béton, les graviers, les parpaings et les pierres. Une filière d’autant plus stratégique que le milieu de la construction souffre actuellement d’une pénurie de sable en raison d’un blocage des exportations des pays d’Asie du Sud.

Les matériaux et déchets inertes nécessaires à la bonne marche du projet arriveraient par péniches avant d’être transférés sur le PACoG via une voie de liaison déjà créée, afin d’y être retraités puis réexpédiés sous forme de sable, blocs béton ou pierres de qualité destinés à alimenter des centrales à bétons françaises ou étrangères ou autres industries. Ce processus présente l’avantage de réduire le besoin d’extraction primaire.

West recycle utilisera aussi la route par le biais d’une filiale de Petillion, Terga, qui dispose d’un service de conteneurs pour collecter, évacuer et trier une large gamme de déchets.

Elle s’appuiera également sur la synergie avec les autres unités du groupe, lesquelles gèrent un site de stockage de terres, un centre d’assainissement (nettoyage biologique et physico-chimique), un centre de tri et de concassage certifié, une centrale à béton, un système de traitement des boues et une installation pour la récupération des métaux ferreux et non-ferreux.

Bref, la future entreprise givetoise bénéficiera d’un environnement très favorable à sa réussite.

« Cette implantation prouve que la CCI ne s’était pas trompée en voulant faire du port de Givet une plateforme multimodale afin de permettre le développement d’une zone d’activités susceptible d’accueillir des entreprises et d’amener de l’emploi. Ce projet comme celui porté par l’autre entreprise belge CoBiom qui a aussi émis le souhait de s’installer ici rentrent tout à fait dans ce cas de figure et nous donne raison d’avoir cru en cet équipement », se réjouit Géraud Spire, le président de la chambre consulaire ardennaise.