Le Grand Est se tourne vers le gaz

GRT gaz

En 2020, 11 sites supplémentaires de méthanisation seront raccordés au réseau de GRTgaz.

Avec une consommation brute de gaz en hausse de 3,5 %, le Grand Est se place comme la première région de France consommatrice de gaz, énergie majoritairement choisie par le tissu agricole et industriel de la région.

L’humeur était à la satisfaction, lors de la présentation du bilan de GRTgaz Grand Est. En effet,sur l’année 2019, la région a augmenté de 3,5% sa consommation brute de gaz, avec 74 milliards de kilowattheures. La principale mission de GRTgaz est le transport, ses clients sont donc les distributeurs de gaz, GRDF notamment et l’industrie, dont une grande part est raccordée sur les réseaux.

« Nous distinguons deux types de clients industriels : les entreprises comme Cristal Union qui utilisent le gaz pour se chauffer ou comme process industriel, et les installations qui produisent de l’électricité à partir du gaz naturel. On appelle ça des cycles combinés gaz. L’augmentation des 3,5 % est dû à un recours à ces installations industrielles pour produire de l’électricité à partir du gaz naturel », explique Thierry Daniel, délégué Nord est de GRTgaz.

Pour rendre possible la production d’électricité, GRTgaz dispose de trois installations d’approvisionnement dans le Grand Est : Une à Blenod Pont àMousson (EDF), une à Toul (Total) et une à Saint-Avold (EPH bientôt rachetée par Total), chacune représentant entre une demie et une tranche nucléaire.

LE BIOMÉTHANE, UN DÉPLOIEMENT BIEN ENGAGÉ

Cette année, deux nouvelles unités d’injection de biométhane ont été mises en service sur le réseau (une en Lorraine et une dans l’Aube, Biogaz Arcy) ce qui porte à trois les sites d’injection en Grand Est. Si la région est grande consommatrice de gaz, c’est aussi parce qu’elle est stratégiquement positionnée concernant les points d’entrée en France mais aussi en Europe. « En 2019, il y a eu des grands travaux d’aménagement du réseau. Nous avons acheminé de l’ordre de 700 térawattheures de gaz naturel au travers de notre réseau et ainsi, plus de gaz naturel qu’il n’y a eu de consommation en France qui s’élève à 470 térawattheures », précise Thierry Daniel.

Ce gaz naturel arrive soit par canalisations souterraines, soit par terminaux méthaniers. « En 2019, on a eu un afflux de gaz naturel qui est arrivé sous forme liquide par les terminaux méthaniers, ce qui a fait qu’on a eu beaucoup plus de gaz et que le marché est devenu plus dense, par ces quantités. On a fait évoluer les réseaux pour qu’il n’y ait plus de point d’engorgement », indique Thierry Daniel. La multiplication des points d’entrée assure ainsi une diversification des approvisionnements ainsi que sa compétitivité.

50% D’ÉMISSION DE CO2 EN MOINS QUE LE CHARBON

Concernant des questions environnementales, Thierry Daniel insiste : « Produire de l’électricité à partir de gaz naturel, par rapport au charbon, c’est 50% d’émission de CO2 en moins. » Le développement des gaz renouvelables, en premier lieu celui du Biométhane, intéresse particulièrement la région grand Est et le territoire champardennais puisque 20 sites sont en service, représentant une capacité de production de 331 gigawattheures par an. « Aujourd’hui en région Grand Est tous réseaux confondus, nous avons 20 unités qui injectent du biométhane dans les réseaux, distribution transport. Cela représente 220 GWh/ an injectés. C’est une quantité certes modeste, mais quand on regarde les 169 projets en cours, cela représenterait 6% de la consommation de gaz régional. » Ainsi, l’enjeu de développement est important pour l’autonomie énergétique de la région Grand Est, même si l’aboutissement des projets n’arriveront pas à échéance avant trois ou quatre ans.

DE LA MÉTHANISATION À L’ÉCONOMIE CIRCULAIRE

Au travers de la méthanisation (processus de décomposition de la matière donc celle des déchets agricoles, sous-produits agricoles ou déchets de collectivité), c’est l’extension de l’économie circulaire qui est déployée.

GRTgaz EN CHIFFRES

1 térawattheure correspond à un milliard de kilowattheures

1 logement consomme environ 12 000 kilowattheures par an

5 199 km de réseau de transport GRTgaz en Grand Est sur 32 000 km en France

33 millions d’euros d’investissement 6 millions d’euros de retombées fiscales

120 clients industriels

3 sites d’injection de biométhane 1 353 communes desservies.