Le goût des tomates du jardin

Camille Daubré et Maxence Graebling ont repris les Serres de Noisette en décembre 2017.

Les Serres de Noisette produisent tomates, concombres et aubergines en culture raisonnée dans l’Aube.

Alors qu’il ne sont pas issus du milieu agricole, Camille Daubré et Maxence Graebling, deux jeunes ingénieurs, ont repris en décembre 2017 les Serres de Noisette, à Trancault, dans l’Aube. Sur une surface de 1,8 hectare, ils y cultivent, en protection biologique intégrée, concombres, tomates et autres aubergines. « Nous privilégions la qualité et non le rendement, explique d’emblée la jeune agricultrice, ingénieure chimique dans le traitement de l’eau. Nous cueillons nos légumes le matin pour les livrer l’après-midi. C’est un circuit très court ». Cueillies à maturité, les tomates, par exemple, ont ainsi le goût de celles du jardin. Revers de la médaille, cela fatigue davantage la plante, qui aura par conséquent un rendement moindre.

Avant leur arrivée, la totalité de la surface de la serre était cultivée en concombres. Ceux-ci en occupent désormais 1,5 hectare – 1000 ont été produites en 2018 – et sont vendus à la société coopérative agricole Casay, regroupant les « serristes » de l’Aube et de l’Yonne. Les 3 000 m2 de serre restants étant réservés à la culture de tomates et d’aubergines, qui sont vendues localement, au magasin Fraich’, installé dans la zone commerciale de Barberey-Saint-Sulpice.

ZÉRO RÉSIDU DE PESTICIDE

« Nous n’avons utilisé aucun pesticide l’an dernier, se félicite Camille. Pour limiter la population de ravageurs, nous pratiquons la protection biologique intégrée ». En clair, cela signifie que l’on utilise leur prédateur naturel ou celui de leurs larves. « Pour protéger les tomates, nous utilisons le macrolophus, par exemple, qui est difficile à installer mais très efficace », explique-t-elle. N’avoir recours aux produits phytosanitaires qu’en dernier ressort a également un impact positif sur la santé des personnes travaillant sous la serre. Les jeunes producteurs emploient aujourd’hui trois salariés à l’année ainsi que des saisonniers.

Un système fermé d’arrosage permet en outre d’économiser l’eau, une des spécialités des deux ingénieurs, faut-il le rappeler. « L’arrosage est assuré par un système de goutte-à-goutte. Des gouttières inclinées permettent de récupérer l’eau. Grâce à des lampes UV, celle-ci est ensuite débarrassée de toutes les impuretés dont les bactéries. Il suffit alors de faire l’appoint pour qu’elle reparte en serre », explique Maxence Graebling. Autre spécificité, le chauffage géothermique est utilisé pour l’ensemble de leurs serres.