Le GIE Garonne Développement décrète l’union sacrée

Le 9 décembre, l’organisme avait réuni ses partenaires – historiques et nouveaux – à l’Hippodrome de Toulouse, afin que chacun fasse un peu mieux connaissance.

«L’abbé Pierre disait : « gouverner, c’est d’abord loger son peuple », rappelle Pierre Marchal. Lequel ne dirige pas Emmaüs, mais le GIE Garonne Développement, qui réunit depuis 2012 les moyens et les compétences de plusieurs bailleurs sociaux afin de produire des logements, de les réhabiliter et de faire entendre sa voix dans l’aménagement urbain auprès des collectivités. Un organisme qui, de quatre partenaires (SA des Chalets, Coopérative de Haute-Garonne, OPH31 et le Toit familial de Gascogne), s’est agrandi de quatre nouveaux en septembre dernier : CDC Habitat et CDC Habitat social, Domitia Habitat et Notre Maison. Un regroupement qui « illustre la volonté des bailleurs sociaux d’être maîtres de leur avenir, en ne laissant pas des promoteurs immobiliers construire à leur place », appuie le directeur général du GIE, en faisant la preuve que « nous pouvons construire tous les types de produit : du logement locatif social », ceux destinés « à l’accession sociale », « mais aussi du logement intermédiaire, des logements pour les jeunes ou pour les seniors ». « Une mission de service public » qui, estime Pierre Marchal, justifie cet accroissement de l’organisme dans la « diversité » de ses acteurs.

Car « l’union fait la force », souligne-t-il ; une union d’autant plus nécessaire à cette heure que, explique à son tour le président de Garonne Développement, Jean-Michel Fabre, « les bailleurs sociaux rencontrent aujourd’hui un contexte difficile avec la ponction de nos ressources, à travers un mécanisme complexe, le dispositif de réduction de loyer de solidarité (RLS) », qui a mis à contribution les bailleurs sociaux « pour compenser la baisse des APL [aides personnalisées au logement, NDLR] et permettre ainsi au gouvernement d’économiser 1,5 Md€ ». Résultat : une taxe de l’ordre de 4 % sur le chiffre d’affaires, « ce qui nous a demandé, il y a un an, de nous adapter », poursuit Jean-Michel Fabre.

D’où l’arrivée, dans le GIE, de nouveaux acteurs : « une garantie d’atteindre, chaque année, l’objectif que nous nous sommes fixés, à savoir plus de 1 000 logements construits et 500 rénovés », ce qui représente un investissement annuel d’environ 140 M€. Depuis 2012, le GIE Garonne Développement revendique avoir livré près de 6 700 habitations et en avoir réhabilité 2 400. « Le but, c’est aussi d’être plus capables de répondre aux besoins des territoires et des collectivités » ; lesquelles, reconnaît-il, sont confrontées tant « à l’arrivée de nouvelles populations » qu’à des résidents établis qui se montrent « dubitatifs » face à l’évolution de leur environnement ». De sorte qu’il « n’est pas facile » de ménager les deux contraintes… Pire : si l’objectif affiché du GIE Garonne Développement « est d’apporter la satisfaction aux territoires et à nos clients », Pierre Marchal reconnaît pourtant que « collectivement, on n’est pas très bons. Souvent, c’est au moment de la fin de chantier qu’on a du mal à renvoyer une image positive » ! Ne reste plus, alors, qu’à faire un effort « tous ensemble sur l’image et la propreté pour remonter la pente ».

LE CHALLENGE DE LA CONSTRUCTION

Un enjeu auquel devra s’atteler une autre nouvelle venue du GIE, Stéphanie Gallot. La nouvelle directrice générale adjointe, qui a rejoint l’organisme il y a six mois, arrive néanmoins avec un certain confort, puisque « cette année, nous devrions être sur un nombre de livraisons et d’engagements de chantiers qui est à peu près dans la lignée de celui des précédentes années, même si les choses n’ont pas été facilitées par le contexte ». 846 logements sont par exemple en cours de montage, tandis que 1 070 autres devraient être livrés « d’ici à la fin de l’année ». En outre, 1 200 habitations ont fait l’objet en 2019 « d’un projet de réhabilitation », et 480 réalisés.

Reste, cependant, un problème de taille : la main-d’œuvre, qui manque, dont notamment plusieurs milliers d’apprentis. Aussi, Emile Noyer, le président de la Fédération du bâtiment et des travaux publics (FBTP31) rappelle-t-il que l’année prochaine, un « plan attractivité » de trois ans sera lancé pour communiquer et attirer les jeunes vers les métiers de la construction.