Après avoir mis plus de dix millions d’euros dans le club depuis sa liquidation en août 2013, Marc Dubois a apprécié la décision du Comex de la FFF qui a acté l’intégration de Sedan en National.
Sedan jouera la saison prochaine en National ! Le comité exécutif de la Fédération française de football a décidé, le 13 juillet, de valider la présence du club au troisième niveau français en tant que meilleure deuxième de N2 de la saison… 2019-2020 (14 succès, 6 nuls et 1 seul échec). À l’époque, les « Sangliers » coachés par Sébastien Tambouret, avaient terminé 2e du groupe D, derrière le SC Bastia qui, cette année, a poursuivi sur sa lancée en se hissant en Ligue 2 (*). Le SC Lyon, lanterne rouge de National, ne pouvant être repêché, Sedan, peut-être « dans l’intérêt supérieur du football », retrouve des couleurs après être resté quatre ans à l’étage inférieur, sans pouvoir connaître l’accession sportive sur le terrain. Le lobbying opéré depuis quelques mois par le président sedanais Marc Dubois a fini par porter ses fruits.
« Un choix fort qui fait le bonheur de toute la communauté proche du club : joueurs, staff, partenaires, collaborateurs et supporters. Après quatre années de grosses frustrations, nous avons finalement été récompensés de nos précédents résultats sportifs (tour à tour dauphin de Drancy en 2018 et Bastia en 2020, 3e en 2019 et stoppé en 2021 par le Covid 19). C’est ce critère que nous défendions depuis le début et nous avons obtenu une juste récompense de nos efforts. Nous nous étions mis en tête que l’on serait le premier club de N2 à prétendre à un repêchage dans l’hypothèse où le dernier de N1 (le SC Lyon) devait automatiquement être relégué. Le règlement de N1 a été respecté. Nous avons donc pu célébrer de façon agréable le 14 juillet ». Tels ont été les premiers mots du « boss » du CSSA qui va encore avoir du travail d’ici l’ouverture du championnat. « Car le 6 août, c’est déjà demain », estime Marc Dubois.
« LE NATIONAL 1 NE DOIT ÊTRE QU’UN POINT DE PASSAGE VERS LE MONDE PRO »
Le recrutement effectué lors du mercato estival en vue de terminer en tête de gondole de la poule de N2 sera complété et ajusté à trois postes d’ici l’ouverture de la saison. Un impératif avant d’affronter des clubs qui ont disputé une saison pleine et sans interruption en 2020-2021. Ce qui ne fut pas le cas de Sedan malgré une place en huitième de finale de la Coupe de France. « On va entamer ce retour en National avec humilité mais ambition. Ce n’est plus du tout le même profil que le championnat quitté en 2017. C’est l’antichambre du professionnalisme. Mais nous avons confiance dans le groupe qui a été bâti ces dernières semaines pour justement monter à cet étage. Notre arrivée en National ne doit être qu’un point de passage. Nous souhaitons faire partie de la future Ligue 3 professionnelle qui sera peut-être entérinée par les instances nationales pour 2023-2024.
En sachant que ce championnat new look peut nous ouvrir la possibilité de retrouver le statut professionnel et de reconstruire un centre de formation répondant au standard actuel, donc totalement autonome. Ce qui serait une grosse étape dans la planification de notre projet pour un éventuel retour en L2 et L1. Nous allons tout mettre en œuvre pour que toutes les planètes s’alignent en ce sens même si, dans le football, il y a parfois beaucoup d’aléatoire… ».
Dans un championnat à quatre descentes, l’entraineur Olivier Saragaglia et le directeur sportif, Julien Fernandez, devront assurer au plus vite le maintien. « C’est le but que nous avons fixé à notre encadrement et nous avons confiance en sa capacité à atteindre cet objectif ».
Même si le National reste un championnat précaire et restant difficile à équilibrer financièrement, Marc Dubois, lorsqu’il évoque cet autre volet, sait que « mécaniquement, toutes les collectivités territoriales disposent de grilles de subventions financières liées au niveau sportif. Par ailleurs, la Fédération nous apportera une quote-part de droits TV. Entre 100 000 et 150 000 euros par club ».
LA GESTION ET L’ENTRETIEN DU STADE LOUIS-DUGAUGUEZ
Marc Dubois envisage, par ailleurs, d’ouvrir le capital du club à une trentaine de partenaires économiques. « Des contacts sont en cours avec des entreprises locales. Une dizaine d’accords sont déjà dans les tuyaux ». Après avoir bénéficié de la récente rénovation de la pelouse, les dirigeants du CSSA ont aussi négocié avec Ardenne Métropole la reprise de la gestion à l’année du stade Louis-Dugauguez (23 000 places), effective à partir du 1er septembre. Avec à la clé de ce montage, une subvention de 294 700 euros liée aux charges d’entretien et de fonctionnement de l’infrastructure.
« Nous ne serons plus seulement des occupants. On aura la possibilité d’offrir une large gamme de prestation comme des séminaires, des mariages ou tout autre type d’évènement, hors jours de matchs, aux entreprises et aux particuliers. De nouvelles ressources complémentaires à celles du football ». Sur ce point, Marc Dubois espère voir le CSSA attirer une jauge moyenne de 3 000 à 4 000 spectateurs à domicile. Voire plus si les équipiers d’Aziz Dahchour, capitaine de l’équipe, font preuve de compétitivité.
Au moment où nous l’avons joint, Marc Dubois n’a pas souhaité évoquer le futur budget du CSSA en National 1. « Il faut qu’on le réaffine avant notre passage devant la DNCG en augmentant légèrement notre masse salariale et en calculant exactement nos frais de déplacements. En sachant aussi que l’entretien du Domaine de Montvillers et du centre d’entraînement génèrent des coûts fixes très lourds et que le marqueur représenté par la masse salariale, toujours en progression d’année en année, concernera 25 contrats fédéraux ».
Concernant, enfin, le château de Montvillers, une éventuelle montée en L1 ou L2 ne peut que donner du corps à la montée en puissance du « CSSA Global Project », un concept touristique 4 étoiles, orienté sport et santé porté par le groupe Aplus. Mais avant cela, il faudra s’atteler à se maintenir en National. « Notre expérience, malheureuse et trop brève à ce stade en 2016-2017, avait été mal préparée. On s’était alors contenté d’aligner une équipe. Cette fois, le club paraît plus apte à aborder une montée d’ores et déjà anticipée dans les coulisses avec un projet structuré à l’appui. La situation est donc sans commune mesure avec ce qui s’est passé précédemment, car on a fait les choses en amont pour envisager d’ici deux à trois ans une accession en Ligue 2 ». C’est d’ailleurs dans cette optique que le CSSA a ajouté en mai à son organigramme un poste de directeur général, confié à Anthony Grandclément, 29 ans, qui a occupé un poste similaire au club de hand de Bourg-de-Péage. Il agira aussi bien sur la structure associative que sur la SAS. Après s’être livré à un diagnostic, il développera le club en s’appuyant sur une forte expérience en matière d’intégration territoriale et sociétale.
(*) Premiers quasiment tout au long de la saison, les Sedanais ont été seulement dépassés « dans le sprint final », juste avant le premier confinement qui mit fin prématurément à la saison en mars.