La Banque a enregistré 22000 nouveaux clients en 2020.
L e choc économique, qu’a représenté la pandémie en 2020, n’a pas été sans effet sur les résultats des établissements financiers. En février, le quotidien Le Monde indiquait que les quatre grandes banques françaises avaient vu leurs résultats nets cumulés s’effondrer de moitié l’an dernier.
À l’échelon local, les effets de la crise se sont également fait sentir. Malgré un produit net bancaire stable, à 252 M€ (-0,6 %), le Crédit Agricole Toulouse 31 dont le président et le directeur général, Nicolas Mauré et Nicolas Langevin, ont présenté le 30 mars le bilan 2020, a enregistré l’an dernier une baisse de 25 % de son résultat net, à 50,4 M€. Un recul qui s’explique par le fait que « nous avons effectué des provisions pour préparer le risque à venir des défaillances d’entreprise. On ne sait pas à quelle échéance ce risque pourra advenir, mais on sait très bien que la situation ne peut pas rester sans trace comme c’est le cas actuellement. En 2020, les défaillances d’entreprise ont baissé de 40 % par rapport à l’année précédente. Ce qui est un peu contre-intuitif dans une période de crise. Pourtant c’est la réalité, détaille Nicolas Langevin. C’est parce que l’État et les banques ont mis tout un système en place, pour accompagner les entreprises. Nul doute que, passé cette période, une fois que les aides se ralentiront progressivement et que l’économie reprendra son cours normal », la situation évoluera. « Nous avons donc eu besoin de mettre quelques millions de côté. C’est ce qui génère le delta entre le résultat de 2019, à 66,8 M€, et celui de cette année. »
Sur le plan des résultats commerciaux, la banque a financé l’an dernier 33 projets immobiliers par jour, « soit à peu près autant que l’année précédente, malgré le confinement », pointe Nicolas Langevin, et conquis 22 000 nouveaux clients particuliers et professionnels. Elle en compte aujourd’hui 450 000 pour l’activité bancaire et 200 000 pour la partie assurance, celle-ci en croissance de près de 8 % sur un an.
350 M€DE PGE
Elle a également distribué l’an dernier 350 M€ de prêts garantis par l’État (PGE) à 3200 entreprises. Celles-ci doivent aujourd’hui se positionner sur leur stratégie de remboursement. Or, détaille Nicolas Langevin, « 20 % des entreprises ont décidé de rembourser leur PGE complètement dès maintenant ». Sur les 80 % restant qui ont décidé de conserver le montant du PGE sur leur compte, « 60 % demandent un différé d’un an supplémentaire, ajoute le DG, tandis que les autres commencent à amortir dès maintenant, la plupart choisissant la période d’amortissement la plus longue, c’est-à-dire cinq ans. »
« Le PGE va amortir les difficultés éventuelles des entreprises et diluer le risque dans le temps », ajoute Nicolas Mauré. Cependant, rassure-t-il, « le Crédit Agricole Toulouse 31 a connu des périodes où le risque était bien plus élevé qu’actuellement. Les provisions que l’on fait aujourd’hui sont de nature à préparer l’avenir. La caisse est prudente, a des résultats solides qui doivent inspirer la confiance. »
La banque, qui a achevé son plan de rénovation de ses agences, soit une centaine au total pour un coup de 50 M€, n’a pas prévu de fermeture à cours terme. L’établissement bancaire, qui emploie 1400 collaborateurs (dont 500 au siège, place Jeanne d’Arc à Toulouse) a recruté une centaine de collaborateurs l’an dernier (CDI, alternants, stagiaires). 170 nouvelles embauches sont prévues cette année dont 80 CDI.
