Le collectif des 33 000 s’engage pour les retombées économiques

Antoine Leconte, président d’Energic S/T 52 55 et Jean-Paul Hassler, président de la CCI Meuse Haute-Marne. (Photo: Laurent Locurcio)

Les acteurs économiques de la Haute-Marne et de la Meuse entendent accompagner les porteurs de projets autour de l’implantation de Cigéo à Bure.

Les acteurs économiques de la Haute-Marne et de la Meuse sont bien décidés à défendre les intérêts de leur territoire dans le dossier Cigéo. « Nous sommes dans une démarche résolument positive visant à accompagner les entreprises et les porteurs de projets à créer les emplois dont nous avons besoin », explique Jean-Paul Hassler, prési- dent de la CCI Meuse Haute-Marne, en annonçant le lancement du « collectif des 33 000 ».

La chambre consulaire et le cluster Energic S/T 52/55 réunissant une centaine d’entreprises de la filière énergie entendent porter la voix des entreprises dans le débat, passionné et houleux, autour du projet d’implantation d’un centre de stockage profond de déchets radioactifs à Bure, en Haute-Marne. « Nous n’entrerons pas dans le débat scientifique car ce n’est pas notre rôle, mais nous voulons participer au débat en mettant en avant les retombées économiques d’un des plus importants projets industriels en France », poursuit Jean-Paul Hassler. Son coût global est estimé à 25 milliards d’euros pour sa construction et son exploitation qui durera plus de cent ans. Les retombées économiques locales devraient être importantes à terme, mais des porteurs de projets hésitent encore face à la levée de boucliers d’associations écologistes.

Parmi les faits déclencheurs qui ont poussé les acteurs économiques à se mobiliser, figure l’abandon par Derichebourg de son projet de centre de tri en Haute-Marne avec 40 emplois prévus. « Nous avons longtemps hésité à afficher notre soutien au projet Cigéo mais désormais nous le faisons officiellement, dans le cadre d’une stratégie commune avec la CCI », poursuit Antoine Leconte, président d’Energic S/T 52 55.

430 MILLIONS D’EUROS DE COMMANDES

Un soutien qui se veut le plus objectif possible, avec des chiffres à l’appui. « La réalité économique de Cigéo est déjà tangible avec 430 millions d’euros de commandes passées depuis 2016 par l’Andra, EDF, le CEA et Orano aux entreprises locales ce qui correspond à 1 800 emplois soutenus ou créés », affirment les représentants du collectif des 33 000. Un nom faisant référence au nombre d’entreprises recensées dans les deux départements de la Haute-Marne et de la Meuse. « C’est aussi une démarche bi-départementale qui a été favorisée par la fusion des deux CCI », fait remarquer Jean-Paul Hassler. Il est vrai que l’implantation de Cigéo y est quasiment un enjeu de survie.

L’an passé encore, la Haute-Marne et la Meuse ont perdu chacun un millier d’habitants, et les prévisions démographiques ne sont guère optimistes. La création d’emplois est plus que jamais une priorité que le collectif des 33 000 veut mettre en avant, dès maintenant, en aidant tous ceux qui veulent s’installer dans le secteur. C’est la cas d’Unitech, filiale française d’un groupe américain qui envisage la création, près de Joinville, en Haute-Marne, d’une laverie industrielle destinée au lavage du linge non contaminé et faiblement contaminé de la filière du nucléaire. « C’est un investissement de 20 millions d’euros avec la création de 40 emplois permanents et 20 saisonniers afin de traiter à terme 1990 tonnes de linge par an provenant de toute la France et de pays limitrophes », résume Jacques Grisot, directeur général d’Unitech. Lancement des travaux, si tout se passe bien, dès la fin de l’année pour une ouverture prévue en 2021. Un projet auquel le « collectif des 33 000 » a évidemment déjà apporté son soutien.