Le château de Vaux décroche le gros lot pour sa réhabilitation

(Photo : Laurent Locurcio)

Retenu par la mission Bern et la Fondation du Patrimoine, le projet lancé par Édouard Guyot dans l’Aube sera financé par le loto du patrimoine.

Le château de Vaux avait bien besoin d’un coup de pouce du destin. Le vaste domaine classé, situé entre Troyes et Bar-sur-Seine, a tiré le gros lot en figurant dans la liste des 103 sites retenus, parmi 3 500 demandes, par la mission Bern pour bénéficier des retombées du prochain Loto du patrimoine. Édouard Guyot, qui a racheté le château en 2015 avec l’objectif de le sauver en lui donnant une nouvelle vie, a beaucoup de pain sur la planche.

À l’époque, il lui a fallu se battre pour trouver une banque et réunir les 500 000 euros nécessaires. Depuis, le jeune propriétaire (25 ans) a déjà mené des travaux qui lui ont permis d’ouvrir à la visite une vingtaine de salles, alors qu’il en reste trois fois plus à restaurer. Pour financer le chantier, il a eu l’idée astucieuse de lancer un escape game dans ce château construit par Germain Boffrand au début du XVIIIe siècle, où séjourna le fameux Vidocq. Un retour garanti vers le passé qui a attiré 20 000 visiteurs. Avec une équipe de bénévoles, il organise aussi un festival chasse et campagne attirant 12 000 personnes, qui aura lieu cette année le 11 août.

2 MDE TRAVAUX DÈS CET AUTOMNE

Enfin, la location de salles pour mariages et séminaires d’entreprises complète les ressources. Face à l’ampleur des travaux à mener, il faudra bien d’autres financements. Des aides du Grand Est et de la Drac vont permettre de lancer un chantier dès cet automne pour un montant estimé à 2 millions d’euros. Il en faudra encore pour financer les six tranches de travaux programmées. Le château dont la façade est classée est en piteux état, la toiture protégée par une tôle. À l’intérieur, des structures en bois empêchent les étages de s’effondrer. « C’est pour éviter que des bâtiments historiques se retrouvent dans un tel état que nous intervenons aux côtés de ceux qui les restaurent », s’exclame Pierre Possémé, délégué régional de la Fondation du patrimoine, qui est notamment chargée du suivi des fonds récoltés par le Loto du patrimoine.

Avant que le jeune entrepreneur n’intervienne, le château n’avait plus fait l’objet de travaux depuis de très nombreuses années, ce qui explique son état aujourd’hui. « Ce n’est pas simple tous les jours, mais nous sommes aidés par des bénévoles et le public est de plus en plus nombreux à visiter le château de Vaux », se félicite Édouard Guyot. « Pour le moment nous ne savons pas encore quel sera le montant récolté par le loto du Patrimoine, mais la précédente édition avait permis d’obtenir 40 millions d’euros à répartir entre les projets retenus », rappelle Pierre Possémé.

La somme devrait être plus conséquente d’autant qu’il y a cette fois deux fois moins de projets retenus qu’en 2018. La nécessité de sauver un monument classé a autant séduit le jury que la démarche du jeune entrepreneur qui savait ce à quoi il s’engageait puisque le sauvetage de châteaux en déshérence est une tradition familiale, à l’image de son père Jacques et de son oncle Michel, propriétaires du château de Saint-Fargeau dans l’Yonne.