La tour Mercure a définitivement laissé place à la tour Sigma. Mi-juin, les équipes de Bouygues Bâtiment Nord-Est et Linkcity Nord-Est ont remis les clés d’un bâtiment intégralement métamorphosé par plus de deux ans de travaux.
Avec ses 11 étages marquant l’entrée ouest de la ville et jouxtant la gare de Dijon, la tour Mercure a toujours compté, depuis sa conception par Henri Favre au début des années 1970, parmi les ouvrages emblématiques de la ville. Amianté, énergivore et classé IGH, le bâtiment est considéré, 40 ans plus tard, comme dépassé et trop coûteux à exploiter. Alors que l’hypothèse d’une démolition est rapidement écartée, comment redonner une seconde vie à ces 10.000 mètres carrés de bureaux cumulant les contraintes à la fois techniques et juridiques ?
Le projet imaginé par Arte Charpentier, architecte mandataire d’un groupement composé de NM Architectes et d’Art & Fact, emporte l’adhésion de la ville. Il prévoit la neutralisation de deux étages, actant la déclassification IGH. Afin de laisser pénétrer la lumière et supprimer l’amiante, il faudra également dévêtir le bâtiment de toutes ses façades pour les remplacer par d’autres plus transparentes et contemporaines. À l’extérieur, comme à l’intérieur, la restructuration devra conférer au bâtiment une identité tertiaire, une performance énergétique et une qualité d’usage à la hauteur d’un bâtiment neuf. Le tout avec des charges d’exploitation minimisées pour une mise en adéquation avec le marché local. Fort de ces arguments, Linkcity Nord-Est entame un important travail de commercialisation qui se conclut en janvier 2019 par la signature de pas moins de 31 actes notariés. Bouygues Bâtiment Nord-Est démarre les travaux le mois suivant avec une première phase de neuf mois qui permettra la rénovation du “Patio” (bâtiment en R+2 accolé à la tour). La seconde phase concernera la tour elle-même et la rénovation de ses 6.600 mètres carrés sur une durée de 15 mois. Le chantier devra subir une interruption de trois mois pour cause de confinement. Les 3.000 mètres carrés de moquette retirés ont été revalorisés en partenariat avec l’association Emmaüs Norges, soit 12 tonnes de déchets évitées.
Le bâtiment répond aujourd’hui aux critères des certifications Breeam New Construction niveau Good et BBC Rénovation. Elles viennent garantir une performance énergétique et une qualité de l’environnement de travail en pleine adéquation avec les attentes d’aujourd’hui. Alors que la partie Patio est occupée depuis fin 2019, la tour s’apprête à accueillir I-BP (filiale informatique de la Banque Populaire) et ses 300 salariés hautement qualifiés de la filière digitale.
La métamorphose de la Tour Sigma a relevé d’un processus complexe qui a nécessité l’agrégation de compétences et moyens multiples. Elle se révèle désormais comme un bel exemple de reconstruction de la ville sur la ville, contribuant à l’attractivité du territoire.