Le CGFL investit pour en savoir plus sur l’ADN

CGFL

Pas plus grosse qu’une imprimante, la nouvelle technologie développée par Oxford Nanopore Technologies permet d’extraire en temps réel les données de cinq séquenceurs de troisième génération tenant dans la poche.

Après avoir fait un tour dans l’espace aux côtés de Thomas Pesquet, le tout dernier séquenceur ADN conçu et produit par la société britannique Oxford Nanopore Technologies atterrit à Dijon, faisant du Centre Georges François Leclerc le premier centre anticancer français à en disposer.

En matière d’innovation, il n’y a aucun doute sur le fait que le Centre Georges François Leclerc place la barre très haut. Après avoir intégré, il y a quelques mois, un nouvel appareil de radiothérapie guidé par IRM, le centre dijonnais de lutte contre le cancer vient d’investir plus de 100.000 euros dans la toute dernière génération de séquenceurs d’ADN : le GridION, conçu et développé par l’entreprise britannique Oxford Nanopore Technologies.

TROIS GÉNÉRATIONS DE SÉQUENCEURS

Ce nouvel appareil est la troisième génération de séquenceurs du génome humain. « La première génération, sortie il y a trente ans, avait eu deux prix Nobel et a permis le décryptage du génome humain, mais c’était techniquement très long. Puis au début des années 2010 sont arrivés les séquenceurs de deuxième génération… Une véritable révolution qui nous a permis d’augmenter les débits de manière considérable et de séquencer des génomes humains entiers très rapidement et avec une excellente exactitude. Alors qu’ils sont maintenant en routine, ils sont utilisés en ce sens dans tous les laboratoires du monde, explique Romain Boidot, biologiste moléculaire et responsable des activités de génétique somatique, génétique constitutionnelle et biologie moléculaire au sein du CGFL. Depuis environ deux ans, les séquenceurs de troisième génération apportent une nouvelle révolution grâce à une technologie de séquençage à partir de support vivant ». Sur un support de séquençage qui vient ensuite s’intégrer au séquenceur et qui coûte entre 800 et 1.000 euros l’unité, l’échantillon d’ADN passe à travers des pores vivants incrustés dans une lamelle de verre. « La double hélice dénaturée passe, grâce à un courant électrique, à travers le pore qui se déforme en fonction de la base (A, C, G ou T). C’est cette déformation qui est traduite en courant électrique et qui permet l’analyse et la lecture en temps réel », complète-t-il. Cette nouvelle technologie sera dans un premier temps utilisée en recherche fondamentale. « Nous allons commencer avec le cancer du sein pour pouvoir bénéficier de nouvelles connaissances sur la pathologie. » Ce nouveau séquenceur permettra au CGFL d’avoir des projets de recherche sur du séquençage complet de génome humain et à coût réduit, « entre 800 et 1.000 euros là où avant il fallait débourser plus de 5.000 euros ». Aujourd’hui, Romain Boidot travaille en binôme avec une technicienne dans le cadre de projets de recherche.

« Aujourd’hui le financement de la recherche et de l’innovation passe en partie par les dons et legs », confie Carole Diolot, directrice de la communication et du mécénat. L’an dernier, le CGFL a récolté près d’un million d’euros de cette manière.

cgfl.fr/don